Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
MONDE / AMÉRIQUES

Sarah Palin, menaçante "Mama Grizzli"

vendredi 27 août 2010 par Doug Ireland
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Les primaires du Parti républicain dans 5 États le 24 août ont confirmé encore une fois l’ascendance de Sarah Palin et l’influence des Tea Party, le nébuleux mais puissant mouvement populiste de droite.

Les résultats-choc dans l’État d’Alaska ont confondu tous les experts et les commentateurs qui, à l’unanimité, avaient prédit une victoire facile pour la sénatrice sortante Lisa Merkowski face à Joe Miller, un néophyte en politique totalement inconnu aux électeurs. Le jour avant la primaire, le Washington Post a écrit qu’avec Miller, Palin « subira une défaite convaincante », tandis que le même jour, sur la chaîne MSNBC, le savant directeur politique de la chaîne, Chuck Todd, avait prédit une victoire « de 15 points » pour la sénatrice Minkowski, un pronostic secondé par Howard Fineman, correspondant politique en chef de l’hebdomadaire Newsweek.

Mais à la surprise générale, c’est le candidat de Palin qui semble avoir gagné contre Merkowski, qui porte un nom célèbre en Alaska (son père avait été gouverneur et sénateur).

En dépit du fait que Merkowski a dépensé 12 fois plus d’argent que Miller, c’est lui, sorti de l’obscurité par un soutien véhément de Palin et un don de 550.000 dollars des Tea Party pour sa campagne, qui dispose aujourd’hui d’une avance de 1600 voix des bureaux de vote sur la sénatrice sortante. Il reste à dénombrer les votes par correspondance, et le résultat définitif ne sera pas connu avant une semaine.

Si la défaite de Merkowski se confirme, elle sera le quatrième sénateur républicain sortant privé de réélection cette année par un candidat soutenu par les Tea Party. Mais, même si Merkowski arrache de justesse une très mince victoire grâce au vote par correspondance, le succès surprise de Miller souligne le poids de Palin auprès des électeurs. La vingtaine de candidats qu’elle a soutenus cette année ont gagné leurs primaires (et pas les moindres, comme l’a rapporté précédemment Bakchich), contre seulement 10 qui ont perdu.

Mais ce n’est pas seulement le talent de Palin à sélectionner les gagnants qui est impressionnant. Comme l’a si bien écrit au lendemain des primaires du 24 août l’influent magazine washingtonien TPM sous le titre «  Sarah Palin Kingmaker of 2010 » ("Palin faiseur de rois de 2010"), c’est aussi « sa capacité à changer totalement la dynamique d’une élection qui différencie Palin de tous ses rivaux du Parti Républicain et même de la plupart des politiciens de mémoire récente. Si les autres pouvaient donner un petit coup de pouce à des inconnus ou des sortants, seule Palin a démontré sa capacité à sortir du néant un candidat et à le propulser en flèche vers le vedettariat politique… et souvent vers une victoire inattendue. »

Ainsi, Palin, qui reste en tête des sondages devant tous les présidentiables républicains, continue cette année de collectionner les victoires et les dettes politiques.

Comme dans la primaire en Floride pour le poste de gouverneur, où le candidat des Tea Party soutenu par Palin, le milliardaire néophyte en politique Rick Scott, a battu le 24 août un pilier de l’establishment républicain, Bill McCollum, qui lui aussi avait été donné gagnant dans les sondages.

Pourtant, McCollum, qui avait le soutien de presque tous les élus républicains d’envergure en Floride, avait beaucoup attaqué son rival Scott pour les fourvoiements de la société hospitalière géante Columbia/Health Corporation of America dont il a été le PDG et qui été obligée de payer une amende de 1,7 milliard de dollars au gouvernement fédéral pour avoir fraudé Medicare - le programme de santé pour les plus de 65 ans. Mais Scott a survécu à ces attaques grâce aux soutiens de Palin et des Tea Party, qu’il a pu revendiquer dans des spots de pub à la télévision grâce à 50 millions de dollars tirés de sa fortune personnelle.

Cinq autre candidats soutenus par Palin et les Tea Party ont gagné des primaires pour la Chambre de Représentants contre des candidats de l’establishment mardi dernier, et l’ancienne colistière de John McCain en 2008 est de mieux en mieux placée pour rafler la nomination présidentielle de son parti en 2012.

Un nouvel élément-clé de la campagne officiellement non-déclarée de Palin pour la Maison Blanche : ses appels aux femmes. Palin s’est baptisée « Mama Grizzli » (le grizzli est une espèce d’ours qui se trouve en Alaska, réputée féroce dans la défense de ses enfants), et elle attribue ce même sobriquet aux candidates que Palin soutiennent. Aujourd’hui, Palin se présente comme « une féministe » et la semaine dernière elle a marqué le 90e anniversaire du droit de vote pour les femmes avec un long billet saluant nos « courageuses ancêtres féministes » sur Facebook, texte dans lequel elle a aussi accordé son soutien à sept nouvelles candidates républicaines.

Les démocrates ont déjà perdu le soutien des électeurs indépendants (ceux non-inscrits dans un des deux grands partis politiques), et une majorité des indépendants sont des femmes. La stratégie de Palin est désormais claire : elle espère gagner la Maison Blanche en élargissant sa base au-delà des Républicains par ses appels aux femmes, toujours dans un langage piquant et populaire, pour ne pas dire populiste. Et si la crise économique et le chômage s’aggravent d’ici 2012, comme l’ont prédit des économistes réputés comme Nouriel Roubini ou David Rosenberg, la « Mama Grizzli » en chef a toutes ses chances de réussir…

-----


BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte