Après avoir bien snobé la presse marocaine, les sbires de Mohammed VI la bichonnent. Comment ? En lui mijotant des petits « briefs » impromptus où toutes les questions sont permises. Quant à la presse internationale, elle est priée de rester à la maison.
C’est un petit rituel qui s’est produit trois fois à l’identique en moins d’un mois. En milieu d’après-midi, les portables des patrons de presse marocains sonnent les uns après les autres. Mieux vaut décrocher même si le numéro ne s’affiche pas : ils sont conviés, presque sifflés, à un « brief » qui se tiendra à Rabat dans quelques heures. Course au scoop oblige, rares sont ceux qui se défilent. Et pour cause ! L’invitation est franchement alléchante : de hauts-responsables se fendront d’un exposé sur un thème d’actualité brûlante puis répondront aux questions de la presse. Toutes les questions.
Petite précision, par ailleurs synonyme de révolution au royaume enchanté : si les journalistes étrangers travaillant pour des médias marocains sont les bienvenus, la presse étrangère est, elle, bannie. Pas la peine d’essayer de se faufiler en douce : les noms sont rigoureusement contrôlés à l’entrée de la salle de réunion. La presse internationale aura sa conférence de presse en bonne et due forme dans les jours qui suivent et cela est même valable pour la vénérable Agence France Presse (AFP). Et tac ! Soit dit au passage, ce n’est que justice rendue : cela faisait des décennies que le royaume enchanté snobait en beauté ses propres journalistes, préférant les médias occidentaux y compris pour se crédibiliser sur la scène politique intérieure.
Le premier « brief », organisé dans les jours qui ont suivi les attaques kamikazes de la mi-mars à Casablanca, était consacré au risque terroriste au Maroc et animé par Fouad Ali El Himma en personne. Le second, qui a eu lieu le 11 avril, était, lui, dédié au plan d’autonomie pour le Sahara occidental et animé par Chakib Benmoussa, le ministre (de l’Intérieur) qui monte. Et le troisième s’est tenu le 1er mai, en théorie jour férié, et était animé par Taïeb Fassi Fihri, ministre-délégué aux Affaires étrangères et la lanterne rouge de la diplomatie marocaine : le ministre lui-même, Mohamed Bénaissa. Au programme, la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies au sujet du Sahara occidental et les micmacs diplomatiques inhérents, vus de Rabat.
Souvent passionnants ces « briefs » se déroulent suivant un scénario désormais rôdé : les officiels gratifient les journalistes d’un long exposé donnant la version officielle puis cèdent la place aux questions. Même si la plupart des informations communiquées sont difficilement vérifiables, ils ne pratiquent pas pour autant la langue de bois de façon systématique. Ainsi, au sujet des récentes attaques kamikazes de Casablanca, Fouad Ali El Himma avait quand même poussé le bouchon jusqu’à révéler que les ceintures d’explosifs des terroristes comportaient un « vecteur pathogène » (cf. Bakchich # 27).
Abonnée aux publireportages culcul la prâline de Paris Match, la famille royale marocaine a, pour la naissance de la fille de Mohammed VI, Lalla Khadija, opté pour un joli publi dans deux quotidiens féminins de la presse marocaine. C’était mimi tout plein, plutôt innovant, mais à quand une conférence de presse de Mohammed VI au Maroc ou une longue interview politique accordée par le souverain à un média de son propre pays ? Jusqu’ici Mohammed VI a préféré s’exprimer dans les colonnes des grands titres occidentaux. Et encore, avec parcimonie.
