En matière de reconduite à la frontière, le ministre de l’Immigration s’est targué d’avoir pulvérisé ses objectifs. Brice Hortefeux a été plus discret sur les régularisations…
Satif n’a pas le choix. Pour travailler, il lui faut des papiers. Même les entreprises en pénurie de main d’oeuvre en réclament. Alors, quand d’autres ont opté pour les faux-papiers, ce malien choisit, à son arrivée en France il y a 10 ans, la location de vrais papiers. Pour 200 euros par mois, il travaille avec le nom de son cousin.
La majorité des travailleurs étrangers en situation irrégulière des Yvelines ont fait ce choix, selon Daniel Richter, syndicaliste CFDT qui milite pour leur régularisation. Nombre d’entre-eux répondent aux critères de régularisation (il faut notamment avoir passé plus de cinq années sur le territoire français, que le métier exercé soit « sous tension », et dans une zone géographique déterminée et avec un vrai contrat d’embauche), mais la détention de vrais-faux papiers refroidit préfectures et employeurs.
Il est "anormal d’expulser les irréguliers" car ils travaillent, payent directement ou indirectement des impôts, consomment en Ftance. Quant à la "dévalorisation du travail", il n’est pas dans la plupart des cas la conséquence de l’emploi des immigrés mais la cause pour laquelle on recourt à eux, quand personne d’autre n’accepte de le faire, la "sous-rémunération" est criticable, mais elle peut curieusement bénéficier à d’autres travailleurs, les entreprises qui paient moins des étrangers en situation précaire emploient également des nationaux, si elles n’utilisaient pas cette variable d’ajustement (le terme n’est pas beau) certaines délocaliseraient sans doute, si leur secteur d’activité le permet, encore davantage.
La misère du monde et la globalisation de l’économie méritent certainement de poser la question différemment.
Il n’y a pas que dans les Yvelines, il y a les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et toute la France. Un sans-papier ne devient pas sans-papier par hasard, d’ailleurs il conserve généralement ses papiers bien à l’abri et cela devrait être évoqué.
Il y a 30 ans qu’on sait que les clandestins utilisent les papiers de leur cousin, leur oncle ou allez savoir qui encore. Ce n’est pas un phénomène nouveau, cela date de la fin du regroupement familial décidé par Giscard à la fin des années 70 pour cause de chômage.
Seule différence, Giscard n’a pas joué à maquiller les chiffres, il offrait une réelle prime au retour. Sarkozy lui maquille les chiffres car il utilise des variables d’ajustement qui ont le droit de séjour temporaire, comme les Comoriens irréguliers à Mayotte, comme les Bulgares et les Roumains qui doivent justifier de revenus minimum pour séjourner plus de 3 mois en France etc.
Il y a eu très peu de retours au pays de clandestins "tous pays hors Europe". Entre les Comoriens, les Bulgares et les Roumains, il y peut-être 5000 peronnes qui ont été reconduites, dont des clandestins des Dom (Guyane, Martinique, Guadeloupe notamment). Croyez moi, cela fait très peu de reconduites pour l’hexagone.
Pour ma part je trouve que s’il y a un reproche à adresser à Sarkozy et Hortefeux c’est justement de ne pas expulser ceux qui continuent à fouler la loi aux pieds, car vous êtes-vous demandés si les pays d’où viennent ces personnes accepteraient 5 à 10 millions de Français clandestins qui viendraient travailler ou monter des entreprises en toute illégalité sur leur sol ? Non ils dénonceraient un abus de droits, voire un envahissement.
Faut tout de même se mettre d’accord sur un minimum de respect des lois, sinon ne pas s’étonner d’un tel délitement à tous les niveaux. Vous payez un gouvernement et deux assemblées pour faire des lois qui in fine ne seront pas respectées, je trouve ça un peu gonflé, pas vous ?
juste deux remarques :
l’une venant en renfort à Véra : ces chiffres de 5 à 10 millions sont complètement farfelus et ont pour but de soutenir la thèse de l’invasion. Eh bien non, il n’y a pas invasion mais enrichissement de notre pays vieillissant par l’immigration !
l’autre pour rappeler l’ancienne pratique de la noria qui est peut-être à l’origine de la "location" de vrais papiers à des clandestins : autrefois (sous Giscard ?), trois Marocains vivaient sur deux emplois, le troisième rentrant "se reposer" au pays : les deux postes de travail étaient ainsi toujours pourvus. Cette pratique a été rendue impossible par le blocage des frontières.