Première femme d’origine maghrébine nommée à la tête d’un ministère régalien, Rachida Dati est devenue, en quelques mois, l’incarnation de l’ouverture version Sarkozy. Portrait.
« Je suis le symbole de la France, c’est tout ». Rien de moins. La larme à l’œil, le jour de la passation de pouvoir au ministère de la Justice, la Garde des Sceaux a ainsi renvoyée une journaliste à l’une de ses revendications : elle n’est pas une beurette de service, elle est cette France qui « mérite ». Aussi bouleversée soit-elle ce vendredi 18 mai, jour de sa nomination à la Justice, l’ex porte-parole de Nicolas Sarkozy le sait. La politique qu’elle aura à mener ne se fera pas à grands renforts de bons sentiments.
Preuve en est, le lendemain de son installation Place Vendôme, le syndicat de la magistrature commencait déjà à lui chercher des poux. L’Union syndicale des magistrats (USM) voit dans l’arrivée de la « pimpante brune » une preuve de la mainmise de l’Élysée sur la justice. Jamais élue, inconnue du grand public avant la campagne présidentielle, c’est pourtant elle qui, au terme de contestations probables, devra mettre en place au moins deux réformes majeures : la systématisation des peines minimales pour les délinquants récidivistes et l’abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans. Outre la réaction de la rue, celle du lobby des avocats français est à redouter. En effet, largements introduits dans le milieu médiatique, nombre de ténors voient d’un mauvais oeil ces réformes. Notamment à travers un prisme « humaniste ». Poste à haut risque, le ministère de la Justice ne lui a pas été attribué par hasard. À peine quadra, Rachida est peut-être la plus jeune Garde des Sceaux de la Vème République depuis Jean Foyer en 1961 mais elle n’est pas non plus ce que l’on pourrait appeler une « débutante ». En cinq ans, entre émeutes des banlieues et campagne présidentielle de choc, Rachida Dati, conseillère au cabinet de Nicolas Sarkozy à l’Intérieur et à Bercy, a su se rendre indispensable au nouveau président de la république. Une ancienne membre du cabinet de l’ex ministre de l’Intérieur l’affirme : « Rachida Dati était très respectée au sein de l’équipe ». Elle ne prendra sa carte à l’UMP que tardivement, juste avant d’être nommée porte-parole de Nicolas Sarkozy. Ses opinions sont d’ailleurs longtemps restées une énigme. Proche de personnalités de gauche, elle a été approchée par le Parti Socialiste dès 1994. Refus de la jeune magistrate qui ne souhaite être l’Arabe de service de personne. Elle reste toutefois proche du fondateur de Médecins sans frontières, Bernard Kouchner, et d’autres personnalités socialistes.
Pourtant, cette sensibilité socialiste qu’on lui prête n’entrave en rien sa fidélité au chef. Déterminée, la fermeté avec laquelle elle appliquera les réformes voulues par Nicolas Sarkozy ne fait aucun doute. D’abord parce qu’elle y croit mais aussi parce que, de son propre aveu, « Nicolas est celui qui incarne le mieux le refus du déterminisme par rapport aux origines sociales de chacun ». La proximité entre le président de la république et Rachida Dati n’est pas feinte. En dépit de l’asymétrie apparente de leurs parcours, tous deux partagent une même obsession de la réussite. « On vient à bout de tout par le travail » : cette devise pourrait être indifféremment attribuée à l’un comme à l’autre tant elle rend compte de leur attachement à la méritocratie. Le récit de sa vie a, en effet, beaucoup contribué à la popularité de la Garde des Sceaux. Ayant grandi dans un HLM de Châlon-sur-Saône, Rachida Dati vient de la France qui ne croise jamais les puissants. Faisant fi de cet obstacle, elle cumule études, petits boulots et ses désormais légendaires candidatures spontanées. Ses mentors : Albin Chalandon (présent lors de son entrée en fonction), Simone Veil, Jacques Attali, Jean-Luc Lagardère puis Nicolas Sarkozy. Tenace, elle obtient un poste de conseillère technique dans son cabinet en 2002. Elle ne le quittera plus. Ses origines modestes, Rachida Dati les revendique. Non pas à la manière d’une « Cosette ». Plutôt la fierté de montrer que les jeunes d’origine étrangère ou issus de quartiers défavorisés peuvent aussi y arriver à force de travail et de volonté.
Naissance et parcours : le Maroc, les Marocains et le Palais
Caractère : Un brin colérique, un chouia précieuse
Quart d’heure de gloire : la dalle d’Argenteuil
Fleurette : C’est pas nous, c’est Paris Match
Celle que l’on surnomme déjà la « Condoleeza Rice française » a imposé son style durant la campagne. Son bagout et son franc-parler lui ont valu d’être le buzz internet du mois de février dernier. Une équipe de tournage a filmé une rencontre entre elle et Bruno Julliard, leader du syndicat étudiant Unef où elle déclarait sur le ton de la blague vouloir être à la tête du « ministère de la rénovation urbaine à coup de kärcher ». Épisode qui séduira plus qu’il ne choquera. Autre marque anglo-saxonne : son goût pour les clubs. Rachida Dati est, en effet, membre de l’Institut Montaigne, un think thank très en vue, présidé par Claude Bébéar, l’ancien patron d’Axa et du très sélect Siècle. Elle est également la cofondatrice (et le meilleur exemple) du XXIème siècle dont l’objectif affiché est de « montrer que la diversité est une chance pour la France ».
Son ascension fulgurante est saluée comme un gage d’ouverture du gouvernement de François Fillon. Sauf que cette nomination ne peut pas être lue uniquement à l’aune des origines de Rachida Dati. Elle reste, avant tout, l’une des fidèles de Nicolas Sarkozy au même titre que Brice Hortefeux. Tous deux sont « 100 % sarkozystes ». Placés à des ministères clés, ils mettront en branle très rapidement les grands chantiers voulus par le président de la République. Travaillant à la fois avec Patrick Ouart, conseiller technique justice à l’Élysée et avec Michel Dobkine, son directeur de cabinet et actuel directeur de l’École nationale de magistrature (ENM), la Garde des Sceaux a donc une lourde tâche à accomplir. Rachida Dati qui espère ne pas « décevoir les Français » assurera, entre autres réformes, la gestion d’un dossier brûlant ; celui de l’avenir judiciaire de Jacques Chirac. Longtemps femme de l’ombre, elle est, aujourd’hui, sous le regard de l’opinion publique. Si l’on en croit un sondage réalisé par OpinionWay pour le Journal du dimanche, le test est concluant : Rachida Dati est la troisième ministre préférée des Français, derrière Bernard Kouchner et Jean-Louis Borloo. « Rachida Dati est trop neuve en politique pour qu’on puisse sérieusement anticiper ce qu’elle va faire », a déclaré Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération. Seule certitude, elle est lancée. D’après le patron de la DST, Pierre de Bousquet, Rachida Dati « n’a peur de rien, n’a pas de complexes. Rien ne l’arrête. La seule comparaison que l’on puisse faire, c’est avec le nouveau président de la République ». (Le Monde, 23/05/07)
Elle jubile dati, est-ce une manière d’acheter la pénalisation des djeuns mineurs et l’opinion publique ? ;)
La chancellerie débloque "20 millions" pour les tribunaux
http://tf1.lci.fr/infos/france/justice/0,,3466775,00-chancellerie-debloque-millions-pour-tribunaux-.html
Jeudi 21 juin 2007, journal de France 3, un reportagage sur un centre psychiatrique fermé pour mineurs mit en expérimentation. Pour visionner le reportage :
http://jt.france3.fr/1920/index.php3 ?jt=1#
Ados délinquants violents : une expérience à Nice 19h47m25s
Les caméras les filment 24/sur 24,des grillages, un univers clos où ils resteront enfermés durant des mois, un psy qui s’exprime…
Je n’ai pas entendu le témoignage d’un parent. Ce reportage m’a fait froid dans le dos, je repensais au père Guy Gilbert qui n’a pas eut besoin d’utiliser les tranquillisants, les enfermements pour soigner beaucoup de jeunes.