Oui, mais voilà. À de rares exceptions près, la presse marocaine ne parvient guère à se départir de ses vieux réflexes de lèches-babouches inculqués par Driss Basri, l’ancien ministre de l’Intérieur de Hassan II qui la tenait bien en laisse. Il n’y a qu’à voir tel vieux briscard demander si le texte de l’exposé sur la lutte anti-terroriste sera distribué, telle vielle branche féliciter les autorités et les remercier de protéger les Marocains ou de défendre leurs intérêts sur la scène internationale. Quant aux articles rédigés par ces flagorneurs d’un autre âge, c’est sans surprise qu’ils reproduisent au mot près le discours officiel, se gardant consciencieusement de le remettre en cause. Sans doute pour être invités à la prochaine sauterie ou, consécration suprême, à l’un de ces « briefs » que les officiels du royaume organisent en comité très restreint, à leur domicile.
Depuis quelque temps on ne voit plus la signature de DK le flic d’Aujourd’hui le Maroc. Pourquoi ?
Parce Aujourd’hui le Makhzen bat de l’aile. L’imprimerie du groupe Maroc Soir (Le Matin du Sahara et de Al Maghribia) vient de signifier à Khalil Hachimi Idrissi qu’il n’imprimera plus chez eux tant qu’il n’aura pas réglé l’addition, qui est me disent les confrères très très salée.
Du coup Aujourd’hui le Makhzen imprime chez Al Ahdat Al Maghribiya, journal de la DST.
Hier, Khlail est allé d’un article dityrambique en une de son torchon sur Fouad Ali El Himma à l’occasion de la mort du papa du 1er flic du royaume.
On a compris Khalil !!!
Tu as raison L’Inconnu. On ne peut pas demander à Ali Ammar d’écrire des éditoriaux sur M6 alors qu’il essaye de renflouer sa boite en négociant avec les annonceurs.
Mais c’est triste de voir qu’aujourd’hui ill n’existe plus de presse indépendante au Maroc comme il y a trois ou quatre ans.
Peut-être qu’il faudrait attendre la prochaine génération. Encore que j’ai très peur des enseignements de l’institut de presse de Rabat dirigé il y a peu par cette pauvre gentille fille Latifa Akherbach et contrôlé par le coco de mes deux Nabil Benabdellah.
L’inconnu et dico , mauvaises langues , le journal hebdomadaire est toujours du méme niveau critique du temps de Jamai . Ali Amar est aussi virulent que jamai . Sauf que A Amar es plus courageux et a choisi de rester au Maroc pour continuer à dire ce qu’il pense . Je vous défie de trouver un seul commentaires élogieux vis a vis du pouvoir sur le journal hebdo . Le journal écris souvent des articles critiques au sujet du sahara favorable au polisario sans aucun problémes .
L’inconnu et di …con , vous voulez vous donner l’illusion que la presse indépendante n’existe pas au Maroc et bien ne vous en déplaise elle existe toujours .
Petit conseil : occupez vous plutot de la presse " indépendante " algérienne que je défie de dire du bien du plan d’autonomie novateur marocain . Ou de dire du mal du Général Mohamed Médienne ou Smain Lamari . Bouteflika lui n’est là que pour la galerie , c’est l’armée qui gouverne dans l’ombre .
D’ailleurs quand on voit les élections algériennes , on le comprends tout de suite .
le journal hebdomadaire , tel quel et d’autres sont des cas particuliers au Maghreb . Il ont une liberté de parole rare dans cette région du globe . Il suffit de les lire pour s’en convaincre . Quand les autoritées marocaines se trompent , ils ne se génent pas pour l’écrire . Notamment , vis à vis du sahara .
En algérie , aucun journal ne peut , par exemple , dire du bien des efforts du Maroc pour parvenir à une solution médiane au sahara occidental marocain . Al Watan et Liberté soits disant " indépendants " parlent de " forces d’occupation marocaines " au sahara . Exactement comme l’organe du FLN préhistorique … al moudjahid . Ce n’est plus de la liberté d’expression , c’est de la propagande pure .
