Aux dernières élections présidentielles tunisiennes de 2004, Ben Ali, le truand, a raflé le pactole, plus de 94,49 % des votes. Et au vu de l’état de l’opposition tunisienne, 10 contre 1 que le champion du RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) remportera un autre mandat en 2009 !
Pourtant, l’opposition existe bel et bien parce que sous la pression de l’Occident sourcilleux de faire respecter la pluralité politique, au moins en apparence, Ben Ali a bien dû admettre l’existence de certains partis d’opposition parlementaires reconnus au début des années 80. Seulement voilà, le MDS (Mouvement des démocrates socialistes) ou le PUP (Parti de l’unité populaire) s’apparentent à une opposition de décor, à des cow-boys affublés de pistolets de pacotille, qui non seulement suivent la règle de « l’allégeance contre privilèges » mais en plus s’entretuent. Les brutes au service du truand !
Heureusement dans ce western spaghetti y’a quand même des bons : le PDP (Parti démocrate progressiste), le FDTL (Forum démocratique pour le travail et les libertés) ou ces partis non reconnus comme le communiste ouvrier ou celui des islamistes… La « vraie » opposition comme elle se nomme-elle même, à laquelle se greffent les organisations de défense des droits de l’homme dont la vindicative LTDH (Ligue tunisienne des droits de l’homme).
Un gaillard dénote tout de même par ses prises de position : Moncef Marzouki. Le "Clint tunisien" président du CPR (Congrès pour la république) appelle à une opposition de « rupture » plus qu’à une opposition de « pression ». La seule solution, selon lui, pour stopper le pillage de la Tunisie par les Ben Ali & Co. Dommage qu’il soit trop p’tit pour pousser les portes du saloon… Et encore, si son parti devenait légal, comme cela a été le cas pour le FDTL de Ben Jaafar, il est fort à parier que certains se demanderaient s’il n’a pas pactisé avec son altesse Ben Ali pour se voir offrir une telle faveur. Et en dépit des beaux discours qu’il s’efforcera d’énoncer, clamant son indépendance totale d’avec le parti au pouvoir, son essence révolutionnaire en sera amoindrie. C’est ce qu’on appelle avoir les fesses entre deux chaises.