Les racontars d’un journaliste ont conduit les tractopelles à détruire un restaurant chinois… et un commissaire de police à se griller au ministère de l’Intérieur.
On sait que c’est un tuyau du journaliste Mohamed Sifaoui qui a poussé la police à détruire un restaurant chinois de Brie-Comte-Robert (Seine et Marne) pour retrouver des traces d’Estelle Mouzin, la jeune fille disparue depuis plusieurs années à 30 kilomètres de là.
Les enquêteurs n’ont pas hésité à défoncer à coups de marteau-piqueur et de tractopelle la fontaine qui ornait la grande salle de l’établissement. Résultat, des centaines de milliers d’euros de dégâts et de manque à gagner pour les restaurateurs fort marris.
Las, ce n’était qu’une fausse piste. Outre que la police n’a retrouvé que des os de rats et de chats, Sifaoui a affirmé que c’est le procureur général de Paris, Laurent Lemesle, qui lui avait conseillé de faire part de ses « informations » à la police. Depuis, Lemesle a démenti.
En réalité, c’est un ponte de la rédaction de TF1, contacté par Sifaoui, qui a téléphoné à Jean-Claude Marin, le procureur de la République. Et le-dit Marin a conseillé à ce notable de TF1 de renvoyer Sifaoui vers la police. Mohamed Sifaoui, lui, semble n’avoir rencontré aucun proc. Voilà comment un restaurant de banlieue s’est retrouvé défoncé en deux temps trois mouvements. Pour rien.
L’affaire a eu au moins une conséquence, hormis la destruction de l’établissement : un commissaire de police, qui se voyait déjà en haut de l’affiche, se retrouve carrément grillé. Le patron de la Direction régionale de la Police judiciaire de Versailles, Jean Espitalier, se retrouve, en effet, sur la sellette. C’est ce flic de haut niveau qui avait ordonné les fouilles dans le fameux restaurant. Plus que l’échec des fouilles, c’est l’attitude de Jean Espitalier qui a suscité l’ire de sa hiérarchie, la Direction générale de la police nationale.
Quelques jours avant l’opération, le bon commissaire, certain que son tuyau était, si l’on ose dire, en béton, s’était répandu dans les couloirs en claironnant que l’élucidation de ce fait divers lui vaudrait de succéder bientôt à Martine Monteil, la patronne de la Direction centrale de la police judiciaire. Tartarinades qui lui reviennent aujourd’hui en boomerang. Non content de voir le poste convoité lui échapper, le commissaire Espitalier n’est même plus certain de conserver son fauteuil actuel.
Ne pas vendre la peau de l’ours, etc…
Il y a une succession d’étonnement qui me traversent l’esprit. Sur ce même site, on a déjà décrit la personnalité de ce journaliste, plus que douteux. Il est vrai que cette fois-ci, ce sont les bourdes du commissaires qui nous arrachent, presque, de fous rire, si l’affaire n’était pas si triste et sordide. Mais sinon qui dénonce les méthodes et la personnalité de ce journaliste mis à part l’écrivain Karim Sarroub sur son blog, ou ici, sur ce même site ?
Pour rappel : L’excellent article de Souleymane Al-Arabi : http://www.bakchich.info/article474.html ?var_recherche=sifaoui
L’article de Karim Sarroub, qui retrace le parcours et la personnalité de Mohamed Sifaoui (qui cite à son tour l’article de Bkchich sur son blog) : http://karimsarroub.blogs.nouvelobs.com/