La lutte contre les déficits n’a pas de limite. Une fine équipe a été discrètement chargée de mettre en place l’Agrasc, un établissement public chargé de gérer les biens des grands voyous confisqués pendant les procédures.
Bien moins populaire que la mise en route d’une Cour d’appel à Cayenne -qui sera mise en place par David "Gorge profonde" Sénat, le conseiller pénal de Michel Alliot-Marie soupçonné d’être une source du Monde- une autre mission de préfiguration a été lancée par le ministère de la Justice.
Une fine équipe a été discrètement chargée de mettre en place l’Agrasc, pour "agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués" durant les procédures, autour de l’ancienne avocate générale à la cour d’appel de Rouen, Elisabeth Chappert, épouse Peslez.
En somme, un établissement public chargé de gérer voire de faire fructifier grisbi et autres biens des grands voyous que la Justice a identifiés. Et de renflouer (un peu) les caisses de l’Etat.
Bel et bon projet, qui a longtemps fait trembler le monde judiciaire marseillais. C’est en effet un amendement de l’État à une proposition de loi d’un député UMP, Jean-Luc Warsmann, qui a instauré le principe de l’Agrasc, présidée par un magistrat.
Juges, avocats et concierges du Palais de Justice ont, fort suspicieux, vu dans la genèse de cette agence une manœuvre politique pour attirer l’un des leurs loin du Vieux Port. En l’occurrence le juge Charles Duchaine, vice-président du TGI en charge de l’instruction, membre éminent de la Juridiction inter-régionale spécialisée, et le bureau recouvert de dossier sensibles.
Des dossiers clos, à l’instar du Cercle Concorde, cercle de jeux parisiens soupçonné d’avoir servi de blanchisseuse au milieu corso-marseillais (avec de nombreux appuis politiques), jusqu’à la SMS, entreprise amatrice de marché truqués de Marseille à la Corse.
Des enquêtes en cours : corruption sur la côte d’Azur ou bien sûr l’instruction sur les marchés des ordures à Marseille, qui font trembler dans un bel élan unitaire PS et UMP, de la communauté urbaine au Conseil général.
Le nom de Duchaine a longtemps été avancé pour prendre la tête de l’agence. Un poste prestigieux dans un établissement auquel il ne trouvait que des qualités, quand il l’a évoqué dans l’Express. Comme l’a narré Bakchich, le magistrat avait même sondé quelques personnes susceptibles de former son équipe, début juin.
Raté. Patronne de la mission de préfiguration, Elisabeth Chappert-Pelsez, ancien magistrate de liaison à La Haye, ex-conseillère de Rachida Dati pour les Affaires Européennes, sera la première présidente de l’Agence, qui sera installée en janvier. "Ça en dit long sur l’Agence, persiffle une robe normande, elle n’a pas dû toucher à un dossier de grand banditisme financier depuis des lustres".
Duchaine, lui, va continuer à pagayer dans les eaux du Vieux-Port…