Sous le coup d’une procédure judiciaire pour « travail dissimulé », la compagnie aérienne irlandaise Ryanair met ses menaces à exécution : elle quittera Marseille en 2011.
Les amateurs de voyages low-cost devront se faire une raison. La compagnie irlandaise Ryanair a confirmé qu’elle quitterait Marseille, son unique aérogare français, en 2011. Après avoir allègrement profité des subventions européennes pour bâtir son empire, la compagnie n’entend plus s’encombrer du droit français.
Mise en examen en septembre dernier pour « travail dissimulé » car ses salariés étaient sous contrat irlandais, Ryanair ne s’était pas laissée démonter. Son fantasque PDG, Michael O’Leary (portrait ci-dessous) avait menacé de déserter la cité phocéenne si la France n’abrogeait pas un décret de novembre 2006 qui soumet à la législation française les personnels navigants des compagnies étrangères installés en France. Pas rancunier, il se disait même prêt à accroitre son activité à Marseille si Paris cédait.
Résultat des courses : les activités de Marseille seront transférées en Espagne, en Italie ou en Lituanie. Et Christine Lagarde, ministre de l’Economie, n’est « pas scandalisée » pour autant. Au grand dam des élus de la région PACA qui avaient généreusement mis la main au porte-feuille pour attirer la reine du low-cost sur leurs terres et dynamiser l’économie locale. Plus de 1000 emplois directs ou indirects sont concernés.
Ryanair n’en est pas à son premier fait d’armes. Passée maître dans l’art du chantage aux subventions, l’entreprise menace régulièrement les élus de restreindre le nombre de ses vols s’ils n’allongent pas la monnaie. De l’argent apparemment peu réinvestit puisque la compagnie est réputée pour ses rocambolesques conditions de vols et pour ses projets économiques insolites : taxer les passagers obèses ou encore faire payer l’accès aux toilettes.
Tant que les bandits auront des ailes, Michael O’Leary restera leur chef d’escadrille. Difficile de surpasser le fondateur de Ryanair, un modèle qui (avec easyJet et quelques autres) a réussi à capter 25 % du trafic aérien européen en une quinzaine d’années, au grand dam d’Air France ou de British Airways, dont il est la bête noire. À bientôt 50 ans, O’Leary – titulaire à Dublin d’une licence de taxi à usage exclusif qui lui permet de circuler dans les couloirs réservés – continue de faire preuve d’un cynisme assumé et, au vrai, réjouissant dans le monde si faux-cul et politiquement correct des affaires. Près de ses sous, l’Irlandais n’est jamais avare de trouvailles.
Dernièrement, cet humaniste a agité plusieurs idées iconoclastes : supprimer le copilote et le remplacer, au cas où, par une hôtesse ; faire voyager les gens debout pour gagner en productivité ; rendre payants les WC de ses zincs. Et c’est en vertu d’une connaissance intime de la nature humaine qu’il applique un surcoût aux clients trop gros : « Nous avons été surpris par le nombre de passagers qui ne veulent pas seulement taxer les obèses, mais aussi les torturer », claironnait-il il y a deux ans dans un journal britannique. Chapeau car, avec sa compagnie, O’Leary continue de gagner du terrain et de l’argent tout en insultant régulièrement le monde entier à longueur d’interviews ou de conférences de presse. Les gestionnaires d’aéroport anglais ? Des « super racketteurs ». British Airways ? « Des connards dépensiers. » Les contrôleurs aériens ? « Des syphilitiques. » Les agences de voyage ? « Des enc… qu’il faudrait abattre. » L’Europe ? « Des crétins. »
Un bel ingrat, cet O’Leary. Car c’est bien grâce aux failles du marché unique à la sauce bruxelloise que l’Irlandais peut pratiquer son dumping social, embauchant sans peine une centaine de personnels basés en France avec des contrats de droit irlandais. C’est ça, la satisfaction du plus grand nombre. Il faut bien sacrifier quelques esclaves – stewards et hôtesses payés au lance-pierre et soumis à des rythmes infernaux – pour permettre à des millions de consommateurs d’aller se biturer pour pas cher aux quatre coins de l’Europe grâce aux low-cost.
Je veux payer le moins chers mon billet d’avion ! Je ne veux pas payer l’information !( même pas bakchich !)
Je m en fous si les gens gagne le SMIC ou des SMILES !
L’argent ne fait pas le bonheur !
merci a Ryan air pour les billets pas chers avec un service de merde, je préfère ça que les lèche-cul prétentieux d air France !
merci a Bakchich pour des infos gratis ! je préfère les votre a celle du monde, mais je ne vais pas aller jusqu’a payer quand même !
Salut !
Concurrence, quelle concurrence ?
Ces de compagnies-dumping ne respectent aucune règles du jeu… même pas les leurs !
Quand le machin vérolé qu’on appelle Europe a forcé l’ouverture du ciel français, les Ryanair et autre vautours se sont rués sur les lignes rentables… laissant Air-Inter crever parce qu’elle était OBLIGÉE d’assurer les dessertes secondaires… elle a perverti à ce point le mot concurrence que c’en est devenu une insulte !
Mais c’est pas grave : le machin en question est en train de se faire empapaouter par tout ce que le monde comporte d’anti-concurrence (OMC à l’appui)… et quand il se réveillera, ce sera la guerre pour gagner seulement le SMIC (niveau tiers-monde évidemment) !
Où avez vous vu jouer que la concurrence n’était qu’une affaire de moins-disant ?…