Manger l’info par la racine. Le désherbant Bakchich vous dévoile les secrets de fabrication (et de rédaction) de l’actualité.
L’info. « Affaire Bettencourt : le patron du fisc s’explique », le Figaro, 29 juin.
Le décryptage. Interviewé dans le quotidien de Serge Dassault, Philippe Parini, le directeur général des finances publiques, prend la défense d’Éric Woerth, son ancien ministre de tutelle. Un soutien pas vraiment surprenant. En effet, Parini connaît Nicolas Sarkozy depuis 1993, date à laquelle ce dernier, alors secrétaire d’État au Budget, le nomme directeur du personnel. L’indépendance chevillée au corps, il le suivra dans les Hauts-de-Seine, comme trésorier payeur général, de 1998 à 2002. Plus tard, il prendra part à la rédaction du programme présidentiel de l’actuel locataire de l’Élysée. Un parcours qui n’enlève rien à la sincérité de son soutien à un ministre en difficulté.
L’info. « Éric Woerth est un homme intègre, honnête, sans doute le ministre du Budget qui a le plus été impliqué dans la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux », Luc Chatel, i-Télé, 27 juin.
Le décryptage. Tout à sa mission de porte-parole du gouvernement, celui qui est aussi ministre de l’Éducation n’a pas lésiné dans le soutien à son collègue en délicatesse. Une solidarité tout aussi sincère que celle de Philippe Parini, qui ne doit bien sûr rien au fait qu’avant d’entrer en religion sarkozyste Luc Chatel a été pendant douze ans l’un des hauts cadres de L’Oréal.
L’info. « Bompard à la tête de France TV », Europe1.fr, 28 juin.
Le décryptage. Le site de la radio Europe 1, dirigée par Alexandre Bompard, s’est fendu, lundi matin, d’une brève reprenant le quotidien Libération. Las, alors qu’au même moment rien n’est officiel, que Lagardère, par la voix de Didier Quillot, a démenti qu’Alexandre Bompard avait négocié son départ, et que Rémy Pflimlin serait sur le point d’emporter le fauteuil de patron de la télé publique. Du coup, le site d’Europe 1 a retiré l’article. Après une gueulante de Bompard ?
L’info. « Moi, je suis toujours là. Je n’ai pas disparu après les élections [régionales] comme d’autres têtes de liste l’ont fait dans le passé », Valérie Pécresse, le Figaro, 30 juin.
Le décryptage. Un tacle directement adressé à Jean-François Copé, qui, en 2004, avait déserté le conseil régional d’Ile-de-France suite à sa défaite en tant que tête de liste UMP. Et qui a décidé, avec des élus du Val-d’Oise (Claude Bodin, Francis Delattre) et Roger Karoutchi, que ce serait à lui de se présenter aux élections régionales de 2014 en Ile-de-France contre Valérie Pécresse. Un test avant la présidentielle de 2017.