Dans un article intitulé « La chaine qatarie fait l’apologie du terrorisme » critiquant Al Jazeera d’avoir diffusé des images du GSPC relatives au déroulement des attentats d’Alger du 11 Avril. Le journal impute cette diffusion au Maroc. Je vous livre tout simplement la conclusion de cet article « ..Depuis, Al-Jazeera a trouvé un gîte à Rabat. Faisant montre de gratitude, elle s’est crue en devoir de rallier sa politique sur le Sahara occidental. La semaine dernière, elle a même trouvé le moyen de dénaturer le contenu de la résolution de l’ONU en associant l’Algérie au conflit ».
Jamais un « Journaliste » si on peut faire honneur à cette dame et lui attribuer ce titre qu’elle ne mérite pas, jamais personne n’a atteint un degré de stupidité et de connerie dans l’analyse pour brouiller les cartes et les lecteurs et mélanger les carottes et las navets. Si Al-Jazeera a pu trouver « gite » à Rabat pour diffuser en directe de 22H à 23H (GMT) c’est tout simplement le pouvoir Algérien a renvoyé son correspondant et fermer son bureau et en Tunisie elle est tout simplement interdite d’avoir un simple correspondant.
Et on n’a jamais parlé autant du Polisario et du Sahara Marocain depuis qu’elle diffuse à partir de Rabat et jamais les Polisariens n’ont trouvé une tribune pour s’exprimer depuis qu’Al-Jazeera diffuse en directe de Rabat son journal, notamment Maghrébin. Alors petit in-CON-nu. Où se trouve la liberté de l’expression et des médias en tout cas pas à Alger !!
Et alors ? Le jour où Al Jazeera osera diffuser librement tout ce qui se passe dans le pays qui la sponsorise, c’est à dire l’esclavage institutionalisé, les droits les plus élementaires des travaillerus bafoués, les passeports confisqués les femmmes prostituées malgrès elles, on lui inchallah donnera un petit Label d’objectivité. Même la chine peut être considérée comme un modèle social eu égard de la dignité humaine.
Le gîte à Rabat est en effet et pour partie une solution de repli. Autrefois Medi I Faisait office dans une stratégie concertée de caisse de resonnace aux exploits du GIA. Position française sur ce sujet depuis ce temps reconsidérée, il eut fallu trouver d’autres boutefeux pour prendre le relai. Mais à force de se passer le relai sur un sujet aussi malsaint, la bête immonde se propagera pour une contagion dont on appercoit depuis quelques temps les résulats.
Je les ai vu les débats de Al Jazeera sur la monarchie. Il n y a en pas. Quant au débat sur le le Polisario, j’ai vu en effet une table ronde ou le niveau n’a été relevé que par le talent du jeune Saharaoui de Londres. Un journaliste d’Al jazeera au débat orienté (une honte), un vieux du "KORKOUS" à l’incohérence manifeste et un Tunisien complétement…à l’ouest.
Vive Al jazeera Version makhzen
PS : Je m’en fous, mais pour plus de cohérence aurais-tu l’amabilité de signer tes posts ?
L’inconnu , tu n’as qu’a créer une nouvelle " al jazeera " dans ton gourbis algérien . Pour dénoncer le Qatar , un havre de paix , un pays prospére , riche , aux citoyens prospéres , libres et évolués .
Vous avez déja essayé de créer Khalifa TV et ce fut un fiasco épouvantable , honteux méme .
La liberté de ton d’Al Jazeera-Rabat est intacte . Pour preuve , tous les dossiers chauds marocains : le sahara , la pauvreté , l’immigration clandestine , les islamistes …. y sont traités sans complaisance .
Ne soyez pas jaloux , peut étre qu’un jour Al Jazeera ouvrira un bureau chez vous . Si vous le méritez …
Rachida,
Tu rechutes là ! qu’est ce qui se passe ? Tu as oublié de prendre tes médicaments ?
L’Algérie à peur d’ouvrir le pays aux médias internationaux pour qu’ils ne montrent pas le vrai visage de l’Algérie ou un peuple pauvre et affamé croule, alors que la nomenklatura FLNiste et les généraux vivent dans l’opulence total, alors que des villas somptueux côtoient les bidons villes Kamikazes et ou le GSPC continue à trucider librement.
