Manger l’info par la racine. Le désherbant Bakchich vous dévoile les secrets de fabrication (et de rédaction) de l’actualité.
L’info. Attali : « C’est un plan catastrophe qu’il nous faut », 20minutes.fr, 25 mai.
Le décryptage. Le grand visionnaire Jacques Attali sort un livre catastrophe sur la crise. Et le martèle. Au Nouvel Observateur (20 mai) : « Il faut un plan anti-catastrophe. » À l’Express (19 mai) : « Il faut un plan catastrophe. » Sur son blog sur Slate.fr : « Ce ne sont pas des plans de rigueur dont les pays de l’Union ont besoin aujourd’hui, mais de plans de catastrophe. » Et, donc, à 20minutes.fr : « C’est un plan catastrophe qu’il nous faut. » Au Matin (29 mai), il affirmait : « Je suis comme celui qui voit un piano tomber du ciel et qui dit “poussez-vous” pour qu’il ne vous écrase pas », tandis qu’il assurait au Point (27 mai) : « Je me contente de dire : il y a un piano qui va vous tomber sur la tête. Je préviens simplement pour que l’on ait le temps de s’écarter. » Attali jusqu’à l’hallali.
L’info. « Comment la police a pisté Dati », l’Express, 2 juin.
Le décryptage. L’hebdomadaire explique, au sujet de la fameuse affaire de la rumeur, que la Direction centrale du renseignement intérieur a récupéré « les facturations détaillées du portable » de Rachida. Attention, précise l’encadré joint à l’article : la police a enquêté, pas écouté. Pourtant, dévoile l’Express : « À l’Élysée, on est désormais convaincu des persiflages de l’ancienne ministre : elle aurait au moins évoqué une ancienne aventure supposée du Président. » Pour des factures téléphoniques, elles sont plutôt… parlantes.
L’info. « Vingt ans de succès pour Envoyé spécial », le Journal du dimanche, 30 mai.
Le décryptage. L’hebdo de Lagardère revient sur les deux décennies qui ont marqué l’émission phare du service public. Paul Nahon, directeur des magazines d’information du groupe et créateur d’Envoyé spécial assure qu’aujourd’hui, « avec la démultiplication des sources d’information, le public est devenu plus exigeant ». Pas au point d’obliger Paul Nahon à renoncer à ses vacances payées par le gouvernement marocain.
L’info. « Nicolas Demorand quitte la matinale de France Inter dans un contexte d’inquiétude », le Monde, 2 juin.
Le décryptage. Le quotidien du soir revient sur les tensions à France Inter. « On m’a proposé de changer de poste, décrit Brigitte Benkemoun, récemment débarquée de son poste de numéro deux. Or j’ai des projets personnels qui m’intéressent plus. » Philippe Val lui avait en fait proposé de s’occuper du site Internet de la station. Un peu rude quand on était jusque-là directrice adjointe de la rédaction. Avant d’arriver à ce poste, Benkemoun avait demandé conseil à Jean-Luc Hees, pas encore président de Radio France. Celui-ci lui avait alors répondu : « Fonce ! » Dans le mur ?
L’info. « Canal Cannes, instantanés spontanés », Paris-Match, 27 mai.
Le décryptage. Le newsmagazine de Lagardère revient sur l’initiative de l’équipe du Grand Journal, qui, à l’occasion du festival de Cannes, a publié sur son blog des clichés pris sur le vif de l’émission. « Résultat (avec l’aide des appareils Fujifilm) : une galerie d’images à la qualité artistique parfois discutable, mais d’une… coolitude rafraîchissante. » Fujifilm est, en fait, comme omet de le dire Match, un partenaire historique de Canal+. Notamment sur un festival de courts-métrages. Si Paris-Match se met à faire de la pub pour des partenaires d’autres médias…