Charlton Heston, acteur fétiche des films chewing-gum comme « Ben-Hur » ou « Les Dix Commandements » est décédé le 6 avril. Il était surtout devenu l’un les lobbyistes les plus acharnés des armes à feu aux Etats-Unis, notamment à la tête de la National Rifle Association (NRA), qui pèse de tout son poids dans les élections américaines
Il a joué Ben-Hur, Le Cid, Moïse et Michel-Ange. Mais ses rôles de héros hollywoodien carré, comme sa gueule découpée à la serpe, ne pouvaient masquer la caricature de cow-boy conservateur qu’il était devenu. Charlton Heston, acteur fétiche des super-productions de Cecil B. de Mille, est décédé samedi 6 avril, à lâge de 84 ans, dans sa maison de Berverly Hills, à Los Angeles.
D’abord partisan du démocrate John F. Kennedy, face à Richard Nixon en 1960, Heston devint l’un des piliers du camp conservateur dans les années 70, avant de soutenir son ami acteur Ronald Reagan, quand celui-ci entra à la Maison-Blanche en 1980.
Et Charlton Heston ne se contenta pas d’être un républicain bon teint. En 1998, après en avoir été longtemps membre actif, ce collectionneur de fusils prit la présidence de la National Rifle Association (NRA), le lobby américain des armes à feu, l’un des plus actifs et puissants des Etats-Unis. Charlton Heston en demeura le boss jusqu’en 2003, n’hésitant jamais à défendre, à la tribune, fusil à la main (voir la vidéo), le droit de tout citoyen américain de posséder des armes à feu pour se protéger, au nom du fameux « Deuxième amendement » de la déclaration d’indépendance des fondateurs des Etats-Unis, en 1776.
Il s’exhiba aussi, comme dans la vidéo ci-dessous qui date du début des années 90, dans des spots pseudo-comiques de la NRA, vantant les mérites des armes les plus dangereuses.
La NRA, forte de ses 4 millions d’adhérents, s’est toujours vigoureusement opposée à une quelconque interdiction ou limitation du commerce des armes à feu aux Etats-Unis. En 1986, elle est parvenue, grâce à Ronald Reagan, à faire adopter une loi qui protégeait les propriétaires d’armes. La NRA s’active auprès de tous les Etats américains sur les réglementations locales. Et, depuis son siège de Fairfax, en Virginie, elle est en contact permanent avec le pouvoir fédéral, notamment grâce à une équipe de 80 lobbyistes de son Institut pour l’action législative (ILA) qui arpentent les couloirs du Congrès et de la Maison-Blanche. A chaque fusillade meurtrière dans un collège ou une banlieue américaine, la presse et l’opinion s’émeuvent. Mais la NRA veille, empêchant tout contrôle plus sévère sur le commerce des armes à feu.
La NRA est l’un des lobbies les plus importants lors des élections américaines, législatives ou présidentielles. Depuis 1990, ce groupe a distribué officiellement plus de 16 millions de dollars aux candidats, dont 83% environ aux Républicains et 17% seulement aux Démocrates, selon les pointages du Center for Responsive Politics. Les deux principaux candidats démocrates à l’élection présidentielle de 208, Barack Obama et Hillary Clinton, ne peuvent en attendre beaucoup de soutien militant ou financier. Ils ont déjà annoncé qu’ils étaient favorables à une législation plus stricte sur les armes. La NRA les fustige à longueur de médias.
Les Républicains, John McCain en tête, ne peuvent, eux, éviter de venir faire un discours flatteur devant les meetings de la NRA, afin de soutenir leur combat d’ultras. Il y a des millions de voix, et des milliers de dollars, à la clé. Le 21 septembre dernier, tous les candidats républicains ont défilé à la réunion de « Célébration des valeurs américaines » de la NRA à Washington. Malade, Charlon Heston, la vieille figure de proue du mouvement, n’était pas là pour les écouter promettre de défendre les armes à feu, urbi et orbi. La prochaine grande réunion de la NRA aura lieu le 16 mai dans le Kentucky, au coeur de l’Amérique profonde. Nul doute que ses membres verseront une larme sur leur Ben-Hur qui a arrêté son char
“Ces résultats sont statistiquement significatifs à 1% –c’est-à-dire que la probabilité qu’ils soient dus au hasard ne dépasse pas 1%” : et au doigt mouillé ?
Du risque d’élaborer une politique sur des châteaux de sable.
En lisant les commentaires à cet article, je suis de tout coeur avec les américains qui défendent le droit au port d’arme : un droit perdu est trés dur à récupérer. Surtout sans arme.
Les médias vous servent constament leur soupe anti-arme prenant pour exemple uniquement les US (qui, au vu de leur population, ont en fait peu d’accidents) et vous l’avalez sans jamais en remettre le goût en question. Bizarrement, vous allez être les premiers à critiquer leur manière de présenter d’autres évènements (politique, finance, terrorisme, françafrique etc.) en arguant qu’ils suivent un agenda particulier ; mais dés que cela parle d’arme à feu, vous restez à la réaction émotive et ne passez pas à la réflexion. Arme à feu = mâââl.
Avant de sortir des arguments du type "les armes à feu augmentent le nombre de mort", cherchez des statistiques (indice : les sites tels que ceux du FBI ou http://www.nationmaster.com/index.php sont de bons points de départ), vérifiez à quoi elles correspondent puis argumentez avec de quoi soutenir votre avis au lieu de sentiments basiques.