Avoir la foi, en diplomatie, est un exercice douloureux. Et risqué. Celle que l’Élysée a placé dans le régime libyen vient d’être rudement mise à l’épreuve. Devant ses coreligionnaires du Maghreb réunis en sommet à Tripoli, le colonel Kadhafi n’a en effet pas lésiné pour s’attaquer vertement au projet très sarkoziste d’Union pour la Méditerranée (UPM).
Ingrat ! A l’Élysée, on s’attendait à un peu plus de reconnaissance et de gratitude pour avoir donné suite, contre vents et marées, au « geste » du colonel à l’égard des infirmières bulgares en lui accordant en récompense les honneurs de la République. Pour justifier la promptitude du Château à célébrer la normalisation retrouvée avec un régime à peine sorti de son statut d’ « État voyou », les spin doctors de Sarko avaient mouillé la chasuble. Et créé ex nihilo une nouvelle doctrine diplomatique en forme d’aubaine pour justifier la visite d’État offerte en retour à l’ennemi de la veille : le « droit à la rédemption ». Soit la miséricorde érigée en politique.
Censée transcender les brebis égarées de la communauté internationale, elle les accompagne sur le chemin du bien par la force de la foi placée en eux. Un pas vers la lumière tu feras, au centuple la France te le rendra. Que le colonel « rechute », ne saurait faire douter ceux qui croient. La reprise des relations avec notre grand pays ne représente-t-elle pas une force d’attraction suffisante pour ramener dans le droit chemin les plus endurcis et enclencher le cercle vertueux de la paix et la réconciliation ? En réponse aux attaques du leader libyen, la France a montré la grandeur de sa mansuétude en réaffirmant le maintien du dialogue avec le régime. Le colonel peut continuer ses rebuffades, l’Élysée sera toujours à ses côtés, car il ne sait pas ce qu’il dit. A qui tend la main, la joue n’est pas loin…
Autant d’encouragements pour la France à poursuivre ailleurs sa mission salvatrice du grand pardon… À défaut de visite d’État, le Président syrien aura droit aux premières loges pour les festivités du 14 juillet. En « laissant faire » les accords de Doha, aboutissant à un compris entre majorité et opposition au Liban et un consensus sur l’élection du Président, Bachar Al-Assad a donc fait le « geste » tant attendu par Sarkozy pour lui appliquer la rédemption TGV. Sachant que le Hezbollah, allié à la Syrie, est le grand vainqueur de ces accords, on mesure toute la portée du sacrifice syrien… L’essentiel est ailleurs. La Syrie adhère à l’UPM, si chère à Sarkozy, là est le vrai « geste ». Et qu’importe si les Libanais de la majorité s’émeuvent de la précipitation de l’Élysée à sanctifier leur pesant voisin. Aux oubliettes le torpillage par la Syrie de la médiation française au Liban, qui avait roulé dans la farine les envoyés officieux de l’Élysée. Quand « rédemption » rime avec « auto-flagellation »…
Les mots sont importants !
Je veux bien qu’un coup de geule soit par nature exempt de toute mesure, pour autant il faut toujours garder en tête de qualifier correctement toute situation ou chose.
La réunion de chefs d’Etats ou de gouvernement de Tripoli était :
1/ Une réunion politique et non religieuse
2/ Une réunion qui devait impliquer les Etats arabes de la Méditerranée.
Ce n’était donc en aucun cas une réunion de "coréliogionnaires". Les sommets européens sont ils une réunion de chrétiens, d’athées, de protestans (luthériens, calvinistes ?…). Même si vous exercrez ces régimes, vous ne pouvez leur dénier leur nature politique, donc il convient d’user des justes mots pour qualifer leurs actes. Merci
Rabah
Gasp !! les mots gros d’Anne vous ont choqué on dirait ? Sauf erreur je ne sache pas que les calvinistes ,les luthériens , les adventistes du 7ème jour ,les cathos ,les maronites monégasques ne soient pas chrétiens !?!
Et donc coréligionnaires ? C’est pas encore un gros mot coréligionnaire , non ?
D’autant que -vous me direz si je me fourvoie - la dimension théologique et l’esprit des lois sociétales font bon ménage dans pas mal de pays de l’arc méditerranéen . La loi tout court et les lois coraniques (selon le pays les docteurs d’icelles ont la faculté de l’interprètation et de ses applications) sont une entité floue selon que le curseur soit du coté des lumiéres ou de l’obscurantisme…
Mise à part la laïcité kémaliste de plus en plus chancelante et menacée,mis à part le chaudron israélien et le piège libanais je ne vois qu’une majorité d’états coreligionnaires… Et je ne puis penser honnètement et pour l’heure qu’il ne s’agisse là que de démocraties éclairées ? Un "régime" qui tolère ou encourage-en regardant ses pompes- l’excision,la répudiation, parfois la lapidation, l’amputation et autres burkas mentales est-il de même obédience qu’une démocratie éclairée depuis le 18éme siécle ?
Non, je crois que "coréligionnaires " ça me va tant que la connotation xéno-théophobe n’est pas explicitement convoquée …
Dès que les barbus et les pseudos laïcs à faux nez auront fini leurs embrouilles de démocrates (hum) religionnaires alors nous iront boire un coup-un bon sidi brahim ou un gris de Boulaouane- et demander aux pingouins et autres manchots en habit vert de bannir du dico le blasphéme : coréligionnaire .
C’est pas demain la veille ma chère Anne…
le bonjour , Rabah. ( demain je fais palabre sur les Zathées )
Non ce qui donne son caractère à un événement c’est son objectif. Cette réunion est une réunion politique pas religieuse et donc il n’est pas propre de qualifier les participants de coréligionaires, mais d’homologues ou collègues (qui font le même travail, ou non travail d’ailleurs). Leur religion n’est en l’espèce pas importante car ce n’est pas es qualité qu’ils s’expriment.
Tous vos autres arguments, s’ils sont amusants sont hors sujet.
Bien le bonjour également.
Rabah