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Les mille plaies d’Égypte

Décadence / jeudi 14 février 2008 par Kader Atoum
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Entre corruption, régression économique et répression, avec 1,3 million de flics employés par le ministère de l’Intérieur, la marmite égyptienne est entrée en ébullition.

Il se dégage comme une odeur de fin de règne en Egypte. Certains signes ne trompent pas. Les Etats-Unis menacent de réduire les aides financières accordées à l’ami égyptien qui atteignent tout de même les 10 milliards de dollars par an. Et, pour se justifier, agitent le chiffon rouge de la piètre situation des droits de l’homme. En cause : l’emprisonnement des leaders des Frères Musulmans et le nombre de prisonniers politiques qui dépasse les 30 000.

Dans les dîners en ville, les observateurs égyptiens comme occidentaux ne mâchent pas leurs mots au sujet du président Hosni Moubarak, de ses manœuvres, de son clan familial et de son parti au pouvoir, le Parti National. Sont particulièrement dénigrés ceux que les Egyptiens appellent les « Kitat al- Siman », les « chats obèses », ces hommes d’affaires et autres figurants affiliés au parti du Raïs et qui gravitent autour du fils Moubarak, Gamal. On leur reproche de spolier les richesses du pays et d’alimenter la fuite des capitaux vers l’étranger.

34% des Egyptiens en dessous du seuil de pauvreté

Sur le terrain, la réalité dépasse les conversations de salons. L’Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec 80 millions d’habitants, est au bord de l’implosion sociale. Et le calme apparent ne doit pas tromper : il est artificiellement entretenu avec des bouffées d’oxygène comme l’ouverture du passage de Rafah, à la frontière avec Gaza. Les rapports de l’ONU et de la Banque Mondiale montrent que la situation sociale se dégrade lentement mais sûrement. Ainsi, en 1981, lors de l’arrivée au pouvoir de Moubarak après l’assassinat de Sadate, le chômage ne dépassait pas les 3 %, contre 30 % aujourd’hui. 34 % des Egyptiens vivent en-dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de deux dollars par jour.

Le pharaon Moubarak - JPG - 38.6 ko
Le pharaon Moubarak
© Khalid

Dans la même veine, une seconde étude des Nations Unies, réalisée en 1994 montrait qu’à l’époque 14 % de la population profitait de 74 % du PIB global. Treize ans plus tard, ils sont 2 % à se goinfrer de 40 % du PIB. Sans parler de ces 200 milliards de dollars qui se sont progressivement volatilisés au cours de ces dernières années pour être placés à l’étranger.

Sur le front politique la situation n’est guère plus reluisante. Tandis que les partis ont déclaré forfait depuis belle lurette, les appels aux réformes sont superbement ignorées par le régime qui modifie la constitution à volonté, pour mieux servir les intérêts de monsieur Moubarak. Le trucage des élections législatives est devenu la règle et leur supervision est dorénavant confiée à des officiers de police.

Sulaïman nouvel homme fort ?

Le même sort peu enviable a été réservé aux syndicats du pays, dorénavant placés sous la coupe des « Moukhabarates », les services de renseignement du ministère de l’Intérieur. Autre preuve de la chape de plomb qui s’est abattue sur l’Egypte : les statistiques affolantes des effectifs de ce ministère de l’Intérieur tentaculaire. Il emploie environ 850 000 policiers et civils, en plus de 450 000 membres des forces de la sécurité centrale et d’intervention rapide, et de 400 000 indics. Soit un policier pour 37 citoyens !

Pour les analystes les plus objectifs, l’Egypte n’est pas la proie d’un régime dictatorial qui, à l’instar du Chilien Pinochet, compense économiquement mais plutôt victime d’une décadence générale. Et certains de prévoir que le pire devrait être évité grâce à une intervention de l’armée. Pour mettre fin à l’ère Moubarak, celle-ci pourrait bien imposer l’un des siens comme le patron des services de renseignements, le général Omar Sulaïman. L’homme est apprécié tant des Américains que des Frères Musulmans. À bon entendeur…

Voir en ligne : In Bakchich n°67

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