Pour un pays riche qui ne veut montre que l’image d’une « république démocratique paisible ou tous le monde est heureux.. » l’Algérie ne veut pas d’Aljazeera dans son territoire elle a peur de voir ces images sur les médias internationaux. Vous n’avez qu’à constater l’acharnement viscéral des « journaux » Algériens sur ces médias qui a réussi à se faire une place honorable parmi les plus emblématiques des médias
Tu dis qu’il n’existe pas de putes , de bidonvilles ou de mendiants en Algérie .
Mon petit , je crois que tu vis cloitré au club des pins et que tu ne vas jamais dans les coins miteux de Tipaza , Oran ou Boumerdés .
Méme la presse algérienne parle des bidonvilles , des putes , des travestis et des " nouveaux " mendiants algériens .
Je voudrais bien savoir par quel miracle Mohammed VI est le descendant du prophète Mohammed, un saint homme qui est mort il y a 14 siècles, et très très très loin du Maroc.
C’est juste une petite question un peu curieuse.
Réponse scientifique s’il te plaît. Et ne sors pas l’histoire du premier alaouite du Tafilalt qui serait venu de la Mecque. C’est une réponse pour les enfants et les débiles mentaux.
Merci.
Dico , tu es la limite du blasphéme . Jete un coup d’oeil à l’arbre généalogique des alaouites et tu auras ta réponse . Consulte les ouvrages historiques comme le mémorial du Maroc ou les livres sur la dynastie alaouite . Je sais que ta haine des chorfas t’aveugle mais tu devras t’y faire : les chorfas descendent du prophéte . Moulay Ali Chrif le conquérant fondateur des alaouites est un chérif .
Autre chose , les algériens ont presques toujours étés sous le controle des dynasties chérifiennes marocaines . Le Maroc est un vieil état nation millénaire . Le Maroc est la référence spirituelle, historique et religieuse du Maghreb grace à FES et Marrakech .Vous l’avez toujours reconnu jusqu’a l’arrivée au pouvoir du FLN rétrograde, cancer de l’Algérie . Ce qui n’est pas le cas de l’algérie qui a presque toujours été sous la coupe des différentes puissances européennes ,turcs , marocaines ou françaises . L’histoire est cruelle . Vous avez un déficit d’identité . Vous ne savez plus si vous devez parler français , arabe ou kabyle .
Avant de poser des questions stupides et incultes , il vaudrait dabord mieux se cultiver et se renseigner mieux .
Certains voient des algériens partout.
C’est de la paranoïa ma foi.
Le Maroc est la seule autocratie de la région où on voit acourrir les suiveurs de tout genrei à chaque fois qu’on touche au petit sultan.
Même des gauchos ont troqué leur discours soixante-huitard pour un discours makhzenien (Herzenni, Benzekri, Al Ouadie, etc…).
Rachida Dati attention à ta place près de Sarko. Candidats à la pelle du côté du Maroc
Dico, tu connais l’expression : Nul n’est prophète en son pays ? Ben c’est ça.
Autrefois, écrire un mot dans cette partie du monde relevait du génie. Tu te présentais tu grifonnais des formules et un peuple qui sort à peine de l’age pierre et comparativement voit cela comme de la télétransporation. Ajoute à cela un islam qui n’a jamais perturbé les coutumes locales et tu es le prophète désigné. Qui peut démentir cela à plusieurs milliers km ? Personne. sauf la prochaine "dynastie" qui use du même mensonge pour dominer un peule illéttré.
Les Chorfas, il se ramassent à la pelle et bizarrement plus tu te rapproches de l’orient moins il y en a. Nul n’est prophète en son pays.
Dico, t’es bête et con ( Di-con ), relis un peu tes écrits patate , tu te rendras compte que tu es à côté de la plaque et que la haine te rends aveugle.
