Monsieur le président, dissolvez !

C’est le dernier fantasme des sarkozystes  : au point où en sont les choses, pour gagner la prochaine présidentielle, il faut que le Président se refasse une santé à coup de cohabitation. Car la singularité de la Constitution de la Ve République est que le chef de l’État peut devenir comme il l’entend le chef de l’opposition… Il lui suffit pour cela de perdre les élections législatives. Et l’histoire nous a montré qu’après une cohabitation, le Premier ministre sortant et ses partisans étaient toujours balayés.

Aujourd’hui, une dissolution n’aurait que des avantages  : elle ferait disparaître une bonne partie de ces députés UMP qui agacent tant Sarkozy – une candidature « divers droite » bien « coachée » dans la circonscription de Copé, par exemple, pourrait donner des résultats remarquables. Elle porterait le PS au pouvoir et on verrait alors son état d’impréparation et l’étendue de son incompétence. Et pendant que Martine Aubry essaierait de calmer les Mélenchon et autres Hamon, Sarko, prenant de la hauteur, réglerait les problèmes mondiaux en se consacrant à temps plein au G20.

Ce schéma a certes des adversaires. Il y a ceux qui disent que l’on est trop près de la présidentielle pour qu’un gouvernement socialiste ait le temps de se déconsidérer. Il y a ceux qui pensent que le peuple ne comprendrait pas et sanctionnerait Sarkozy en 2012. Il y a ceux, enfin, qui soulignent que la reprise économique est là et que ce serait ridicule d’en faire cadeau aux socialistes. Mais l’argument le plus convaincant contre la dissolution est que Martine Aubry serait capable de perdre les législatives. N’a-t-elle pas été incapable d’organiser son élection aux législatives de 2007  ?

Le seul qui pourrait garantir à la droite une défaite est Alain Juppé, qui, en 2007, a réussi à faire élire une députée socialiste dans un des quartiers les plus bourgeois de Bordeaux.

-----