Le bon filon des mines d’archives
Malgré le radar et le sonar, les professionnels géologues savent que rien ne vaut la prospection sur le terrain quand on est à la recherche de tel ou tel minerai. Le problème, c’est que ça peut coûter cher, très cher, jusqu’à former de véritables expéditions militaires, surtout si ça se passe en pays politiquement instable, par exemple en RDC. Il faut alors que les bénéfices justifient l’investissement. La solution ? Rester tranquillement en Europe et consulter les archives géologiques du Musée royal de l’Afrique centrale, à Tervuren, dans la banlieue de Bruxelles. Pour 250 euros par jour, on peut revoir des cartographies minières particulièrement détaillée datant parfois d’il y a un siècle. Avec l’envolée des prix des matières premières de ces dernières années, de grandes compagnies minières comme les Sud-Africains de la De Beers, ou les Français d’Areva se pressent dans les sous-sols de la vénérable institution belge pour trouver des informations sur les riches filons congolais… D’autres, intéressés par différents anciens terrains coloniaux, vont frapper à la porte du Service géologique britannique (BGS), ou encore le Bureau de recherches géologiques et minières à Orléans, très fréquenté par le géant anglo-australien Rio Tinto. Outre l’aspect financier, ces archives ont aussi montré leurs vertus diplomatiques, car la précision du tracé des frontières coloniales est une des bases des négociations entre Congolais et Angolais pour la résolution de leur conflit frontalier.