Au-delà de ses gesticulations à la Louis de Funès et de ses colères à la Joe Dalton, l’intérêt avec Nicolas Sarkozy, c’est qu’il annonce toujours la couleur. C’est pourquoi, il ne faut absolument pas négliger ses récentes déclarations à propos de sa volonté de créer, s’il est élu, un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale.
Soyons clairs. Qu’un ministère de l’immigration puisse être créé en France ne serait pas, en soi, scandaleux. Des pays plus libéraux, c’est le cas du Canada, en sont dotés et cela ne pose aucun problème de fond, la population comprenant que c’est à l’Etat de déterminer la politique migratoire, mais aussi d’œuvrer à l’intégration des nouveaux arrivants.
A l’inverse, lier, d’emblée, l’immigration et la question de l’identité nationale, c’est jouer un jeu dangereux qui raccorde Sarkozy aux années les plus pestilentielles de la France. Le postulat de base qui fonde ce projet n’est rien d’autre qu’un résumé du discours de l’extrême-droite, à savoir que l’identité française serait menacée par les immigrés. Et si on pousse plus loin la logique de cette thèse, cela reviendrait à dire que les immigrés viennent en France avec la ferme volonté de modifier son identité. Ah, ces barbares…
Mais est-ce à une administration quelconque de définir ce qu’est l’identité française ? Est-ce à elle, demain, de déterminer les critères qui définiront les « vrais Français » des autres ? On sait très bien ce sur quoi ce genre de délire peut déboucher. On sait, par exemple, les malheurs provoqués par le discours sur l’Ivoirité - thème d’ailleurs qui, en son temps, a été défendu, sinon inspiré par quelques fripouilles gravitant autour du RPR, le prédécesseur de l’actuelle UMP.
Qu’est-ce qu’un « vrai Français » ? A partir de cette question, d’autres peuvent suivre. Qu’est-ce qu’un « bon Français » ? Et quand c’est un ministère qui gère ces interrogations, et surtout leurs réponses, cela ne peut que mener vers des temps vert-de-gris. Je m’étonne d’ailleurs que l’on réagisse si peu en France à cette déclaration de Sarkozy. Non, parfois, j’ai vraiment l’impression que les comptes de la période de Vichy et de celle qui l’a précédée - et préparée - n’ont pas totalement été soldés.
C’est pourquoi, je suis aussi opposé aux statistiques ethniques. Voilà bien une idée paresseuse qui peut mener au pire. A la base, les défenseurs du comptage des minorités, car c’est bien de cela qu’il s’agit, veulent démontrer l’existence et l’importance des discriminations. D’autres veulent faire prendre consciences aux « Français de souche » du caractère désormais pluriel, pour ne pas dire multiethnique, de leur pays. En clair, ces statistiques aideraient à démontrer… des évidences. En effet, nul besoin de compter combien il y a de Noirs en France pour savoir qu’ils ont, plus que toutes les autres minorités, du mal à trouver un logement ou un emploi. Nul besoin de comptage pour savoir aussi que la France se métisse.
De toutes les façons, la mise en place de ces statistiques est plus que compliquée. Il faut déterminer des catégories (Maghrébins, Africains, Antillais…), des sous-catégories, des sous-sous-catégories et tenir compte des fantasmes identitaires qui traversent les minorités qui vivent en France : l’un d’eux, que nous connaissons bien, consistant à refuser d’être désigné par le terme d’Algérien ou d’Arabe et de s’inventer une « origine berbère » ou même, je l’ai déjà vu, entendu et lu, une « nationalité kabyle »…
Bref, les statistiques ethniques, c’est déjà la discorde au sein des minorités. Mais ce n’est pas tout. Là où il y a un fichier d’hommes et de femmes, il y a danger. Et dans un pays où l’on a, il n’y a pas si longtemps, mis en fiche les Cohen, Lévy et Salomon, pour, un jour, démontrer leur « surreprésentation » et puis ensuite pour faire pire, je n’ai aucune envie, mais vraiment aucune de voir ces statistiques être mises en place.
Imaginez un seul instant le scénario du mal. Imaginez la rencontre d’un ministère de l’identité nationale et de ces statistiques. Qui peut jurer que demain, après-demain ou même tout à l’heure, cela ne débouchera pas sur de nouvelles folies ? Faut-il vraiment prendre ce risque parce que des politiques médiocres n’ont trouvé que ces thèmes pour rabattre l’électeur indécis et effrayé par l’avenir.