Je te cite :" Je voudrais bien savoir par quel miracle Mohammed VI est le descendant du prophète Mohammed, un saint homme qui est mort il y a 14 siècles, et très très très loin du Maroc " et Monsieur il veut une réponse scientifique . Aucun rapport avec le sujet abordé par la Princesse . Entre le miracle et le Test d’ ADN ( comme preuve scientifique ) , il y’a q’un dico ( Dit- Con ) ou un inconnu ( un nain con et nu )qui avancera une annerie pareille.
Que le roi est desendant de prophete ou pas ( ou est le problème abou NIf ) .
Ben c’est bien connu l’ami. Ne savais tu pas que la femme d’Oufkir l’appelait "le noir" ? lire "Notre ami le roi"…
Merci pour nous apprendre des trucs sur "notre" monarchie bien aimée.
Mais le sang du prophète se transmet par le père et par la mère. Il suffit qu’il y ait un millionième de pourcent de sang du prophète pour être déscendant du prophète… comme tous les chorfas marocains, c’est-à-dire la totalité des marocains.
Allez petit non-marocain et non-algérien… bonne lectures.
C’est fou ça ! Vous avez remarquer que pour dire quelquechose sur le Maroc il faut se justifier de son origine géographique. Mort de rire.
hohohoho
Excuse, idiot numéro un. Je m’en voudrai la prochaine fois de vouloir prendre ta place de roi des bahlouls (= tête en l’air, pour ne pas dire stupide).
Pourtant Dieu sait que je ne suis pas bahloul comme toi au point de croire des conneries pareilles. Enfin je peux faire l’effort, de vouloir imaginer comment cette information qu’aucun journal n’a colporté, aucun média télévisé n’a transmis est arrivée jusqu’à l’oreille de ali (le non algérien et non marocain) mais ca reste peu clair.
Il y a des chances que les membres de la rédac ne donnent pas suite à ma demande, mais il serait utile d’instaurer un système d’enregistrement des participants au forum, avec un pseudo. Pour marquer l’âge. On m’accusera de vouloir discriminer les plus jeunes, mais on ne discute pas de la même manière avec un gars de 15 ans qu’avec un autre de 25 ou de 30. C’est juste de l’ordre, les maghrébins ont besoin d’ordre. Vous participerez à une campagne de sensibilisation des populations de cette région mais aussi à leur descendant vivant en France.
Me faire traiter d’idiot par un gars qui a "les milles et une nuits" comme source d’informations, croyez moi, ca ne donne pas envie de parler avec lui. C’est marrant quelques fois mais après, on se lasse.
T’es jaloux de l’Histoire du Maroc ? Non ! Ne le soit pas STP !! si de tous les temps l’Algérie était sous tutelle des ottomans ou colonisé par les français ou simple Wilaya des dynasties Marocaines (Almoravides almohades..) , si votre histoire ne commence qu’avec la colonisation de l’Algérie par les généraux en 1962 alors soyez patient. En 3207 Après Jésus Christ vous aurez 1200 ans d’histoire mais vous aurez épuisé le pétrole et le gaz,vous serez une nation misérable et vous serez recolonisé encore une fois.
Par qui ? vous dites ??? Ah je n’en sais rien , les français ? les marocains ? les espagnoles ? les tunisiens ? les italiens ? tous les pays qui n’avaient pas de pétrole mais qui avaient quoi…. ?
Contraint à la paternité malgré les tests ADN Famille . Le Maroc condamne un Français à payer une pension alimentaire pour une fille qui n’est pas la sienne.
4 réactions CHARLOTTE ROTMAN
C’est un père malgré lui. L’ADN le prouve : Mohammed Bellakhdim n’est pas le géniteur de la fille dont a accouché son ex-femme, en 1996, sept mois et demi après le prononcé de leur divorce (dix mois après leur séparation). La justice française l’a déclaré officiellement. Mais au Maroc, pays d’origine du couple, les juges refusent cet état de fait et ont imposé à l’ex-époux le versement d’une pension alimentaire. Ils le condamnent à être père.
