Dans sa série, "j’irai cracher sur vos tombes", Bakchich propose aujourd’hui de saluer la mort du brillant Augusto Pinochet
Les dictateurs ont ceci de commun : la traîtrise, la peur, la fuite. Jusqu’à sa mort, Augusto Pinochet, l’ex-général chilien coupable d’avoir torturé des dizaines de milliers parmi ses compatriotes et assassiné des milliers d’autres, aura fui la justice internationale pour laquelle son procès aurait servi d’exemple. Jusqu’à sa mort qui ne l’absout nullement de ses crimes, le « caudillo » aura nargué cette justice internationale embryonnaire - mais ô combien nécessaire - pour montrer aux criminels qui nous gouvernent que tôt ou tard, ils rendraient compte de leurs abominations.
Un lâche criminel s’en va. Des familles entières déchirées depuis l’opération Condor n’obtiendront donc pas réparation ni les disparus n’obtiendront justice.
Il serait intéressant de rappeler amèrement ici que c’est tout de même grâce à certaines personnalités influentes dans les démocraties occidentales que Pinochet avait pu échapper dès 1998 au filet de l’inlassable juge espagnol Garzon. Je veux citer cette femme de marbre, l’ex-Premier ministre britannique Margaret Thatcher. Oh ! Point n’est besoin de revenir sur les connivences rattachant l’une et l’autre depuis la guerre injuste menée dans les Malouines. Il y a et y aura malheureusement toujours de ces hommes et femmes au sein des démocraties occidentales qui ne savent pas se défaire de tyrans infréquentables.
Ce qui m’interpelle aujourd’hui, comme en 1998 déjà à travers l’arrestation d’Augusto Pinochet à l’époque, à Londres, c’est cette sorte de parallélisme ayant jouxté l’ancien dictateur chilien et l’actuel tyran tunisien au pouvoir. Tous deux sont effectivement issus de l’armée. Mais ce n’est pas tout. En tout cas, ce n’est pas en appel ce qui serait le plus symbolique. Ils sont surtout tous deux traîtres, lâches, félons…
Quelques heures avant de mettre fin à sa vie alors que le palais de la Moneda était en feu, et préférant le suicide à l’horreur de la torture, le président socialiste Salvador Allende disait alors sur les ondes de la radio nationale chilienne : « J’ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain ; j’ai la certitude que cela sera une leçon morale qui punira la félonie, la lâcheté et la trahison ». C’était un certain … 11 septembre 1973, et les USA voyaient alors d’un bon œil, sinon encourageaient un drame qui se jouait en Amérique Latine.
Une vingtaine de jours plus tard, le félon nommé par Allende fut destitué. En Tunisie, Zine El Abidine Ben Ali ne fut qu’un fonctionnaire de renseignements depuis les années 60 et rien ne le prédestinait à une carrière politique. Le mensonge, les dossiers, la Cour, l’ont parachutés pour être nommé dauphin de Bourguiba le 2 octobre 1987. Le 7 novembre de la même année, il destitua son mentor. Soit 35 jours. Peu importe !
Dans l’armée, on ne parle pas et l’omerta est la règle même si les félons en sont issus depuis les guerres d’indépendance et de décolonisation dans les pays arabes et maghrébins. Et ce qui n’est pas sans raison depuis une dizaine d’années, nous avons à juste titre attribué au Général sans envergure qui gouverne la Tunisie, le surnom de Zinochet. Ce félon , issu de rien, et dont la botte militaire écrase tout un peuple, doit être jugé. Le plus tôt possible. Car les tyrans finissent souvent malades. Avant de se réfugier aux enfers. Sans répondre de leurs crimes abjects.
Or, le vrai enfer est celui vécu par leurs concitoyens avant que leurs prostates chancellent et que leurs cœurs vacillent… Osons espérer qu’une justice les poursuive jusque sous la terre…une terre acquise d’ailleurs par le vol, le viol et les crimes…
Je voudrait soulever une question : qui represente le tribunal international ? De mon point de vue subjectif de tunsien je dirait les occidentaux. Une autre question c’est qui est ce qui a mi en place Pinochet et Zinochet ? Du meme point de vue c’est les occidentaux !
Alors ne se fout on pas de notre gueule quand on nous dit : "on vous met des dictateurs pour vous torturer mais ne vous inquietez pas, on va les juger plus tard" ?