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A la SNCF, des pertes par wagons entiers

FRET / mardi 18 novembre 2008 par Émile Borne
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Alors que le Grenelle de l’environnement veut promouvoir le train à la place du camion, le transport de marchandises à la SNCF explose ses pertes. La grève est reportée mais le fiasco reste complet.

« De toutes façons, à la SNCF l’activité fret est foutue. C’est un mort vivant. Pour essayer de limiter les pertes abyssales, il faudrait déjà commencer par augmenter la productivité des conducteurs en allongeant leur durée de conduite. Mais il faut le faire pour tous pas pour une poignée, sinon ça ne changera pas grand chose ». Voilà un grand connaisseur du dossier bien défaitiste. Ou tout simplement réaliste ?

A l’écouter, si elle passe, l’actuelle réforme qui suscite la levée de bouclier de la plupart des syndicats a donc peu de chance de changer grand chose. Il y a un an, la direction a tenté de réformer les conditions de travail des 2000 conducteurs du fret. Refus des syndicats, changement de directeur du fret. Cette année, elle a revue ses ambitions à la baisse. Les modifications qui devraient entrer en vigueur mi-décembre ne concernent donc plus que 800 à 900 cheminots volontaires prêts à conduire plus à condition d’être mieux payer. Reste à passer le cap de la grève, suspendue jusqu’à la parution d’un décret, en fin de semaine.

Des pans entiers de trafic ont disparu

En tous cas pour cette année, la situation paraît désespérée comme jamais. L’entreprise devrait battre un record de pertes. La SNCF dont le trafic ne cesse de reculer ces dernières années a déjà explosé ses prévisions annuelles de pertes. A la fin du premier semestre, elles s’élevaient déjà à 300 millions d’euros alors que la boîte prévoyait de les contenir à un peu plus de 200 millions d’euros sur toute l’année 2008. Et depuis octobre, avec la crise économique des pans entiers de trafic ont disparu. Pas terrible alors que « la dette de Fret SNCF s’élève à 1,5 milliard d’euros », confie un dirigeant.

Le hic c’est qu’aujourd’hui, la boîte publique ne peut plus se tourner vers le contribuable. Bruxelles l’interdit. La dernière fois que la Commission l’a autorisé c’était en 2004, à l’occasion du plan Véron (du nom du directeur du fret de l’époque), un plan de recapitalisation négocié par Louis Gallois, alors patron des cheminots, auprès du gouvernement : 1,4 milliard d’euros a été injectés dans le fret. Dominique Bussereau, déjà sous-ministre des transports garantissait, avec des mouvements de menton, que l’Etat actionnaire veillerait à ce que l’argent des contribuable soit bien utilisé pour faire de la SNCF un champion européen. Et blablabla… Le résultat : un vrai bide.

Autre drame pour l’entreprise. Bruxelles interdit aussi à la SNCF de renflouer les caisses du fret avec l’argent gagné dans l’activité TGV, ce qui fausserait la concurrence vis-à-vis des entreprises qui circulent en France depuis quelques temps. Du coup, c’est la débandade. Pour trouver de l’argent, la SNCF se livre à des tours de passe passe qui en disent long. Comme le rachat à fret par une société appartenant au groupe d’une partie du parc de locomotives destinées à être loués aux filiales étrangers du groupe, ou plus ironiquement à des concurrents comme Veolia.

« Le fret, c’est Dallas », confiait Guillaume Pepy

Alors que Jean-Borloo avec sa loi Grenelle veut faire du rail le mode de transport de demain pour le transport de marchandise, la SNCF arrive donc en phase terminale. Le brillant résultat de la politique du tout TGV décidé par les gouvernements successifs et appliquée avec zèle par les X Ponts et énarques de la SNCF. Il faut dire qu’investir dans une ligne TGV est une activité bien plus médiatique et payante électoralement que d’acheter des wagons de marchandise. « Le fret, résumait Guillaume Pepy avec amusement lorsqu’il était numéro 2 de Louis Gallois, c’est Dallas, un petit nombre de gens qui vivent en vase clos et se détestent ». Il faut dire aussi qu’à la tête de ses camions siglées Geodis, l’un des premiers transporteurs routiers français, la SNCF s’est mise à gagner facilement de l’argent en concurrençant ses trains !