Mohammed Bellakhdim est français. Toute sa famille vit au Maroc, son père et ses huit frères et sœurs. Lui est venu en 1989 à Montbéliard (Doubs), pour un BTS. Il y a travaillé dans un bureau d’études de dessin industriel, et est aujourd’hui en mission pour Alstom au Creusot (Saône-et-Loire). Sa vie est ici. Il voudrait que les juges français soient les siens. Eux seuls.
Noce. En 1995, il rencontre une femme de son âge, elle aussi d’origine marocaine. Elle est salariée à Mulhouse (Haut-Rhin). Six mois plus tard, ils se marient. Ils célèbrent la noce avec leurs familles au Maroc. De retour en France, leur union faite « de navettes entre Mulhouse et Montbéliard » ne dure pas. Trois mois après, Mohammed Bellakhdim quitte le domicile conjugal. Si vite ? « Elle commettait l’adultère, je ne suis pas d’une nature à accepter cela », argue-t-il. Il démissionne, repart au Maroc. « Là, elle m’a rejoint, on a essayé de recoller les morceaux. » Sans amertume ni tendresse, il conclut : « C’était impossible. On n’était pas faits l’un pour l’autre. » Ils se quittent définitivement. Lui engage une procédure de divorce, qui aboutit le 2 février 1996. « Un soulagement » pour lui. « Je ne l’ai plus jamais vue. Je ne suis même pas sûr de la reconnaître dans la rue, si je la croisais. »
Retour en France, Mohammed reprend son travail et sa vie. En 1997, il reçoit une convocation au tribunal pour fixer le montant d’une pension alimentaire. Il apprend ainsi qu’il serait le père d’une fille née en septembre 1996 et qui porte son nom. Sûr de lui, il conteste cette paternité. Le tribunal de grande instance de Mulhouse estime qu’« aucun élément n’est produit de nature à démontrer que l’enfant est reconnu comme l’enfant de Mohammed Bellakhdim dans la société, par sa famille ou par l’autorité publique » et ordonne une vérification ADN. Les tests révèlent « deux systèmes génétiques différents ». Le 10 juillet 2000, les juges mulhousiens déclarent que « Mohammed Bellakhdim n’est pas le père de l’enfant ». Qui doit prendre le nom de sa mère, cela sera consigné en marge de son acte de naissance. L’ex-mari n’est tenu à aucune obligation juridique à son égard. Chaque année près de 2 000 procédures de ce genre sont engagées.
Allaitement. La justice marocaine, saisie par l’ancienne épouse, lui donne raison. En mars 2002, le tribunal de première instance d’El Jadida estime que le jugement français « s’est basé sur les analyses du sang pour nier que la fille soit l’enfant du défendeur mais que ceci est contraire à la loi marocaine et à la tradition musulmane ». Il stipule que « le droit de descendance est un droit divin à ne pas dispenser ou nier », et prend en compte que « la fille est née dans le délai légal de grossesse qui est une année après le divorce […] d’où il convient de considérer que la fille est la sienne ». Reconnu père, Mohammed Bellakhdim doit payer la pension alimentaire (400 dirhams par mois, 35,5 euros), les frais de garde (100 dirhams, 8,8 euros), et d’allaitement (50 dirhams, 4,4 euros), les frais des fêtes religieuses (1 000 dirhams, 88 euros), et ce à partir de septembre 1996. Il devra aussi payer 1 000 dirhams comme « frais de procréation ». Enfin, « le père est tenu d’inscrire sa fille aux registres de l’état civil ».
Malgré de nombreux recours, les juges marocains (jusqu’à la Cour suprême, en octobre) ont confirmé ce jugement, estimant la décision française « contraire à l’ordre public marocain ». Mohammed Bellakhdim, qui n’a jamais payé, se retrouve en infraction au Maroc. La situation semble bloquée, malgré de nombreux courriers de députés, de gauche et de droite, et des réponses polies des cabinets de Rachida Dati et Bernard Kouchner.