Chers amis du Parti populaire, les réformes se poursuivent ; nous ne nous arrêterons que lorsque nos bons vieux curés auront chanté le requiem pour les instituteurs.
Chers amis,
Notre Président de tous les Français, au lendemain de sa victoire élyséenne, a lancé un vaste plan d’éradication des professeurs fonctionnaires, lesquels constituent la frange la plus infecte des archaïques gauchistes qui s’acharnent à flétrir la Patrie en décérébrant sa jeunesse.
D’ores et déjà, le parti populaire se félicite du succès obtenu par notre Président et ses collaborateurs : quarante mille pédagogos en moins sur trois ans. Et les réformes se poursuivent ; nous ne nous arrêterons que lorsque nos bons vieux curés auront chanté le requiem pour les instituteurs.
Ensemble, nous pouvons libérer l’école des utopistes imbéciles qui, aux frais du contribuable, entretiennent de jeunes sauvages basanés dans l’illusion perverse qu’ils pourraient devenir des citoyens comme vous et moi alors que leur patrimoine génétique les destine à la misère servile qu’ils méritent.
Nos députés, dévoués serviteurs de la France, ont contribué à l’effort national en promulguant la loi relative à la mobilité des fonctionnaires. Nul doute que, baladés d’administration en administration dans les pires trous de province, les plus coriaces de ces parasites finiront par quémander l’indemnité de départ volontaire que nos élus magnanimes ont consenti à leur accorder. Déjà, la vermine courbe le dos et nos alliés syndicalistes prennent, sur les boulevards, la tête de cortèges désertés.
Je sais que vous partagez les valeurs éternelles qui sous-tendent le combat contre la gabegie prétendument éducative : tout pour nous, rien pour eux. Je sais le soutien sans faille que vous manifestez à notre Président dans son action juste et équitable pour le financement de nos écoles privées par les deniers publics. C’est pour cela que je fais appel à vous aujourd’hui.
L’académie de Créteil, en première ligne sur le front de la rénovation, recherche des remplaçants précaires pour pallier les déficiences des professeurs en sursis qui profitent sans vergogne des congés maladie.
Vous connaissez peut-être, dans votre entourage ou chez vos domestiques, quelques individus peu doués, rejetons fin de race, enfants mal venus, indécrottables bons à rien, susceptibles d’alimenter le vivier des enseignants « recrutables ». Une fois dans les établissements, ces vacataires à notre botte n’auront qu’à gardienner des gamins irrécupérables, sans surtout rien leur apprendre, jusqu’à ce que le dernier titulaire masterisé mange son chapeau et démissionne.
Certes, il s’agit d’un sacrifice mais - ô combien !- noble et temporaire. Bientôt des équipes de policiers rompus à la récitation de la Marseillaise prendront le relais dans les classes de banlieue et nous verrons enfin l’école libérée de l’idéologie égalitaire soixante-huitarde, tout en réalisant de formidables gains de productivité.
Chers amis, en faisant don d’un remplaçant à l’Académie de Créteil, vous allez nous permettre d’accélérer le processus de destruction de l’Education Nationale, afin que nous puissions, la tête haute, clamer notre fierté d’être l’élite de la France.
Avec vous, nous allons gagner.