Excellent programme d’Arte mercredi soir consacré à Margaret Thatcher et à la guerre des Malouines en particulier ( « Iles de feu », 21 h 50). Dans les eaux glacées de cet archipel –« Falkland » pour les Anglais – situé au large de l’Argentine, on se rafraîchissait la mémoire. Joyeuse époque : une junte militaire au pouvoir à Buenos Aires et à Londres, la mère Thatcher et sa permanente cauchemardesque.
Quand les militaires argentins décidèrent d’occuper cette « terre sacrée », Thatcher et son gouvernement hyper-conservateur n’hésitèrent pas à envoyer la grosse armada pour reconquérir ces terres désolées où 2000 habitants (tous anglais) élevaient des moutons. Militairement, les Argentins n’avaient pas une chance contre la puissance britannique : « les militaires de Buenos Aires ont fait la guerre uniquement parce qu’ils n’ont pas su se mettre d’accord pour ne pas la faire », témoignait l’ex-ambassadrice états-unienne Kirkpatrick à l’ONU.
Face à face des soldats professionnels anglais et des conscrits de l’armée argentine. Cette dernière perdit le croiseur « General-Belgrano » (deux cent morts pour deux torpilles) tandis que le « Sheffield » anglais sombrait après avoir reçu un missile Exocet français (deux cent morts). Plus que les images, les témoignages de ce reportage anglais décrivaient la connerie ambiante : « c’était sauvage, barbare, il fallait y aller à la baïonnette », témoignait un para anglais débarqué sur l’île principale.
Après une engueulade avec ses chefs de Londres, un gradé avoue avoir pensé : « je vais gagner la guerre contre ces connards et après, je partirai ». Un soldat de Sa Majesté chargé de ramasser les cadavres argentins : « un officier blessé à l’estomac m’a parlé en anglais…je n’arrivais pas à le considérer comme un ennemi ». C’est bien là le problème. Le cœur n’y était pas en… 1982 , c’est-à-dire hier.
Missiles dans l’acier et baïonnettes dans le bide ! Le reportage montrait en conclusion les faces et les corps brûlés des troufions britanniques : la peau en lambeaux, la chair toute noire. Quelques minutes plus tôt, on avait vu et entendu les chefs conservateurs anglais. Le visage bien rose.
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Sur M6, on est comme chez le dentiste
Ces soldats britanniques, professionnels issus d’unités prestigieuses comme les Royal Marines ou les Welsh Guards, avouant leur incompréhension du sens du conflit et pleurant au souvenir du gâchis de vies humaines, montrent toute la connerie que représente ce conflit des Malouines et la guerre en général, bien loin des rodomontades des politiques et des médias (le gerbant ’GOTCHA !’ en Une du Sun)…
Ce documentaire est à montrer dans les écoles (si ces pauvres élèves de CM2 ont le temps entre deux lectures prescrites par le Président)