Le 29 juin, NextRadioTV, le groupe d’Alain Weill, a repris la chaîne d’infos Cap24, en cessation de paiement depuis avril. Pourtant, Cap24 s’était offert un conseiller en or : Pascal Josèphe.
Le grand public ne connaît pas Pascal Josèphe. Dommage, car, en partie, c’est l’audiovisuel public – donc l’argent des contribuables – qui a fait sa fortune.
Après avoir multiplié les postes de direction (à la Cinq, Antenne 2, France 3), Pascal Josèphe a fondé, en 1994, une boîte de conseils : l’International Media Consultants Associés (IMCA).
Et depuis, il distille ses conseils au monde audiovisuel, de France Télévisions à TV5, en passant par Canal +. Mais aussi à des groupes de communication et investisseurs, comme LVMH, Pathé, France Telecom, Alcatel, le groupe NRJ, la Française des Jeux… Du beau monde !
En 2008, en difficulté financière, la petite chaîne de la TNT, Cap 24, fait appel aux conseils de Pascal Josèphe. Las, ses conseils n’empêchent pas la chaîne de péricliter et même, de frôler la mort. En avril 2010, Cap 24 se retrouve en cessation de paiement. Serait-ce à cause du coût de l’expert ? En un peu plus de deux ans, en effet, Cap 24 aurait versé à Pascal Josèphe près de 400 000 euros d’honoraires !
Ces étranges conseils avaient été sollicités par Xavier Gouyou-Beauchamps, un proche de Pascal Josèphe, également président de Cap 24 et actionnaire minoritaire de la chaîne. En bon esprit de camaraderie, Xavier Gouyou-Beauchamps, (également ancien pdg de France Télévisions), avait prévenu tous les repreneurs potentiels (Alain Weil, Bolloré, AB…) que rien ne pouvait être entrepris pour redonner du lustre à Cap 24, sans le binôme Josèphe/Goyou-Beauchamps. Le 29 juin, malgré tout, Cap 24, reprise par NextRadioTV – le groupe d’Alain Weill –, sort du tunnel, avec pour destin neuf de devenir une chaîne d’infos financières.
Et Pascal Josèphe, comment est-il ? Dans son empressement à courir les médias pour porter la bonne parole, Pascal Josèphe ne s’est pas fait que des amis. D’autres spécialistes, moins médiatisés, grincent des dents à chacune de ses apparitions.
« Tous l’ont compris : ce ne sont pas les téléspectateurs que sert Pascal Josèphe, mais les grands groupes qui le financent. Aussi trouvera-t-il toujours un moyen au cours des interviews qu’il donne de leur passer de la pommade », confie un responsable de France Télévisions. Et de poursuivre : « Comme ce jour où il a sermonné les annonceurs qui fuyaient TF1, en perte d’audience, en leur faisant miroiter des cibles-consommateurs plus attractives, car plus fidèles ». Un langage d’initiés, sans doute…
Nous avons été très surpris par l’article que vous avez publié à propos des honoraires qui auraient été perçus par IMCA au titre de l’accompagnement de la chaîne de télévision francilienne Cap 24. Voici ce qu’il en est :
2008 : 0 €
2009 : 28.000 € facturés, 19.000 € réglés, 9.000 € impayés…
Merci de rectifier auprès de vos lecteurs.