« Bakchich » met en scène pour vous une interview qui circule sur le net depuis fin février, de l’un des politologues français les plus éminents. En retrait depuis quelques années, ce dernier revient sur l’actualité politique française et la personnalité du Président, sur lequel il porte un regard acéré.
Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau Président ?
VMH : « Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète. »
Derrière cette folle ambition personnelle, décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?
VMH : « Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent… Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès. »
Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?
VMH : « Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte… Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte… une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie. »
Et la liberté de la presse dans tout çà ?
VMH (pouffant de rire) : « Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ? »
Toutes les réponses sont de Victor-Marie Hugo et proviennent de son ouvrage Napoléon le Petit.
Moi aussi, j’avais trouvée excellente cette vraie-fausse interview reçue par mail, et m’en étais fait l’écho derechef… le 9 Mars ! (Interview exclusive : le triomphe du président).
Je pensais à l’époque déjà avoir un train de retard.
Mais j’avais pris la précaution de dire, moi, que j’ignorais de qui émanait ce message.
Je m’étais ensuite livrée à quelques recherches pour étoffer un peu mon article.
Et je n’avais pas prétendu être à l’origine des questions !!!
Vous vous moquez, messieurs et mesdames les rédacteurs de Bakchich… et je suis très déçue, car cela sème le doute dans mon esprit sur la teneur de l’ensemble de vos articles….
Je serai triste, ce soir, en me couchant ! Mais j’espère que ça ne durera pas…
Bonjour,
Cette interview n’est pas une création de « Bakchich », contrairement à ce qui était annoncé dans l’article jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu une confusion entre la personne qui a dégoté le texte sur internet et la personne qui l’a édité (cette dernière est en train de se flageller pour se faire pardonner sa faute). Nous avons choisi de publier ce texte pour sa qualité et son humour.
Toutes nos excuses, et bonne lecture !
La rédaction de « Bakchich ».
Un Président, démocratiquement élu, se doit être au service de son pays et de son peuple. Il n’a pas à jouer aux sordides vedettes du showbizz, dont les frasques couvrent les unes des magazines people.
L’actuel Président a convoité de toutes ses forces ce poste. Il n’a pas hésité, et n’hésitera pas, à sabrer dans son entourage pour atteindre son objectif. Ça aurait pu être du pragmatisme s’il n’est pas imprégné de facteurs émotionnels.
La télévision a visiblement porté une sérieuse aliénation de l’objectivité de certains citoyens. Un mandat présidentiel n’est pas une série de télé-réalité. Comment vivre confiant, quand tant de puissance est aux mains d’un individu faisant primer ses pulsions sur sa retenue ?
Le pouvoir a eu, de tous temps et partout, des attraits maléfiques. M. Victor Hugo, par son expérience de la vie, a été initié à une sagesse intemporelle, celle traitant de la nature des "Tyrans". Une nature intrinsèque à l’Humanité. Son écrit était valable avant son époque et le sera encore après la notre.
il est téléchargeable en PDF chez l’ami Google :
http://books.google.com/books ?id=6LfAiAixIb0C&pg=PA170&dq=napol%E9on+le+petit&lr=&as_brr=0&hl=fr&ie=ISO-8859-1
(en haut à droite ; télécharger)
ou chez divers autres sites de lexilogos ( http://www.lexilogos.com/bibliotheque.htm )
ex : http://gallica2.bnf.fr/ark :/12148/bpt6k28092s.r=victor+hugo.langFR
disquette en haut à droite (télécharger).
bonnes lectures…..
Poliment et sans gros mots, je livre mon opinion passionnante au posteur qui aimerait lire "napoléon le petit" :
libre de droit, gratuitement, légalement,
il est possible de télécharger cet ouvrage (et bien d’autres) :
avec google livre,
avec gallica.bnf.fr,
avec abu.cnam.fr,
avec lexilogos.com,
… et bien d’autres.
merci au modérateur de valider mon post qui ne contient pas de gros mots et qui respecte la légalité et les bons usages.