Leila se fait discrète ces derniers temps et notre correspondant en enfer a eu toutes les peines du monde à la faire parler. Les temps sont durs…
Bakchich : Bonjour Leïla, alors comment vont les affaires ?
Leïla Ben Ali : Tout baigne, c’est calme. Quoique côté récolte d’oseille, la moisson est un maigre ces derniers temps.
Bakchich : Allez, explique-moi ce qui va bien et ce qui ne va pas. Leïla Ben Ali : Côté politique, tout va très bien. Mon Zinou dort plutôt bien ces derniers jours ; c’est calme. Pas de manifestations ni de grogne notoire. Il n’y a que Moncef Marzouki qui hurle du côté du port de Sousse. Mais qui peut l’écouter ou l’entendre en cette saison. Les gens ne fréquentent pas la Marina d’El Kantaoui, et les touristes sont rares…
Bakchich : Mais comment peux-tu dire ça ? Ses revendications sont légitimes ; elles sont celles de toute une population…
Leïla Ben Ali : Allons donc ! Mais quelle population ? C’est un troupeau égaré que mon Zinou a su mettre au pas et discipliner. Les peuples ne savent pas ce qui est bon pour eux. C’est pour ça que Dieu a créé les militaires. Et même les femmes de militaires. Donc pour revenir à Moncef Marzouki, il est bien là où il est, assigné à résidence du côté du port désert…
Bakchich : Et quoi d’autre ?
Leïla Ben Ali : Eh bien pour le reste, ça ne va pas très fort. Les investisseurs se font rares à cause de la campagne menée contre Zinou, ma famille et moi à partir de l’étranger.
Bakchich : Donc pas d’enrichissement personnel ces derniers mois ?
Leïla Ben Ali : Si un peu quand même grâce au mari de ma fille, mon gendre préféré Sakhr Materi. Il a pu obtenir une commission de 4,6 millions d’euros de l’entreprise française Thalès-Transactions pour le marché de la Transtu, la nouvelle société de transports publics…
Bakchich : Mais c’est énorme…
Leïla Ben Ali : Absolument pas. Les Français ne voulaient verser que 5%. Et mon gendre a bien négocié. Il leur a dit 20% sur le marché de 23 millions d’euros, sinon rien. Ce n’est pas du tout énorme 4,6 millions d’euros ; les temps sont durs et tout augmente.
Bakchich : Je vois. Et quoi d’autre ?
Leïla Ben Ali : Des broutilles. Un grand projet pour les croisiéristes qui peut rapporter 50 à 60 milliards mais pas avant 2020 à 2025. C’est aussi l’œuvre de mon gendre Sakhr. Il est très futé et imaginatif ce garçon.
Bakchich : 2025 ? Mais ta famille sera encore au pouvoir en 2025 ?
Leïla Ben Ali : Bien sûr. Qui nous en empêchera ? Bon , Zinou est très malade certes. Mais il n’y a pas que lui. Rassure-toi ; la relève est assurée. Rien que du côté de ma propre famille, entre mes sœurs, mes frères, mes nièces, mes neveux, mes petits enfants, mes gendres, mes beaux-frères et mes belles sœurs, on peut constituer un Etat. Ne sommes-nous pas la vénérable tribu des Trabelsi et consorts ?
Bakchich : C’est vrai, je l’avais un moment oublié