Experts en trafic de stup, en criminalité organisée, ou en immigration clandestine : le Service de coopération technique internationale de la police nationale n’attend plus que vous.
Dans la haute hiérarchie policière, le sens de la nuance ne semble pas être la qualité la plus répandue, si on en juge, en tous les cas, le dernier « télégramme de mutation » de janvier, envoyé le mois dernier à tous les officiers de police de France et de Navarre.
Particularité de ce document de janvier, que Bakchich a consulté, le nombre de postes disponibles proposés par le SCTIP, le Service de coopération technique internationale de la police nationale, la direction du ministère de l’Intérieur spécialisée dans les relations internationales. Quelques 35 postes à l’étranger sur les 400 que compte le service à travers le monde sont, en effet, vacants à plus ou moins long terme. Et la description de ces villégiatures lointaines offertes aux lieutenants et commandants de police laisse rêveur, tant elles sont marquées au coin du bon sens policier.
Ainsi, pour avoir des chances d’être retenu pour le poste d’attaché de sécurité intérieure (l’équivalent du chef de poste à la DGSE dans nos ambassades) à Skopje, en Macédoine, il faut prouver son expérience en matière de criminalité organisée. Manière d’affirmer que, selon la place Beauvau, les Balkans sont avant tout des pays de mafieux.
Pour être retenu comme officier de liaison à Macapa au Brésil, pas loin de la Guyane française, mieux vaut - conseille le télégramme - avoir « une solide expérience dans la lutte contre l’immigration clandestine ». Et l’assistant de police demandé à Karachi doit être un expert dans la lutte anti-terroriste. Sans blagues ! Dernier exemple, à Mexico ou à La Paz, il faudra un expert… en trafic de stup. Etonnant, non ?
Plus diplomatique, à la suite de l’affaire de « L’Arche de Zoé », le ministère de l’Intérieur cherche un lieutenant pour servir « d’assistant technique » à la police judiciaire tchadienne. Avec des « compétences en matière de formation », précise pudiquement le télégramme.
Pourquoi, ils sont nuls les flics tchadiens ?