Qui se souvient de l’unique moment un peu rock du débat Ségolène-Sarkozy, l’incontournable bras de fer imposé aux impétrants quand ils rêvent d’être calife ? Les deux, la sainte et l’ami de Bush s’échauffaient à propos de l’accueil des enfants handicapés dans les écoles. L’ami de Berlusconi avait promis qu’il ferait davantage. Bien sûr. Choisissez bien choisissez plus.
Là, j’ai sous mes lunettes l’un de ces dossiers qui n’intéressent personne. Il ne traite que des avatars d’un père et d’une mère dont l’enfant (raccourci ou sentier qui rallonge), n ‘a pas pris le même chemin que les autres gosses.
Epileptique dès sa naissance, C… vit sa vie. Il chante, rit, ramasse des champignons, frappe sur des tambours. Estime peut-être qu’il sera toujours temps « d’apprendre ». Mais comment mettre ce gentil loustic dans un Cours Préparatoire bien ordinaire sans tambour ni trompette. Dans certains cas, les instits, psys, éducateurs et autres « pédas » obtiennent des résultats. Temps partiel à l’école, présence d’une assistante de vie scolaire (AVS) pour tenir le gosse par le col : on y arrive. Il faut le sens du devoir, beaucoup d’amour et de l’argent. Vous êtes au courant pour le dernier point c’est déjà réglé : aucune volonté de dépenser du fric dans de telles niches. Tant pis pour l’obligation scolaire.
Le C… dont je vous parle, le petit chanteur à la croix des chemins, n’a pas eu cette chance, celle d’être intégré au « Jardin de Ville » de Grenoble où il habite. Le gamin est viré de l’école avant d’avoir pu y entrer vraiment. Les parents l’inscrivent alors au CLIS, un organisme « adapté » de l’Education nationale, situé au bout du monde, à Saint- Egrève dans la lointaine périphérie de Grenoble. Et voilà C… viré au bout d’une journée de classe. Explication : absence d’une AVS et trop grande hétérogénéité des élèves. Bon, C… est en grandes vacances. Maintenant il fait du bel canto avec une gentille italienne qui prépare un doctorat de psychologie. Petit à petit, en flânant sous la conduite de la doctorante, il rentre dans la vie telle que les hommes veulent qu’elle soit. Bientôt il cessera de chanter…Pour compter peut-être ?
Croyant plus aux éternelles vertus de l’Education Nationale, qu’aux promesses de Sarkozy, les parents écrivent à Jean Sarrazin, le recteur d’Académie de Grenoble. N’est-il pas le père du régiment, le truchement du président de la République dans la province de Dauphiné, l’applicateur du slogan connu : dépenser plus pour handicaper moins…
La lettre à Jean Sarrazin, écrite en français, lisible puisque imprimée depuis un PC, est donc envoyée, avec la déférence qui plait tant à quiconque détient un mètre carré de pouvoir. L’enveloppe a été oblitérée. Pas de réponse. Après enquête, il est constaté que le rectorat a pourtant une copieuse dotation de timbres. Pourquoi ce silence ? Mutisme à répétition Jean Sarrazin ne répond pas à d’autres épîtres. Enquêtant à mon tour, une idée simple mais horrible me vient : et si le recteur ne savait pas écrire ?
Pour en savoir plus sur le traitement réservé aux enfants qui ont la tête buissonnière, j’appelle Florence Martin, l’attachée de presse dudit rectorat. J’ignore à qui Florence –qui a une jolie voix- est vraiment attachée, à la presse ça m’étonnerait. Elle me conseille « d’appeler le cabinet ». Le « cabinet » me répond que le chef Batigni n’est pas là, qu’il faut « lui envoyer un mail » (je pensais qu’à l’Education nationale on disait courriel…). J’écris donc à J.M. Batigni. Pas de réponse : le chef de cabinet n’écrit pas plus que le recteur. Sans doute une contagion ? Ou pour faire comme Sarko. Quand on lui adresse une lettre et que le sujet n’entre pas dans son humeur, il ne répond pas. Pas même par un simple papier photocopié du genre « j’ai bien reçu (bla, bla, bla), je ne manquerai pas (bla, bla, bla) ». Ca ne coûterait rien puisque sa franchise est (tout au moins) postale.
