Chaque semaine, Jacques Gaillard plonge dans son dico perso et taille un costard aux mots à la mode.
On connaît les marronniers de l’été (pour mémoire : avant le grand chassé-croisé, Bison futé voit rouge ; la petite Marie, 6 ans, a perdu son seau dans un McDo ; un chien fait 600 bornes pour rejoindre ses maîtres en vacances et se faire euthanasier ; gare ! la canicule approche ; Éric Woerth, dit « Grand Cerf innocent que les médias chassent à courre », en tongs au Franprix de Chantilly, et Sarko en short XL au Cap-Nègre chez sa belle-doche…).
Hourra ! voici ceux de la rentrée, tout aussi classiques. D’abord, la rentrée politique. Mot d’ordre : on va voir ce qu’on va voir. Cette révélation rituelle se distille dans des « universités d’été », expression dans laquelle on conçoit facilement ce qu’est l’été, mais pas vraiment le rapport avec l’université. Là, en chemisette ridicule (ah ! le chic estival de Delanoë) ou en petite robe-sans-chichi, des pipoles de la politique, hilares et bronzés, traînent devant les caméras en ayant l’air d’être venus pêcher la moule. Ensuite, la rentrée scolaire. Principe : elle sera difficile. Le coût du matos a évidemment augmenté, surtout si l’on achète des cahiers reliés croco et un iPad au lieu de l’ardoise, mais, que voulez-vous, Kevin la voulait à donf. Des classes ont fermé pendant qu’on avait le dos tourné, mais, que voulez-vous, on mégote sur les profs.
Et surtout, achtung ! on va s’attaquer au poids du cartable ! Comme on prétend le faire baisser depuis vingt ans, le sac de Christelle devrait peser dans les 200 grammes désormais. Surtout que les livres sont pas arrivés, va falloir lester les besaces avec des enclumes. Et puis la rentrée sociale. Forcément chaude. Dans les rédactions, on fourbit déjà les mots indispensables : « galère », « otages », « mobilisation », « selon la police ». Vous, préparez vos vélos. Maintenant, pour 300 euros (100 pour les enfants), je peux aussi vous parler volontairement de la rentrée des Roms en Roumanie. Ah non, désolé, pas le temps…