Depuis lundi, l’interopérabilité est passée dans sa phase 2 avec 35% des trains en heure de pointe qui sont conduits par un même conducteur de bout en bout uniquement sur la ligne B du RER. Jusqu’à présent, les conducteurs RATP conduisait du sud de la ligne jusqu’à gare du nord et était relevé par un conducteur SNCF qui lui conduisait jusqu’à Roissy ou Mitry. Cette « interconnexion » fonctionne bien à partir du moment où il n’y a aucun dysfonctionnement d’un coté ou de l’autre de ligne ou s’il ne manque pas de conducteur à la relève de gare du nord. La volonté politique est d’améliorer la régularité de la ligne donc la suppression de l’échange de conducteur est pour nos dirigeants une des solutions.
Le gain de temps, on va dire une bonne minute dans le meilleur des cas. Donc à l’heure actuelle avec 80 trains par jours sans relèves à gare du nord, 80 minutes de gagnées dans cette même gare. Ceci entrainant cela devrait réduire l’effet entonnoir du tunnel entre Châtelet et gare du nord. Les RER ligne D SNCF dont une partie sont maintenant terminus Châtelet y contribueront également.
Mais tout ceci ne se fait pas sans casse sociale, des postes de conducteurs dans chaque entreprise sont supprimés certes non par licenciement mais par non renouvellement ou par mutation volontaire sur le RER A (RATP). Un conducteur RER-RATP est obligatoirement issu du métro et a environ 10 ans d’ancienneté. Donc quand il arrive au RER, son salaire est quasi équivalent à un conducteur SNCF.
A la base les conducteurs des 2 entreprises n’étaient pas pour aller rouler sur le réseau de l’autre. Les responsables des entreprises non plus d’ailleurs. Après plusieurs mois de négociations, des accords gagnant/gagnant ont été signés et permettent à chacun de s’y retrouver.
Une fois que l’interconnexion sera supprimée à 100%, l’étape suivante sera certainement le RER A ou également 2 conducteurs conduisent chacun sur la partie de ligne de son entreprise. Ce n’est qu’une des mesures pour l’amélioration des lignes A et B, d’autres sont en cours et d’autres viendront à surveiller de très près.
Les réformes dans le transport doivent être dans l’intérêt du client, sans léser les exploitants tout en prenant garde aux volontés politiques qui sont souvent des mesures populistes permettant de gagner des voix mais qui sont mauvaises dans la pratique. A suivre dans les mois qui viennent sur le gain réel en régularité et productivité.