Ami jeune, on te bassine pour choisir au mieux ton orientation ? On a pensé à toi. En te proposant un boulot vraiment pas mal payé et avec un paquet de vacances : homme (ou femme ne soyons pas sexistes) politique.
Il faut quand même faire une – parfois brève – carrière avant de pouvoir fouler les hémicycles nationaux, régionaux et départementaux. DailyNord est parti à la pêche aux professions de nos politiques régionaux. Histoire que tu saches vers quoi te diriger pour présider aux desseins de la Nation.
Pas d’étude précise sur la question, mais ça saute aux yeux. Etre prof, ça semble bien l’idéal pour se lancer en politique. Petit coup d’oeil du côté de nos députés en guise d’illustration : parmi les 38 élus de la région, on en recense 17 issus de l’Education nationale. Qui dit mieux ?
En vrac parmi les élus du Nord – Pas-de-Calais : Daniel Percheron (sénateur et président de la Région), Bernard Derosier (député, président du Conseil général du Nord), Jean-Luc Pérat (député du Nord, PS), Yves Durand (député du Nord, PS), Patrick Roy (député du Nord, PS), Christian Bataille (député du Nord, PS), Marc Dolez (député du Nord, PS), Frédéric Cuvillier (député-maire de Boulogne, PS), Jack Lang (PS), Michel Lefait (député du Pas-de-Calais, PS), Jean-Pierre Kucheida (député-maire de Liévin, PS), Serge Janquin (député du Pas-de-Calais, PS), Albert Facon (député du Pas-de-Calais, PS).
A gauche, c’est clair, c’est la voie royale. Mais, même si le phénomène est moins marqué à droite, on en trouve aussi une belle poignée : Jean-Pierre Decool (député du Nord, UMP), Christian Vanneste (député du Nord, UMP), Daniel Fasquelle (député-maire du Touquet, UMP), André Flajolet (député du Pas-de-Calais, UMP), Jean-René Lecerf (sénateur, Nord), Alex Türk (sénateur, non inscrit)… Liste non exhaustive.
Faut dire qu’être prof présente quelques sérieux avantages pour se lancer dans une carrière : la possibilité d’aménager son temps de travail en fonction de son mandat, et l’assurance de retrouver son poste en cas de mauvaise fortune dans un scrutin. Bref, ça limite les risques.
Question qui nous taraude, existe-t-il une matière de prédilection ? A dire vrai non. Pas besoin d’être sorti de Sciences Po ou même d’avoir fait son droit, on trouve de tout. Bernard Derosier ou Patrick Roy ont été instituteurs. Jean-Pierre Kucheida et Daniel Percheron ont enseigné l’histoire-géo dans le secondaire ; Christian Bataille a été prof de lettres, Christian Vanneste prof de philo, Serge Janquin et René Vanderiendonck se sont intéressés aux sciences économiques et sociales, Jean-Pierre Decool a expliqué les maths, et Jean-Luc Pérat, l’éducation physique et sportive. On avait prévenu, on en trouve vraiment pour tous les goûts. Se distinguent : Jack Lang, agrégé de droit public, Marc Dolez, maître de conférences, Frédéric Cuvillier, Daniel Fasquelle et Jean-René Lecerf, profs en fac, tandis que Françoise Hostalier demeure inspectrice générale de l’Education nationale.
Pour militer à gauche, on l’aura compris, mieux vaut être prof. Même quelques années, ça suffit. En revanche, si tu veux faire ta carrière politique à droite (on part du MoDem jusqu’au FN pour faire simple), l’enseignement n’est pas forcément bien vu. Rassures-toi, il y a quelques métiers sympa. Tout ceux issus du droit d’abord : tu peux devenir notaire d’abord, comme le député UMP du Nord Sébastien Huyghe. Mais aussi faire partie de la crème de la crème, le gratin des avocats : ici, on retrouve l’ex-maire de Valenciennes désormais super ministre, Jean-Louis Borloo. Mais aussi celle qui fait peur à Besson et Percheron (pour ceux qui n’ont pas suivi), la frontiste Marine Le Pen, tête de liste aux Régionales ou encore le député Bernard Gérard (UMP).
Le médical peut aussi être une option : Dominique Riquet, maire de Valenciennes et député européen, est chirurgien ; Jean-François Caron (tête de liste Vert aux prochaines régionales) est kiné. Aux frontières du médical et du commerce, on retrouve la pharmacie, dans laquelle la députée Cécile Gallez s’est distinguée tandis que sa consoeur Christine Marin était commerçante.
A droite, tu retrouves également des ingénieurs (comme Francis Vercamer, le sénateur-maire d’Arras Jean-Marie Vanlerenberghe). A noter qu’ingénieur rime souvent à un moment donné avec responsabilités dans leurs carrières. Questions responsabilités, on a aussi quelques chefs d’entreprise (Léonce Desprez, par ailleurs champion olympique en 1952, ou Jean-Paul Delevoye, ex-ministre) ou des directeurs comme Marc-Philippe Daubresse (de formation ingénieur également, il a dirigé une société de recrutement) et Jacques Vernier (agence de l’eau Artois-Picardie). Quelques autres professions au passage : Thierry Lazaro, l’éjecté de la majorité présidentielle aux Régionales, revendique un poste de chargé de communication, son « éjectrice » en chef, Valérie Létard, a été assistante sociale (ça pourrait servir pour réconforter Lazaro, non ?)…
Ton âme est plutôt à gauche, mais l’enseignement, trop peu pour toi ? On a de beaux parcours autres que profs à gauche. En vrac, Michel Delebarre, maire de Dunkerque, a commencé sa carrière comme Secrétaire générale adjoint au Comité d’Expansion de la région avant d’occuper différentes fonctions de directeur de cabinet. Tu retrouves aussi des avocats à gauche (Bernard Roman, voir également ci-dessous) tout comme des directeurs : le plus célèbre des Béthunois Jacques Mellick (HLM), Dominique Baert (Banque de France), Pierre de Saintignon (Darty). Tu peux aussi exercer dans le médical comme Christian Hutin à Saint-Pol-sur-Mer (médecin généraliste), Catherine Génisson (praticien hospitalier) ou Jean-François Caron (la tête de liste Verts aux régionales est kiné).
Bref, rien n’est perdu et pour la forme, si tu veux aussi avoir la chance de diriger ce qu’il reste du Parti Socialiste, Martine Aubry a été administratrice civile dans un ministère, prof à l’ENA et directrice adjointe chez Péchiney.
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Lire ou relire sur Bakchich.info :
Pour réussir en politique à gauche, la recette c’est entrer dans la fonction publique. Personnels hospitaliers, de l’éducation nationale et des services publics en queue de peloton, au-dessus de la mêlée ou même un peu à part l’ordre des avocats.
A droite, les libéraux, ceux qui font du pèze.
Simple, toute l’équivoque des politiciens se trouve dans la répartition.
Ils se représentent mutuellement, les grands et petits patrons d’un côté, les fonctionnaires de l’autre.