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CULTURE / CHRONIQUE THÉÂTRE

Un rieur et des misérables

Hugo 2009 / vendredi 18 décembre 2009 par Rita la Babouine
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L’engagement de Victor Hugo nous manque sur les bancs de l’Assemblée nationale. Retrouvons-le sur les planches.

«  L’homme qui rit » au théâtre Daniel Sorano à Vincennes et « Les Misérables » au Lucernaire nous donnent un nouveau regard sur ce grand auteur ! Avec Victor Hugo, comment ne pas penser à Obama ou à Martin Luther King ? Ils sont si rares ces hommes politiques qui nous emportent dans les envolées de leurs pensées humanistes.

Le battement d’ailes dans la poitrine de la politique

En ces temps de perte de repères, le lyrisme du grand Victor Hugo amène le souffle de courage qui manque à nos sociétés formatées et déshumanisées. Le poète-homme politique a toute sa place dans nos assemblées parlementaires, il nous ramène à l’essence de nos valeurs de vie en société.

La tourmente de ses paroles tout comme le panache d’un Cyrano habitent nos inconscients et donnent un sens à nos déambulations qui nous amènent, au coin d’une rue, à croiser des inconnus perdus qui délirent dans l’indifférence ! ils parlent à leurs bouteilles ou à leurs petits ballots serrant fort dans leurs bras transis tous les restes de leurs vies !

Je serai le lord des pauvres !

La bise, morsure de la nuit, et la tempête sur l’océan ne vaincront pas la résistance et l’espoir du jeune enfant dont le visage a été déformé d’un rictus de rire par la vilenie humaine. Il s’agit de Gwynplaine, en fait Lord Clancharlie, mutilé à des fins politiques et abandonné à son destin. Il sauve un nourrisson mourant de froid, une petite fille qui s’appellera Déa et va rencontrer la bonté et l’humanité à travers le directeur d’un cirque, philosophe et misanthrope et du loup qui l’accompagne partout. Le loup s’appelle Homo et l’homme Ursus !! Gwynplaine, « l’homme qui rit » devient saltimbanque, et se retrouve dans cet exil, ce monde de liberté où il est reconnu même si tout le monde s’esclaffe devant son visage déformé !

L’homme qui rit - JPG - 28.2 ko
L’homme qui rit
Photo Thibaut Plaire

Comme dit Homo, « Dieu est un aveugle et n’a pas vu que le diable se fourrait » dans sa création ! et pour Victor Hugo nous sommes tous aveugles à ce qui nous entoure « L’Homme qui rit » c’est le mythe de la métamorphose : l’enfant sorti de l’ombre devient seigneur éblouissant qui surprend la noblesse en lui montrant la vérité du genre humain. Il se sent investi de cette mission d’être la bouche de tous ces hommes qui souffrent de misère et représentent la vraie humanité : il en est le cri ! et le rire forcé !

Les ongles coupés repoussent !

La Société impose sa loi et sa richesse alors qu’une femme meurt de froid dans la neige. Notre héros raconte comment il a bu la pauvreté, la honte les vomissements de toutes ces misères. Je suis le peuple et non un monstre et vous représentez l’exception. Vous êtes la chimère et je suis la réalité ! L’homme est un mutilé et on a déformé le droit, l’intelligence la vérité pour lui imposer un masque de contentement ! La société a tout intérêt à nous aveugler de la sorte pour qu’on oublie tous les puissants qui se remplissent les poches de nos maigres économies.

La mise en scène et le jeu de Laurent Schuh nous entourbillonnent en transformant tous les objets sur scène : le drap est à la voile du navire, la neige, la toile du théâtre d’ombres : la robe de géant de Gwynplaine récupéré par la noblesse. Elève de Vitez, le metteur en scène et interprète utilise dans son jeu à la fois le symbolisme, le lyrisme et l’adresse directe au public. Ses variations comme un oratorio nous emportent dans ce grand voyage et nous font oublier qu’il est seul sur scène à tout jouer et raconter.

Remettre Victor Hugo au cœur de la place politique

Pour prolonger la réflexion et s’interroger sur l’avenir de nos métiers de saltimbanques, des rencontres ont été organisés après le spectacle afin de donner corps à la parole et à la pensée d’Hugo. Car il est « encore temps de prendre conscience avant que tous les outils de l’art et de la culture n’aient été détruits dans le pays qui se trouve être, entre autres, celui de Victor Hugo, de Montaigne de Rabelais et de Jean Vilar.. » La pieuvre décérébrante ne nous attteindra pas !

Spectacle présenté jusqu’au 20 décembre au Théâtre Daniel Sorano du mercredi au samedi à 20H45 et dimanche à 16H00. Mis en scène et interprété par Laurent Schuh.

(Rendez-Vous Hu ! Go ! organisés parla Cie « Les Arts et Mouvants » le 13 et le 20 décembre à 18H00 au théâtre Daniel Sorano)

« LES MISERABLES » AU THEATRE DU LUCERNAIRE

Le théâtre du Lucernaire a demandé au metteur en scène Philippe Person de travailler sur la thématique « les figures du rebelle » - il a bien sûr choisi Victor Hugo pour sa parole forte et courageuse qui a gardé une impertinente réalité dans ce « monde aseptisé ».

Il a choisi l’univers du cirque et du cabaret avec trois comédiens qui jouent tous les personnages. On retrouve les grands tableaux de cette épopée traités avec humour, distance et impertinence.

Les Misérables - JPG - 22.5 ko
Les Misérables
Photo Christophe Gsell

Beaucoup de libertés sont prises dans la présentation de l’œuvre sans qu’on y perde l’essentiel : la prise conscience d’un monde plus juste et clairvoyant.

Les misérables filousofent !

Sous forme d’un tract les comédiens nous distribuent un appel de Victor Hugo ! : « mettre un terme à l’exploitation injuste du faible par le fort » «  mettre un frein à la jalousie inique de celui qui est en route contre celui qui est arrivé » ; « soyez à la fois un peuple puissant et une famille d’hommes heureux » « sachez produire la richesse et sachez la répartir et vous aurez tout ensemble la grandeur matérielle et la grandeur morale ; et vous serez digne de vous appeler la France » !!! voici les paroles fortes de notre grand tribun ! on peut imaginer ses envolées s’il revenait assister au débat sur l’identité française…

Librement adapté par Philippe Honoré – Mise en Scène : Philippe Person Avec Anne Priol, Emmanuel Barrouyer, Philippe Person

Spectacle représenté au Lucernaire jusqu’au 9 janvier 2010 du mardi au samedi à 20H00 52 Rue notre Dame des Champs (75006 PARIS) Réservations : 01 45 44 57 34


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