Julien Dray a annoncé dimanche soir sur Europe 1 qu’il était « prêt » à être candidat pour devenir le patron du Parti Socialiste, afin de succéder à François Hollande. « Bakchich » avait évoqué les intentions de « Juju », ex-éminence grise de Ségolène, dès le mois de décembre. Nous ne résistons pas au bonheur de publier à nouveau cet article annonciateur.
Article publié le 13 décembre 2007 sous le titre « Dray, Calife à la place du Calife »
Il y pense, et pas qu’en se rasant. Julien Dray se verrait bien Calife à la place du Calife. Entendez premier secrétaire du PS en remplacement de François Hollande. Depuis quelques jours, les lieutenants de Juju testent discrètement l’idée dans les couloirs de la rue de Solférino et du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Point fort de l’argumentation : l’extrême-gauche marque des points dans l’électorat socialiste et menace l’existence même du parti ; il n’y a qu’un ancien trotskyste – Dray a fait ses classes à la LCR - qui puisse endiguer la surenchère du très envahissant trotskyste Besancenot.
Les mêmes zélateurs expliquent que la candidature de leur patron est la seule qui préserve l’unité du parti, déjà sérieusement effiloché sur sa droite par les ralliements à Nicolas Sarkozy. Car c’est maintenant le flanc gauche qui se lézarde. Lassé de ferrailler contre les éléphants, le sénateur Jean-Luc Mélenchon et ses amis de « Pour une république sociale » envisagent très sérieusement d’aller faire éclore les roses ailleurs. Sauf si… Julien Dray prend la direction du PS (voir vidéo ci-dessous).
Dernier argument avancé par les missi dominici du candidat, Dray n’a aucune ambition présidentielle. Tous ceux qui, au sein du PS, se voient un destin national – et ils sont nombreux par les temps qui courent, si, si… – n’ont, par conséquent, rien à craindre.
Bref, Juju est le candidat idéal. Question programme, chacun est sûr de s’y retrouver. Le député de l’Essonne est en effet partisan d’une gauche Arc-en-ciel qui va de José Bové à François Bayrou. Difficile de faire mieux, sauf à inclure Nicolas Sarkozy…
Un positionnement dont les téléspectateurs de « À vous de juger », l’autre soir sur France 2, ont pu découvrir un avant-goût. Tout au long de l’émission, Dray n’a cessé d’expliquer qu’il n’y avait qu’une seule gauche, englobant bien sûr Olivier Besancenot qui était également présent sur le plateau. La « radicalité » de l’ancien conseiller de Ségolène Royal n’aurait rien à envier à celle du porte –parole de la LCR. La ligne de partage passerait entre ceux qui se contentent de « témoigner » devant l’histoire – la LCR – et ceux qui, comme le député de l’Essonne, se confrontent au réel. Dray était tellement sûr de son fait qu’il n’a pas hésité à distribuer un poste au facteur dans son futur gouvernement Arc-en ciel ! Besancenot en est resté comme deux ronds de flan.
Mercredi soir, à Sciences po, Juju, qui débattait devant les étudiants avec Jean-Luc Mélenchon, a été encore plus explicite : « La crise du PS se réduit à la crise de sa direction, a-t-il martelé. Il est temps de balayer les éléphants et de construire une nouvelle direction. »
Si l’éminence grise de Ségolène Royal sort ainsi du bois, c’est parce qu’il est fermement décidé à ne pas répéter les erreurs de la campagne présidentielle. A l’entendre, - et, surtout, à lire son dernier bouquin Règlements de comptes [1] – Ségolène Royal s’est plantée, parce qu’elle a trop écouté François Rebsamen et Jean-Louis Bianco, ses directeurs de campagne et pas assez Julien. Un Julien en quelque sorte victime de sa modestie, puisque c’est volontairement qu’il serait resté dans l’ombre. A quoi tiennent les grands destins…
Notre stratège entend jouer désormais les premiers rôles. Et pour qu’on comprenne bien que les choses ont changé, il a publiquement invité, la semaine dernière, son ancienne égérie, Ségolène, à ne pas briguer la direction du PS « car cela risquerait de rouvrir une sorte de confrontation entre deux ou trois personnalités ».
Mieux, il négocie déjà son soutien pour 2012 : « Peut-être qu’il faut que se constitue une direction du Parti socialiste, a-t-il renchéri dans la même déclaration, avec une nouvelle génération qui ait pour mandat de préparer les conditions d’(une) primaire au sein de toute la gauche pour choisir un candidat unique à la prochaine élection présidentielle ». En clair, laisse-moi prendre le parti et je t’aiderai – peut-être ! - à prendre l’Élysée.
Dray se donne encore quelques semaines pour compter ses partisans. S’il se décide à y aller, l’offensive devrait débuter avant les élections municipales.
[1] Hachette Littératures
Tous ces pignoufs essayent de casser l’élan des municipales, je ne vois que ça pour expliquer leur démarche. N’importe qui d’un minimum censé attendrait pour ouvrir les débats les résultats des municipales, mais des élections ces hyènes n’ont cure, depuis 8 mois ils s’entre-déchirent pour la plus grande joie de la droite.
Pour ma part, il me suffit de voir un trotskyste pour savoir que la défaite est proche, alors à bon entendeur les Dray, Melenchon et le reste de la clique. Qu’ils aillent rejoindre Besancenot tiens.
Pour ce qui est du PS, clair que ce ne sont pas nos présentes élites qui représentent les socialistes et les laborieux.
J’aviserai après les municipales.
Le parti socialiste vit ses derniers mois d’opposition avant d’être absorbé, amalgamé et digéré par la grouillante caste des courtisans de la république.
Vive Besancenot. Vive la gauche, la nôtre, la vraie.