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CULTURE / CHRONIQUE CINÉMA

"Tournée", Amalric sous influence

Technicolor / mardi 29 juin 2010 par Marc Godin
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La tournée d’une bande de stripteaseuses américaines et de leur producteur. Entre grâce et clichés, prix de la mise en scène à Cannes.

Par une nuit triste, un homme fait son plein dans une station-service. Il est fiévreux, enchaîne les cigarettes. Derrière la vitre blindée de la caisse, une femme, ni jeune ni vieille. Un dialogue s’ébauche entre les deux solitudes. D’abord anodin, l’échange devient piquant, bourré de sous-entendus. La blonde le drague et l’homme répond du tac au tac. Il se passe à cet instant précis un truc merveilleux : la vie qui s’engouffre 24 fois par seconde. Ça balance et ça vous laisse sur le carreau, extatique. On a tous connu cela : une rencontre, la promesse d’une étreinte, le bonheur, peut-être. Mathieu Amalric fait swinguer sa pellicule, qui respire le sexe et la sensualité. C’est beau, c’est fort, on croirait du John Cassavetes… La scène, très courte, s’achève ; le producteur va reprendre la route, la femme, reprendre sa vie.

Des éclairs comme celui-là, il y en a quelques-uns, mais pas assez, dans le quatrième film de Mathieu Amalric. Avec cette histoire de tournée, entre Le Havre et La Rochelle, d’une bande de strip-teaseuses américaines et de leur producteur miteux, Joachim Zand, Amalric s’offre de beaux numéros de music-hall, des moments de grâce impressionniste.

En filmant ces femmes qui se déshabillent, il se met à nu, avec ce qui est peut-être son film le plus autobiographique. Le personnage allumé de Zand (le nom de la mère d’Amalric), ancien producteur de télé qui se rêve en homme de spectacles, ressemble beaucoup à Amalric, acteur génial qui rêve d’être reconnu comme un grand cinéaste. Un vrai cabot qui n’a pu s’empêcher de jouer le rôle principal de son film, éclipsant même les strip-teaseuses, à l’abattage impressionnant. Pourtant, Tournée ne tient ni ses promesses, ni complètement la route, et fonctionne comme une série de saynètes, souvent drôles, parfois ratées, et toujours dépressives. Un truc boiteux, quoi.

Amalric n’évite pas les longueurs, les clichés, et nous barbe avec les sempiternelles affres des saltimbanques, personnalités ultrasensibles attirées par la lumière et les gouffres. Et si le grand film d’Amalric était le prochain ?

Dessin d’Oliv’ - JPG - 25.8 ko
Dessin d’Oliv’

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"Tournée", de et avec Mathieu Amalric, Miranda Colclasure, Linda Maracini… En salles le 30 juin.
Voir en ligne : Le site de Tournée

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3 MESSAGES

Forum

  • "Tournée", Amalric sous influence
    le mardi 29 juin 2010 à 09:14
    Et si la Grande Critique d’un film par Marc Godin était la prochaine ? (Désolé, c’était trop facile…)
    • "Tournée", Amalric sous influence
      le mercredi 30 juin 2010 à 16:32, Marc Godin a dit :

      Je l’espère !

      Cela me fait penser à la réplique de Johnny Depp dans le "Ed Wood" de Tim Burton, ’Mon prochain film sera meilleur ! "

      • "Tournée", Amalric sous influence
        le vendredi 2 juillet 2010 à 08:52, Sandor K. a dit :
        Rire… Mais Ed Wood n’a jamais fait un grand film…
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