Madame Chirac vient de remporter une élection municipale en Corrèze. Après la farandole Prada-Vuitton des premières dames de France, Bernadette est la seule, avec ses coiffures de lionne et ses tailleurs sévères, qui nous laissera le souvenir d’une vraie femme de pouvoir.
Chirac s’est retiré, mais le pouvoir chiraquien n’est pas mort. Oui, à 74 ans, Bernadette rempile ! Et cela s’est fait dans un fauteuil. Dimanche, l’ex-première dame de France a remporté son septième mandat au conseil municipal du joli village de Sarran (287 habitants), en Corrèze, sur la liste unique du maire UMP sortant, Michel Poincheval. 154 voix pour Bernadette sur un total de 226 votants, 69,37% des suffrages, ce n’est certes pas la Corée du Nord, mais ça reste honorable. D’autant que cela fait trente ans qu’elle tient le bâton de maire-adjoint.
En 2006, justement, le journaliste John-Paul Lepers s’était interrogé sur le pouvoir de Bernadette. Sur la façon dont elle gouverne son beau fief corrézien. Avec une caméra, il a suivi la première dame dans tous ses déplacements pendant trois mois. Il a tiré de cette poursuite un beau documentaire intitulé Madâme, le film, qui n’est jamais passé à la télévision mais qu’un petit cinéma parisien a programmé pendant quatre mois l’année dernière.
Pour fêter la dernière élection de Bernadette, Bakchich vous propose d’en savourer deux extraits. Ils méritent une bonne place dans les annales de l’art de gouverner.
Le premier extrait dévoile un moment rare. Celui où le pouvoir s’exprime à la française : coiffure souveraine, menton haut, mots détachés de Bernadette qui remettent à sa place un petit fonctionnaire. Ne ratez pas la réaction des élus qui assistent à l’exécution. Cela fait penser à un film de Tarzan où quand le lion rugit tous les oiseaux se taisent.
La deuxième séquence est une corrida. Après des mois de poursuite, John-Paul Lepers a enfin réussi à obtenir de Bernadette dix minutes d’interview. Le journaliste entre donc dans la pièce. Bernadette l’y attend. Elle est debout, tournée vers la fenêtre, raide comme un « i » et la mâchoire en boomerang. Et soudain le bureau se transforme en arène où le taureau fait danser le matador. On y voit un grand fauve agacé, contrarié, qui refuse un combat qu’il méprise. Olé !
Pour voir Madâme, le film en trois parties sur LaTeleLibre.fr, cliquez respectueusement sur ce lien.
Bernadette, elle a la pêche ! Rien à voir avec la poupée Barbie de Nicolas… qui sait rien faire, même chanter elle sait pas, et en plus elle insulte la France à l’étranger (cf. son interview à un quotidien britannique où elle traitait les Francais de misérables) ! On dit du mal de Jacques Chirac et de sa famille, mais franchement il vaut mieux que sa réputation. Il a quand même sacrifié sa vie pour la politique, c’est pas rien. Et puis lui au moins, il était décent. Je préfère rester anonyme pour éviter des représailles du camp sarkozyste.
Un chiraquien invétéré