Consommer, c’est détruire. C’est même étymologiquement le sens de « consummare », faire la somme, et par extrapolation, achever, finir. On avait quelque chose, on ne l’a plus, elle est consommée, elle peut éventuellement être transformée.
Les économistes, assez vite, ont dépassé cette approche. Les dépenses de la plupart des acteurs économiques regroupent les investissements et la consommation. La somme des investissements constitue le capital, il enrichit. Mais tous les acteurs économiques ne sont pas traités au même niveau par les économistes. Les entreprises – héros des économistes – peuvent investir. Depuis peu, certains économistes pensent que les individus peuvent se comporter de la même façon. Becker parle de création de capital humain. Les individus se forment, se soignent, font du sport, ils s’enrichissent. L’État – la brebis galeuse – est, pour l’instant, le seul acteur économique qui n’ait pas cette possibilité. Ses dépenses sont comptabilisées sans discernement, le budget de l’éducation nationale s’agrége à l’augmentation de salaire du Président de la République. Le gaspillage s’associe à l’avenir de la Nation, et l’État est jugé incapable de gérer ses dépenses.
La grande révolution du XX siècle, c’est de concevoir toutes les formes de consommation comme un bienfait pour l’ensemble de l’économie. Sur le court terme, les individus s’appauvrissent, mais la collectivité s’enrichit. Keynes a, un des premiers, compris que la consommation est un flux. Lorsque l’on consomme, on achète. Un commerçant en profite, il paie son fournisseur. Celui-ci verse des salariés, qui se transforment en consommation. Et le flux continue. C’est comme cela que la consommation participe à la croissance en France. C’est même le premier levier de la croissance. Attention Nicolas.
Raisonner en termes frontalier, est peut être étroit, réducteur voire archaïque mais c’est au moins commencer à raisonner. Lancer dans tous les sens des imprécations, c’est se faire plaisir, essayer de conjurer sa peur, passer ses nerfs , bref tout ce que l’on voudra mais en tous cas pas raisonner, essayer de comprendre et expliquer et surtout agir efficacement.
Je veux bien croire que "…..le pouvoir d’achat viendra de l’expansion de nos entreprises qui profiteront de l’exapnsion des marchés dus à la globalisation". Je voudrais que cettte mécanique soit d’un automatisme fatal et j’aimerai qu’au dela de l’affirmation on me le démontre.
Par ailleurs, j’ai beaucoup de mal à saisir la cohérence de quelqu’un qui entame le débat sur une prétendue étroitesse de vue hexagonale de certaines analyses, pour finir par dire que si l’on ne cloue pas au pilori telle ou telle catégorie des agents économiques notre pays chutera aux enfers.
Enfin j’aime bien la courtoisie dans les débats
pour en revenir à Keynes, si je reprends mon dico d’éco de terminale "outre ses analyses novatrices sur la monnaie, l’axe majeur de l’oeuvre de Keynes est constitué par la théorie de l’emploi", en gros, les entreprises produisent en fonction de la demande supposée, quand les anticipations sont plutôt mauvaises, la production chute et un phénomène de sous-emploi peut s’installer durablement. j’incline à penser que c’est ce qui se passe en ce moment, or l’état providence de ce brave Keynes n’est plus à la mode, alors on n’injecte plus de capitaux sous la forme de grands travaux et autres pour relancer la croissance en créant des emplois ; le keynesianisme relance la croissance par de véritables mesures touchant au pouvoir d’achat…
non, on préfère laisser les théories libérales faire leur oeuvre en se prétendant keynésianiste : avantages comparatifs de Ricardo (la sélection naturelle appliquée à l’économie), la main invisible de Smith (régulation automatique des marchés… cf subprimes, tant pis pour les dommages collatéraux), abolition de l’Etat jugé oppressant…
