Manger l’info par la racine. Le désherbant Bakchich vous dévoile les secrets de fabrication (et de rédaction) de l’actualité.
L’info. « L’Expédition RTL : le Bouthan », publicité dans le Monde, 21 juin.
Le décryptage. Le quotidien du soir assure la promotion d’une initiative de RTL dont il est partenaire. « Chaque mois, une destination sur un point du globe où se joue notre avenir », explique l’encart. Manque une précision divertissante à la publicité pour cette série de reportages : le partenariat avec Total. Pour mémoire, son lancement avait provoqué une fronde des journalistes de RTL. Si le partenariat court toujours, le Monde, lui, aura préféré l’oublier.
L’info. « Contrairement à d’autres, on n’a jamais eu de mise en demeure pour une émission quinze jours après son lancement. Je ne crois pas que les jeunes soient attirés par le trash. », Nonce Paolini, PDG de TF1, le Parisien, 22 juin.
Le décryptage. Le grand manitou de la première chaîne dit vrai. TF1, qui s’apprête à diffuser la saison 4 de "Secret Story", ne fait pas dans le trash. Et le CSA ne s’y trompe pas. Aucune mise en demeure adressée à Paolini pour atteinte à la dignité humaine ces derniers mois, comme ce fut le cas récemment pour l’émission "Dilemme", sur W9. Non, TF1 préfère les mises en demeure pour « manquement à l’honnêteté de l’information ». Comme ce fut le cas à de multiples reprises ces derniers temps : fausse annonce de la mort d’un enfant en direct, fausse image de l’Assemblée pendant l’examen de la loi Hadopi et de la loi Loppsi… Au point que Catherine Nayl, la patronne de l’info, fraîchement décorée de la Légion d’honneur, a été convoquée au CSA pour s’expliquer. De quoi, effectivement, donner la leçon.
L’info. « La charte éthique des Échos », les Échos, 21 juin.
Le décryptage. La rédaction de cette charte était une promesse de LVMH au moment du rachat… il y a plus de deux ans et demi. Nicolas Beytout peut s’enorgueillir d’être celui qui a retardé la signature du texte. Ses interventions télévisées, à la saveur éditorialisante, n’ont cessé d’agacer les rédacteurs, qui lui reprochaient de se définir comme un représentant de la rédaction alors qu’il n’est « que » représentant de l’actionnaire. Désormais, s’il tient à l’exercice journalistique cathodique, Beytout ne devra plus faire mention de sa fonction aux Échos, mais simplement de son nom. C’est tout bête. C’est Beytout.
L’info. « Numéro 1 des ventes. Déjà plus de 100 000 exemplaires », clame la pub des éditions Fayard à propos du nouvel opus de Jacques Attali, Tous ruinés dans dix ans ? Dette publique : la dernière chance, paru le 19 mai.
Le décryptage. Selon Edistat, qui établit des statistiques de ventes, celles de l’ouvrage ne s’élèveraient qu’à 57 000 exemplaires, ce qui n’est certes pas si mal. Mais on est loin des 100 000 exemplaires. Fayard se garde bien de préciser s’il s’agit d’exemplaires vendus ou imprimés. Un grand classique…
L’info. « Robert Feliciaggi n’avait rien d’un voyou », Corse Matin, 23 juin.
Le décryptage. Dans un dossier consacré au grand banditisme sur l’île de Beauté, le quotidien revient sur l’itinéraire de Robert Feliciaggi, ancien maire de Pila-Canale, mort assassiné en 2006, et précise qu’il n’a rien d’un voyou. Amusant quand on sait qu’il fut un proche de Jean-Gé Colonna, dernier parrain corse, de Charles Pasqua – ce qui lui valut d’être mis en examen pour financement illégal du RPF – ou encore de Michel Tomi, lequel a géré de nombreux établissements de jeu en Afrique. Bref, rien d’un voyou.