Les parlementaires de Trinité et Tobago s’étonnent du passé judiciaire du géant du BTP français…
Bouygues construction est actuellement la « vedette américaine » des élections législatives à Trinidad et Tobago, une petite république sud-américaine au large du Venezuela. Depuis des semaines notre champion national du BTP est au cœur d’une violente polémique visant à éclaircir les conditions dans lesquelles l’entreprise s’est imposée pour emporter un important contrat (15 milliards de dollars trinitéens, soit environ 1,8 milliard d’euros !) pour la construction de deux lignes ferroviaires à grande vitesse. Un dossier dit désormais localement du « Trinidad rapid rail scandal » et qui occupe une large place dans la presse et lors des débats au Parlement. Le chef de l’opposition affirme ainsi détenir les preuves que trois des membres de la commission d’évaluation chargés de retenir le meilleur projet auraient été vilainement soudoyés. Mais pour l’instant il ne les montre pas…
Il y a quelques jours, lors de la discussion au Parlement du budget 2008, le rapporteur de l’opposition s’est lancé dans un historique au vitriol du groupe Bouygues. Un inventaire à la Prévert pour lequel notre homme avait pris soin d’exhumer la quasi-totalité des « affaires » dans lesquelles apparaît le nom de Bouygues depuis 1989 ! Des marchés des lycées de l’île de France au Tunnel sous la Manche… Et de préciser encore que Martin Bouygues est un proche ami de Nicolas Sarkozy après avoir été celui de Jacques Chirac. Mais c’est pour en tirer une bien étrange conclusion : Celle selon laquelle « il est difficile de comprendre comment une société dotée d’une telle réputation a pu passer au travers du rigoureux processus de sélection mis en place dans le cadre de ce chantier ferroviaire ». Certes le Charles de Gaulle est en cale sèche pour révision mais l’honorable parlementaire devrait se souvenir qu’en 1830 la France a envahit l’Algérie pour bien moins que cela.