et comme le disait poutine il y a quelques années à propos des russes qui se verraient supprimer les minimas sociaux : "mais ils mourront, monsieur, ils mourront" (en sachant que la Russie perd chaque année des habitants, on peut dire que c’était un visionnaire) tout le monde ne peut hélas pas participer au banquet de la nature !! —Malthus— pour ces libéraux de l’extrême qui nous gouvernent en sous-main…
"C’est comme cela que la consommation participe à la croissance en France." Non. C’est l’augmentation de la consommation qui entraine la croissance, la consommation stagnante (acheter à manger, se loger, se cultiver - appelons cela le minimum… le raisonnable ?) entraine l’acroissance. La seule consommation qui peut entrainer la croissance est donc celle qui consiste à régulièrement acheter une chose supplémentaire (et inutile). Cette année se sera un plasma que je changerai dans deux ans, et j’achèterai aussi un portable et l’année d’après en changeant tous ces "maux" de consommation (à opposer aux "biens" de consommation) devenus obsolètes j’achèterai une autre saloperie, etc., etc. et les décharges grossiront (puisque la longévité des "maux" n’est pas croissanço-compatible)…
Comme vous le dites, "Attention Nicolas".. et tous les croissanço-maniaques…
Julie, votre opinion me fait doucement rigoler, tant vous avez mélangé des concepts qui n’ont, à priori, aucune relation de cause à effet. Peut-être ai-je mal compris vos propos cependant j’aimerais savoir en quoi la consomation de certaines catégories de la population se ferait au détriment du secteur privé ? Au détriment de quoi ? Voulez-vous dire que les fonctionnaires chomeurs et autres assistés (étrange regroupement de catégories d’ailleurs, un peu ceux que stigmatise notre Princident) ne consomment pas dans le secteur privé, ne vont jamais au supermarché ?
Question subsidiaire :
Si j’interprete votre propos, il faudrait donc donner de l’argent à ceux qui créent le plus de richesse (ils gagnent deja plein d’argent donc on va leur en filer plus, AKA le paquet fiscal, la succession détaxée…) mais pas à ceux qui en créent le moins (franchise medicales, radiation de l’anpe/assedic, et j’en passe) ? C’est vrai qu’après tout "Liberté Egalité Fraternité" ne sont que des mots, un peu comme "droit de l’homme", ca sonne bien mais c’est tout.
Je peux également ajouter que plus l’on est pauvre, plus l’on consomme. Je simplifie évidemment puisque c’est la propension marginale à consommer qui est inversement proportionnelle aux revenus.
Ze m’expliqu’ : Si je gagne 1000 € par mois je consomme 1000 € par mois. Si on augmente mon pouvoir d’achat de 10% je gagnerais 1100 € et je consommerais 1050 € (je place mes 50€ sur mon codevi). Si je gagne 10 000 €/mois je consomme 3 000 € ( le reste je le place sur mon PEA) Si on augmente mon pouvoir d’achat de 10 % (via le bouvclier fiscal par exemple) je gagnerai 11 000€ mais je consommerais que 3050 €. le reste (950 €) je le place.
Donc je consomme que 0.05% de mon augmentation au lieu de 50 % dans le premier exemple. Donc je ne relance pas la croissance. Donc le bouclier fiscal ça sert à rien. CQFD
"les français seront les derniers à comprendre que filer du pognon à des gens qui créent peu ou pas de richesses (Fonctionaires, chomeurs, et autres assistés) pour qu’ils consomment ne suffit pas, puisque c’est au détriment du secteur privé."
Quelle horreur de lire ça sur un sujet pourtant sérieux
Il ne faut pas vivre dans une république mais sur une ile deserte !!!!!
Qui sont les fonctionnaires ?
A 90% des enseignants, des policiers, des infirmières et des médecins hospitaliers.
Ce sont les services les plus utiles.
Dans le privé, ces services sont payés très chers.
Les rendre accessibles moins cher grâce au public, abaisse les couts de production de toute l’économie française et la rend plus compétitive.