Avant le Mondial, quatre membres du gouvernement ont été victimes d’un canular leur faisant croire que l’Apartheid avait été réinstauré en Afrique du Sud. Leurs réactions en exclusivité.
Non mais, c’est un scandale absolu.
Je n’ai pas encore commencé que déjà vous me contredisez.
C’est inacceptable.
Donc l’Apartheid.
En tant qu’ancienne secrétaire d’État aux droits de l’homme ; 3e aux championnats du monde de "Je te tiens, tu me tiens" derrière le colonel Khadafi et Claude Puel ; actuelle secrétaire d’Etat chargée des Sports qui connais personnellement Michel Platino et Raymond Dominique ; amie intime du dalaï-lama que, certes, j’avais d’abord pris pour le trésorier du Modem à cause de sa tenue orange ; personnalité politique préférée des Français selon un baromètre Ipnos/Le Point ; et thermomètre politique préféré de Nicolas Sarkozy qui peut se reposer sur moi quand il faut condamner les z’hooligans barbares et Raymond Dominique, je crois qu’on peut le dire : l’Apartheid, c’est mal. J’en parlais encore hier avec Christian Jeanpierre, mon conseiller en communication, et il me le disait lui-même : l’Apartheid, c’est mal. Je lui avais d’ailleurs répondu : Et tu vas voir que Raymond Dominique va le titulariser en défense centrale. Ah çà, si j’avais son numéro de téléphone, à Raymond Dominique, je lui dirais en face. Tiens, il a un fils, le dalaï-lama ? Ah non, c’est Marama Vahirua qui s’est mis en survêt.
Voilà.
Et puis, surtout : allez les Bleus ! On est tous ensemble !
Rama Yade, Secrétaire d’Etat chargée en permanence.
C’est avec stupeur que j’ai appris l’instauration d’un régime raciste en Afrique du Sud. C’est inadmissible. Et en plus, on me dit que ce n’est pas la première fois. C’est inacceptable.
Personnellement, j’ai résolu dans le passé de nombreuses tragédies. Avec la lettre de Guy Môquet, j’en ai fini avec la guerre. Avec la stérilisation de Guy Mako, j’en ai fini avec les femmes dans le football. Avec mes e-mails à tous les gars maqués que je connais, plein de gens ont arrêté de reluquer Carla. C’est pourquoi, en toute sincérité, j’ai décidé d’écrire une lettre aigrie à Mickey, qu’on en revienne aux temps de paix où j’allais en couple à Disneyland. Car c’est insupportable. Et le racisme aussi.
J’ai demandé à Eric Besson de réfléchir à une loi d’application immédiate, qui rétablira la justice au nom de l’équité. D’ores et déjà, je songe à la création d’un ministère de l’Identité internationale. J’ai enfin confié à mes amis Pierre et Valérie, de M6 Boutique, de réfléchir à une gamme de produits anti-Apartheid. Car je vous le dis dans les yeux : je serai le président du pouvoir du téléachat. Voilà.
Et puis, surtout : allez les Bleus ! On est tous ensemble !
Nicolas Sarkozy, Président de la République bananière.
Je ne vois pas le problème.
Des ministres noirs n’auront qu’à intégrer le gouvernement pro-Apartheid et la question sera réglée. C’est ce que j’appelle un gouvernement d’ouverture.
Comment ça, ce n’est pas possible ? Que je sache, c’est déjà arrivé. Prenez Aung San Suu Kyi, en Birmanie, si ce n’est pas une ouverture qu’on lui propose tous les jours. Une fenêtre. De dix centimètres carrés dans sa résidence surveillée, d’accord. Mais c’est déjà ça. Et c’est très noble. Moi, je n’appelle pas ça de la trahison.
Pareil pour Nelson Mandela. J’ai un profond respect pour lui. Et pourtant, pendant que ses compatriotes trimaient dans les pires bidonvilles de Soweto, c’est dans une prison deux étoiles qu’il choisissait de s’installer (oui, en Afrique du Sud, les prisons ne sont pas des trois étoiles comme en France, Brice Hortefeux me le disait encore tout à l’heure).
Eh bien, moi, je n’appelle pas ça un traître.
Ecoutez, au pire j’organise un débat avec un responsable de la junte du Ku-Klux-Klan local, j’ai l’habitude. On confiera la présentation à Arlette Chabot, qui est un peu le baobab du service public en termes d’ancienneté, et zou.
Voilà. Et puis, surtout : allez les Bleus ! On est tous ensemble !
Eric Besson Ministre peu identifiable.
L’Apartheid ? C’est quoi, l’Apartheid ? Si c’est un truc qui a été voté au parlement européen, eh bien écoutez, je n’y étais pas, c’est comme ça. Ah, mais je fais ce que je veux. Vous parlez quand même à quelqu’un qui, il y a quelques années, avait la cote de popularité de l’abbé Pierre, et qui se retrouve aujourd’hui avec celle de Véronique Courjault. C’est sans doute pour ça que je suis un mélange des deux. Regardez ma réforme des prisons : au début, je voulais mettre les gens à l’abri, et à la fin ils ne voient pas la lumière pendant des mois. Ah ben oui, c’est comme ça.
Ecoutez, j’ai changé. Je ne suis plus une ministre surprotégée en robe Dior, je suis désormais une maman sous-diplômée en jupe Prada. Et même si je ne sais pas ce que c’est, votre machin de Club Med, je suis sûre que changer les choses de temps en temps, ç’a du bon. Par contre, puisqu’on parle de changement, je ne vous conseille pas de me mettre à la tête de l’équipe de France. Je pense que, comme avec mes conseillers, l’essentiel des joueurs démissionneraient. Et là, à part Chimbonda et Jurietti, je ne vois pas très bien qui voudrait jouer. Voilà.
Et puis, surtout : allez les Bleus ! On est tous ensemble !
Rachida Dati, Fauchon victim.
(feat. Alain Finkielkraut, Georges Frêche, Éric Zemmour)
Comme on a pu le dire récemment à Haïti : le monde bouge enfin ! Qu’il est bon d’entendre de si bonnes nouvelles !
Car si l’équipe de France est composée d’un nombre trop important de joueurs noirs, que dire en effet de l’Afrique du Sud ? Il est préoccupant qu’une équipe possède un marqueur identitaire unique, surtout depuis qu’a été aboli l’usage du fer rouge dans les préfectures du Cap. On peut même penser qu’au sein de ces peuplades surreprésentées, certains auraient voté Martine Aubry s’ils en avaient eu l’occasion, c’est-à-dire s’ils avaient eu le droit de vote, du matériel pour fabriquer une urne et la force de plier un bulletin.
C’est inacceptable.
Non, seule une équipe blanche saura régénérer le jeu local, que des ramasseurs de balle enfin compétents pourront accélérer. Par conséquent, nous soutenons fermement ce nouveau régime démocratique et fiscal. Vive les futures colonies "banques-Blancs-Boers" ! Voilà.
Et puis, surtout : allez les Blancs ! On est tous ensemble !
Alain Finkielkraut, théoricien de putsch dans le sang Georges Frêche, fomenteur de putsch dans les urnes Eric Zemmour, lâcheur de putsch dans le bain.
Merci aux Cahiers du Football
Twitter
Facebook
Imprimer
Commenter
Recommander à un ennemi