Devenu PDG de l’entreprise en début d’année, Guillaume Pepy a fait sa conversion en annonçant le mariage de ses camions et de ses trains pour créer une offre de transport alliant tous les moyens de transport. Durant l’été, la SNCF a lancé une OPA à environ 600 millions d’euros pour prendre le contrôle de sa filiale Geodis. Le but, suivre la recette mise en œuvre avec un succès éclatant par la Deutsche Bahn qui s’est imposée en Europe comme la première compagnie.

C’est cruel mais la crise économique vient de montrer que la SNCF a sans doute plus d’un train de retard.


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25 MESSAGES
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Forum

  • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
    le mercredi 19 novembre 2008 à 10:44, Aurelien a dit :
    Bonjour a tous. Je vais essayer de faire simple en vous expliquant pourquoi les conducteurs sont en colere (puisqu’en fait personne ne le sait) L’etat français comme vous le savez essaie de privatiser les entreprises nationales. La filiere fret SNCF est en perte seche apres des années de politiques favorisant la route. Du coup la l’état (par le biais de la SNCF) veut vendre au privé sa branche Fret. Des concurrents sont prets a racheter le fret (wagons, locomotives, clients, conducteurs…)mais veulent evidemment rentabiliser au maximum leur affaire. Donc les petites gares fret ou seulement quelques wagons par mois sont livrées (et donc peu rentables) ont deja été fermées. (merci pour les camions et l’environnement.) Maintenant il faut allonger le temps de travail des conducteurs et leur responsabilités (projet probablement dans les cartons). Un pas de plus vers la vente… Comme ça plus de france telecom, plus d’edf-gdf, plus de poste, bientot la sncf, et demain peut etre la sécurité sociale ? pourquoi pas on nous obligera a prendre des mutuelles privées… tout ça pour baisser soit disant nos impots, a voir. La belle idée de façade du grenelle de l’environement, la manipulation de la presse pour toucher la ou ça fait mal et ne pas parler de la vérité… ça me désole.
  • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
    le mercredi 19 novembre 2008 à 03:24, léo a dit :
    On ne peut nier que les grèves ont un impact sur les résultats calamiteux du fret. mais il y a quand même une contradiction parmi les libéraux. les conducteurs sont relativement bien payés (pas des privilégiés). mais si on diminue ce relatif avantage, on ne trouvera plus assez de candidats. si le fret se développait, trouverait-on assez de conducteurs ? c’est peu probable. D’ailleurs les boîtes privées ne baissent pas les salaires mais recherchent plutôt une plus grande polyvalence. En imposant trop de rigidités, les syndicats sont aussi responsables de la déconfiture du wagon isolé. s’il faut trois agents pour emmener deux wagons au fond d’une campagne, c’est pas jouable. les résultats désastreux ne sont pas à rechercher chez les lampistes mais dans une stratégie absurde de la SNCF qui a tout misé sur le TGV qui a ruiné le réseau ferroviaire sans apporter les recettes correspondantes.
  • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
    le mardi 18 novembre 2008 à 18:18, impots-utiles a dit :

    Depuis plusieurs années la SNCF annonce un profit, avec pour résultat immédiat que les syndicats revendiquent leur part…et l’obtiennent. Or le Chemin de fer en France coûte plus de douze milliards par an au contribuable, soit autant chaque année que la faillite du Crédit Lyonnais.

    http://www.impots-utiles.com/les-profits-de-la-sncf-une-mystification-ahurissante.php

  • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
    le mardi 18 novembre 2008 à 17:35, Gustav a dit :
    Comme toujours, les critiques pleuvent sur le personnel, c’est tellement plus facile. L’esprit anti fonctionnaire ou assimilé fait des ravages, et surtout permet la destruction de nos services publics dans la plus grande satisfaction du populo. Pourtant, tout ce qui a été dénationalisé - de fait ou en pratique - marche vraiment plus mal (voir La Poste, France Télécom, les banques en ce moment, par exemples)coûte plus cher, même vraiment plus cher (comparer un "express" à 10 francs de l’époque à un Chronopost à 15 ou 20 euros soit 100 à 130francs d’époque pour les mêmes performances sans parler de la suppréssion des bureaux ruraux et la diminution du nombre de guichets, bonjour les files d’attente)). Ces suppressions de fonctionnaires devaient réduire les coûts ou les impots voire les deux. Ils ont baissé vos impots ? Quand ceux sur le revenu ont diminué de 100 euros (pour les plus aisés) c’est simplement par transfert sur les collectivités régionales ou locales ce qui s’est traduit par une augmentation des impots locaux du double voire du triple de ce qui a été réduit sur l’imposition sur le revenu. On n’a plus les services, mais on le paie plus cher. A la SNCF, fret, c’est pareil : Quand vos impots paient des routes, autoroutes et autre ronds points, ça favorise bien le transport routier, non ? Et là, cette forme de subvention, personne ne la conteste, à commencer par bruxelles. On veut nous faire croire que c’est pour tous, puisque tout le monde utilise la route, mais alors outre le fait de la question de choisir si les marchandises doivent être sur la route ou les rails en vertu des nécessités de sécurité routière, il faut observer que les petites routes sans trafic poids lourds, sont bien loin des fantastiques subventions dont profitent les concurrents du rail. La situation découle bel et bien de choix politiques qui favorisent la route depuis les années 60 pour des questions économiques (vente de matériel routier, accointances avec les boites de travaux publics, pressions des lobbies pétroliers), et des choix idéologiques tels que favoriser les artisans routiers plus dociles que les vindicatifs cheminots, idéologie de l’isolement de l’artisanat contre l’union du monde ouvrier. N’oublions pas que le rail paye ses infrastructres (les voies par exemple), ses agent de sécurité et de circulation. Pour la route, l’une (la route) comme l’autre (la police de la route et autre gendarmerie)sont payés par la collectivité, c’est à dire par nous via les impôts et ça fait toute la difference. Faire porter le chapeau aux syndicats ou au personnel est un peu trop facile et montre qu’il faut se renseigner avant de juger, ou pire d’accuser. Vous verrez bien que le jour où il n’y aura plus de pétrole, ou que celui ci sera trop cher ou encore que ça profitera à des pays jugés non amis, là, le rail aura tous les moyens et prouvera son efficacité. Quant aux trains en retard ou lignes caténaires arrachées, il faut savoir que le manque d’entretient du aux réductions de personnel est en cause 8 fois sur 10. Bien entendu, on nous sort du chapeau une bande de prétendus gauchistes qui est censé nous faire oublier toutes les nombreuses pannes réelles. La SNCF tente alors de récupérer un peu d’argent sur le personnel qui ne se laisse pas faire. Et là, la presse braque le projecteur sur cette seule partie, d’où la réaction habituelle bien connue dont les vôtres. Mettez les flics de la route à bosser dans le frêt, et vous verrez le résultat.
    • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
      le mercredi 19 novembre 2008 à 01:33, Alex a dit :

      Pour avoir travailler à la SNCF, je peux confirmer que l’opinion ci-dessus est absurde mais montre malheureusement dans quel monde vivent les syndicats. La théorie du complot pour éviter d’expliquer que le gauchisme mène à l’égoisme et à la ruine…

      Le rail NE PAIE PAS SES INFRASTRUCTURES (pas leur construction, à peine une partie de leur entretien qui par conséquent manque cruellement). Il ne l’a jamais fait. Les autoroutes, elles s’autofinancent. Les routes sont certes moins "intenses" en terme de transport (T/Km) mais elles satisfont une autre demande de transport.

      Avec 250-300 millions de pertes par ans et des grêves à répétition, les fonctionnaires (ne surtout pas appeler les fachos du fret des "salariés") sont responsables de plusieurs milliards de déficit qui pourraient servir à financer l’université ou la santé. A la différence de toute personne qui travaille dans le secteur marchand, ils ne perdront malheureusement pas leur emploi et verront leur retraite payée par les smicards de demain…

      Une honte.

      • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
        le mercredi 19 novembre 2008 à 22:02, Gustav a dit :
        T’as raison, faut virer tout le monde et les payer au chomage ou faire comme en Angleterre, casser le rail national et pleurer lors des innombrables retards et accidents du rail privé. Mais là au moins, plus de grève, les passagers ne sont plus pris en otages mais envoyés à la mortou subissent des retards bien plus importants et quitidiens. Et puis, les retards sont tellement plus supportables s’ils sont dus à la désorganisation mise en place et non au grévistes. Chacun ses goûts… A quand l’ordre nouveau ? Je tremble…
  • A la SNCF, des pertes par wagons entiers
    le mardi 18 novembre 2008 à 17:32, Gustav a dit :
    Comme toujours, les critiques pleuvent sur le personnel, c’est tellement plus facile. L’esprit anti fonctionnaire ou assimilé fait des ravages, et surtout permet la destruction de nos services publics dans la plus grande satisfaction du populo. Pourtant, tout ce qui a été dénationalisé - de fait ou en pratique - marche vraiment plus mal (voir La Poste, France Télécom, les banques en ce moment, par exemples)coûte plus cher, même vraiment plus cher (comparer un "express" à 10 francs de l’époque à un Chronopost à 15 ou 20 euros soit 100 à 130francs d’époque pour les mêmes performances sans parler de la suppréssion des bureaux ruraux et la diminution du nombre de guichets, bonjour les files d’attente)). Ces suppressions de fonctionnaires devaient réduire les coûts ou les impots voire les deux. Ils ont baissé vos impots ? Quand ceux sur le revenu ont diminué de 100 euros (pour les plus aisés) c’est simplement par transfert sur les collectivités régionales ou locales ce qui s’est traduit par une augmentation des impots locaux du double voire du triple de ce qui a été réduit sur l’imposition sur le revenu. On n’a plus les services, mais on le paie plus cher. A la SNCF, fret, c’est pareil : Quand vos impots paient des routes, autoroutes et autre ronds points, ça favorise bien le transport routier, non ? Et là, cette forme de subvention, personne ne la conteste, à commencer par bruxelles. On veut nous faire croire que c’est pour tous, puisque tout le monde utilise la route, mais alors outre le fait de la question de choisir si les marchandises doivent être sur la route ou les rails en vertu des nécessités de sécurité routière, il faut observer que les petites routes sans trafic poids lourds, sont bien loin des fantastiques subventions dont profitent les concurrents du rail. La situation découle bel et bien de choix politiques qui favorisent la route depuis les années 60 pour des questions économiques (vente de matériel routier, accointances avec les boites de travaux publics, pressions des lobbies pétroliers), et des choix idéologiques tels que favoriser les artisans routiers plus dociles que les vindicatifs cheminots, idéologie de l’isolement de l’artisanat contre l’union du monde ouvrier. N’oublions pas que le rail paye ses infrastructres (les voies par exemple), ses agent de sécurité et de circulation. Pour la route, l’une (la route) comme l’autre (la police de la route et autre gendarmerie)sont payés par la collectivité, c’est à dire par nous via les impôts et ça fait toute la difference. Faire porter le chapeau aux syndicats ou au personnel est un peu trop facile et montre qu’il faut se renseigner avant de juger, ou pire d’accuser. Vous verrez bien que le jour où il n’y aura plus de pétrole, ou que celui ci sera trop cher ou encore que ça profitera à des pays jugés non amis, là, le rail aura tous les moyens et prouvera son efficacité. Quant aux trains en retard ou lignes caténaires arrachées, il faut savoir que le manque d’entretient du aux réductions de personnel est en cause 8 fois sur 10. Bien entendu, on nous sort du chapeau une bande de prétendus gauchistes qui est censé nous faire oublier toutes les nombreuses pannes réelles. La SNCF tente alors de récupérer un peu d’argent sur le personnel qui ne se laisse pas faire. Et là, la presse braque le projecteur sur cette seule partie, d’où la réaction habituelle bien connue dont les vôtres. Mettez les flics de la route à bosser dans le frêt, et vous verrez le résultat.
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