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Chiennerie / lundi 19 avril 2010 par Jacques Gaillard
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Ras-le-bol d’entendre pleurer que, si on touche au bouclier ou aux niches, on va paumer nos riches.

Les niches fiscales, c’est pas fait pour les chiens. Ou alors, pour les chiens de riches, parce que riche et niche, c’est la seule preuve que le bouclier fiscal ne rime pas à rien.

Eh oui, depuis 2007, le bouclier aura coûté dans les 2 milliards, et les « dépenses fiscales » (nom pudique de la chiennerie), qui ont augmenté de plus de 5% en trois ans, environ 150 milliards. Voilà comment il faut compter : tous les trois, quatre ans, grâce à ce système, on creuse de 10% la dette… Un rien ! Insistons. Notre taux d’imposition maximal (40%) est le plus bas des cinq « grands » pays européens (50% au Royaume-Uni !). Si on cumule bouclier et niches, on comprend pourquoi le taux d’imposition sur le revenu de nos nababs est de l’ordre de 20%…

En gros, ce que reverse à l’État un prof célibataire de 30 ans sur son salaire – donc, quand Chatel l’augmente de cinq sous, il en reprend un. Mais quand on crame 3 milliards de « dépense fiscale » pour réduire la TVA des restos, on coule 3 milliards, y a pas de lézard.

Ras-le-bol d’entendre pleurer que, si on touche au bouclier ou aux niches, on va paumer nos riches : on a assez de pauvres pour les remplacer. Ici ou ailleurs, ils n’investissent pas, ils spéculent. Vous imaginez Pinault ou Bettencourt finançant votre PME ? L’un se paie des palais vénitiens, l’autre, dont les « talents personnels » ont vachement servi la nation, des couches-culottes en opossum. Quel plus pour notre économie ! Oui mais, les planqués de Courtrai, les ruffians de Gstaad, les crocodiles des Caïman ? Quand le braconnier se fait piquer, on confisque sa bagnole. Eh bien, confisquons : il faudrait beau voir que seuls les fauchés soient saisis.

On sent dans l’air un come-back du couteau entre les dents . Que voulez-vous, on ne peut pas avoir le bouclier sans la guerre, ou la niche sans la fourrière. Vous allez voir que Sarko aura ressuscité la lutte des classes ! Ce n’est plus une rupture, sire, c’est une révolution !

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