Comme par hasard cendredi 22 juin 2007, rachida dati annonce des centres psychiatriques fermés pour mineurs. En me souvenant des propos de sarkozy sur les gènes et en revisionnat la vidéo pirate où il s’exprime sur certains sujets, j’ai à nouveau froid dans le dos.
Je suis curieuse de savoir à quelle époque ce centre pyschiatrique fermé pour mineurs a été construit…
Ce soir aux actus nationales pas d’echos de l’annonce de dati sur ces centres psychiatriques fermés pour mineurs déliquants et violents..dixit le reportage
dati est-elle de père harki comme la magistrate placée dans le 18 eme arrondissement de Paris par sarkozy ?
Le jour où sarkozy a descendu les champs Elysées, il a traversé la foule pour aller directement saluer un groupe "d’indigènes."
Connaissant les aptitudes de manipulations en communication à la sarko.
Je me suis demandée s’il s’agissait d’harkis "bien placés au vue des caméras", ou des moutons repentis du CFCM, de l’UOIF et de la Mosquée de Paris ?
http://oumma.com/spip.php ?article2432
Un détail m’a frappé, j’ai trouvé Wermus très sympa avec dati lors de l’interview , où elle a annoncé qu’elle serait Ministre de la rénovation à coups de karcher.
Pour rappel, Wermus a été le copain chambrée d’école de balkany. source Nicolas Sarkozy ou le destin de Brutus.
ils veulent faire passer en force leurs lois sécuritaires sur les mineurs, leur programme judiciaire ne concerne pas les voyous en aux cols blancs, j’aimerai bien connaitre les raisons de l’exemptation du fichage Adn pour les mis en examen pour abus sociaux ou délits d’initiés ? Pour quelle raison le législateur a-t’il édicté une loi obligeant un faucheur d’OGM a laissé ficher son Adn par la police, et que des politiques détournant et s’enrichissant par milliards d’euros n’aient pas droit au même traitement ?
rachida dati recule, elle a l’ensemble de la Magistrature contre elle… mais essaie sournoisement de contourner l’ordonnance de 1945.
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp ?id=45515
Rachida Dati annonce des réformes judiciaires recadrées
Rachida Dati présentera une version recadrée des peines plancher pour les délinquants récidivistes et de la réforme de la justice criminelle des 16-18 ans, deux promesses de campagne de Nicolas Sarkozy
Ces aménagements aboutissent à un texte assez éloigné des promesses de Nicolas Sarkozy, qui parlait de traiter judiciairement tous les mineurs comme des majeurs et n’a jamais expliqué pendant sa campagne que les peines plancher pourraient être négligées par le juge.
Ils visent à contourner le risque d’annulation du texte par le Conseil constitutionnel, qui avait conduit les deux précédents ministres de la Justice de droite, Dominique Perben et Pascal Clément, à refuser ces mesures.
si Lagardère est mit en examen, il sera "dispensé" de fichage Adn grâce à la loi établie "par son frère".
Par la loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003, complétée par la Loi Perben,le fichage ADN, instauré en 1998 et limité à l’origine aux délinquants sexuels, a été étendu à toute personne soupçonnée d’un quelconque délit (sauf délit d’initié ou financier), et laissé au libre choix des policiers et des gendarmes, sans que les preuves de culpabilité ne soient obligatoirement établies. Cette loi a permis le fichage génétique de faucheurs d’OGM, d’étudiants anti-CPE.Les personnes refusant de se laisser ficher risquent jusqu’à 15 000 euros d’amende et 1 an de prison.
Nicolas Sarkozy a initié dès 2006 un projet de loi sur la prévention de la délinquance. Parmi les points-clé de ce projet, il a insisté pour que soient détectés dès le plus jeune âge d’éventuels troubles du comportement. La loi a été votée et validée par le Conseil constitutionnel, mis à part deux articles qui prévoyaient la responsabilisation des magistrats instructeurs