Je n’ai rien contre un débat sur l’identité. C’est d’ailleurs un questionnement mondial. Qui sommes-nous ? est par exemple le titre du dernier livre - raciste à l’égard des Latinos, je le signale au passage - de Huntington. La mondialisation, l’affaiblissement des Etats-Nations, la victoire du marché sur la solidarité nationale, le dogme du libre-échangisme à tout prix, sont autant de facteurs qui déroutent et obligent les gens à essayer de se repenser. Mais confier ce débat à une administration, forcément dépendante de l’autorité politique, c’est préparer, qu’on le veuille ou non, de graves catastrophes.
La rédaction de cette chronique a suivi celle d’une note de lecture sur le roman Ô Maria, d’Anouar Benmalek. Une fiction dont la toile de fond est l’expulsion des Morisques, ces anciens musulmans andalous convertis de force après la fin de la Reconquista. Ce fut un véritable nettoyage ethnique basé sur un simple postulat des nouveaux maîtres de l’Espagne : celui selon lequel cette population ne serait jamais assimilée. Vous comprendrez donc pourquoi, sachant que l’Histoire aime parfois bégayer, je trouve les projets de Sarkozy non seulement scandaleux mais très inquiétants.
jj clochard de mbeng !!!!!!
j’ai bien peur que la politique politise les politiciens au point de les rendre un peu débiles. comment prétendre lutter efficacement contre l’immigration et avoir des ambassades partout dans le monde ? ou créer des OSI et/ou ONG d’aide au développement ? comment croire que les citoyens de "l’anciens monde" sont restés aussi anciens et retardés que le qualificatif qui leur est assigné ? même un fou n’est pas autant bête que la bête, tout le monde pense, même avec la panse vide, on pense quand même à la remplir. depuis 1945 on prétend aider pour le développement : pendant que la cible pour le développement s’appauvrit, le "bon dieu" s’enrichit. pour ma part, l’immigration s’améliorera jusqu’à ce que la tendance de ce monde s’équilibre. quoi de plus normal que d’aspirer à une aisance même fictive ? ne sommes nous pas à l’ère de la mondialisation ? du village planétaire ? des biens publics mondiaux ? on trompe qui ? de toutes les façons, tous ou presque les chefs d’états des pays développés sont contre l’immigration même s’ils ne le disent pas ouvertement ; mais ce qui me rejouis est que l’homme n’est pas un mobile, c’est un cerveau !!!!!!!!! plus tu caches, plus on cherche à découvrir ce qu’il y a de bien ou de mieux que ce qu’on connaît !!!!!!!! j’espère qu’ils ne vont pas continuer à se tromper aussi longtemps qu’ils l’ont déja fait. qu’ils se souviennent de l’expérience actuelle pour mieux décider dans le futur si non, leurs enfants n’auront plus de place dans les jours à venir !!!!!!!!!!!!!!!!!
En effet, nul besoin de compter combien il y a de Noirs en France pour savoir qu’ils ont, plus que toutes les autres minorités, du mal à trouver un logement ou un emploi. Nul besoin de comptage pour savoir aussi que la France se métisse.
La France se métisse ?? Mais ça veut dire quoi se métisser pour un pays ? Qu’est-ce qu’un métis ?
Ce fils d’immigré qu’il est devient du jour au lendemain maître des lieux et s’érige en donneurs de leçons.
SARKOZY qui veut une France française, une France pure et dure est entouré dans son staff de français de tous horizons et originaires, pour beaucoup d’entre eux de la Non-France. On attend de Sarkozy qu’il dise s’il considère comme Française à part entière éligible à la présidence de la République, Ségolène ROYAL née au Sénégal et ayant vécu son enfance en outre-mer. Il est vrai qu’elle n’est pas noire. Il convient de se méfier des extrémismes, de tous les extrémismes. Il convient de se défier d’un SARKO, grand admirateur de l’Amérique buschiste, adorateur de circonstance d’ISRAEL, ennemi juré de ce qu’il appelle la « racaille » des banlieues. L’étiquette d’arrogance qu’il colle à la France, c’est à lui qu’elle colle inexorablement. On ne peut pas en vouloir aux jeunes des banlieues d’être viscéralement SARKOPHOBES. La coupe est pleine. Le danger SARKOZY est bien réel et bien plus que ne le redoutent ses principaux rivaux, candidats à la magistrature suprême du pays.