Finalement j’ai à nouveau Florence-Martin-qui-ne savait-rien. Elle m explique que le recteur ne s’occupe que des lycées. Les petits gosses en vrac dans leur vie, c’est du ressort de l’inspection d’Académie. Je change mon téléphone d’oreille et appelle le ministère de l’Education à Paris. La maison mère affirme le contraire : le recteur est le lider maximo de toutes les écoles et de tous écoliers. Epaté par cette découverte j’ai oublié de demander à la dame si, pour être recteur, il fallait passer un examen d’écriture.
La Maison départementale pour les personnes handicapées de l’Isére trouvera peut-être une solution rapide pour l’enfant afin qu’il soit accueilli par l’education nationale.
http://www.handicap.gouv.fr/rubrique.php3 ?id_rubrique=2
La loi du 11 février 2005 crée un lieu unique destiné à faciliter les démarches des personnes handicapées : la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Celle-ci offre, dans chaque département, un accès unifié aux droits et prestations prévus pour les personnes handicapées
Maison départementale des personnes handicapées Le Pulsar 4, avenue du Doyen Weil 38000 Grenoble Tél. : 0811 00 14 07 (prix d’un appel local) Courriel : mdphi@cg38.fr
Et encore un problème réglé grâce à la culture encyclopédique de Ma’ame Cassandre !
Qu’est-ce qu’on dit, hein ? Merci qui ?
On dit :
Tiens vlà "pine de tétard" l’harceleur à sa Cassandre ( :@]
Ce n’est pas moi qui écrit des insultes. Je suis régulièrement harceler par l’harceleur.
Sa fait deux an que j’écrit sur Bakchich (dont je suis abonner) des commentaire toujours publier, ce qui prouve qu’ils consiste de vérité.
Mes message sont toujours courtoit et sans animositer.
C’est plus ça que je dit !
En effet
Tout cela est bel et bon !
Sauf que, hélas, beaucoup d’effet d’annonce pour pas grand chose.
Bien sur pas de moyens, retards, blocages divers( en fait vrais sabotages ) etc…
Jeter un oeil sur http://www.loi-handicap.fr en essayant de ne pas s’énerver en voyant le gouffre entre la théorie et la pratique…
Enseignant, handicapé (station debout intolérable, crucial pour un prof !), j’ai tenté un jour d’obtenir une entrevue avec le recteur de Lille pour avoir un poste me permettant de rester assis. Dans un bureau, par exemple.
Eh bien, le seul fait d’avoir demandé une audience, non pas au recteur himself, mais à sa secrétaire, cette seule audace m’a valu la rancune tenace de la sous-directrice du personnel (aujourd’hui, on appelle ça « ressources humaines », tu parles !). Et lorsque j’ai sollicité un reclassement à un échelon supérieur, que mon ancienneté et ma note administrative me permettaient de droit, on m’a renvoyé dans les cordes, grâce à un rapport fielleux établi quelques années plus tôt par un proviseur (femme) qui, un jour, m’avait eu dans le nez.
J’ai dû attaquer au tribunal administratif et faire intervenir le syndicat pour avoir gain de cause.
J’ai moi aussi un garçon qui a eu ces problèmes pour une autre maladie. Comme je vis dans une petite ville et que tout se sait (pour une fois, c’est un avantage) tout le monde s’est calmé et la loi s’est appliquée sans que l’on ait même à en évoquer l’article, malgré les cons.
Mais puisque tu parles d’écriture, il n’est pas toujours heureux que certains se croient capables de prendre la plume. Sur le site de ton ancien journal, un "reporter" y donne la recette de l’omelette (http://www.parismatch.com/parismatch/blog-de-reporters/philippe-legrand). Mais où est passé le fantome de Roger Théron ?