Coincé dans un local d’archives, un fonctionnaire du ministère des Affaires Etrangères a passé 62 heures à l’ombre, sans eau ni nourriture.
Travailler pour le ministère des Affaires étrangères n’est pas toujours une sinécure. Mais ceux qui risquent leur santé ne sont pas nécessairement basés à Kaboul ou Islamabad. Parti chercher des documents dans un dépôt d’archives du site du ministère de la Courneuve, un conservateur en chef du patrimoine s’y est trouvé coincé tout le week-end du premier mai, la porte s’étant accidentellement bloquée derrière lui. Pour pimenter le tout, le local en question ne bénéficiait d’aucune arrivée d’eau et il y fait, conservation oblige, très très froid.
« Ce grave incident aurait pu avoir des conséquences dramatiques » pointe Daniel Vazeille représentant CGT du Comité hygiène et sécurité du ministère dans une lettre adressée à Bernard Kouchner. Lequel s’est empressé de répondre par courrier que l’incident était à mettre au compte d’un mélange de « défaillances d’ordre matériel et humain » et qu’en plus des nécessaires « mesures d’urgence » pour prévenir tout risque ultérieur, des sanctions avaient été prises à l’encontre des agents de la société chargée de la surveillance du bâtiment.
Une fermeté d’autant plus étonnante que, jusqu’à présent, le ministère n’avait, lui, jamais répondu à l’obligation légale de fournir le document unique d’évaluation des risques pour le personnel. Un manquement sévèrement sanctionné par l’Inspection du travail.