Qui est vraiment John McCain, le candidat des Républicains ? Alors que Barack Obama, devenu officiellement cette nuit le candidat démocrate, surfe sur sa récente intronisation avec l’appui ferme du couple Clinton, John McCain, celui qu’on surnomme outre-Atlantique le « Maverick », sorte de franc-tireur, est passé maître dans les volte-face en politique. Un journaliste américain montre à quoi ressemble le vrai McCain, un personnage insaisissable plutôt qu’inclassable.
Très affairés à couvrir le « phénomène » Obama, les médias français ont légèrement boudé McCain, le « vieux » comme l’appellent parfois ses détracteurs (72 ans ce vendredi 29 août). Cette bouderie est injustifiée car la carrière politique du candidat républicain est, depuis vingt-cinq ans, tissée de volte-faces à répétition. Et il y a vraiment de quoi avoir le tournis. Un manège que démonte avec brio Cliff Schecter, journaliste au Huffington Post et auteur de l’ouvrage Le Vrai McCain.
Difficile d’ignorer, même en France, que John Sydney McCain est rescapé du Vietnam, un héros qui a passé cinq ans dans les geôles Nord-Vietnamiennes de 1967 à 1972. Durant sa captivité, ce pilote de l’aéronavale, qui a été torturé, a même refusé la proposition de libération que lui auraient values les relations de sa famille. « C’est une caste enrégimentée, raconte Schecter. Son père et son grand-père étaient tout deux amiraux dans la US Navy. » Le journaliste s’étonne cependant que les déclarations faites au cours de ses interrogatoires au retour du Vietnam n’ont donné lieu à aucune poursuite pour violation du Code militaire. Malgré cela, le « maverick » garde l’image d’un homme qui reste fermement opposé à la torture, pour en avoir été lui-même victime. Étonnant.
Schecter rappelle qu’en décembre 2005, le Detainee Treatment Act a été voté par Bush… avec le soutien de McCain. Cette loi retire alors toute compétence aux cours Fédérales américaines sur le sort des détenus de la prison de Guantanamo. En juin 2006, une décision de la Cour Suprême confirme le droit pour un prisonnier de contester les raisons de sa détention. Mais rebelote en octobre 2006 avec le Military Commission Act, un texte qui légalise les interrogatoires coercitifs menés par la CIA depuis 2001 et protège les interrogateurs. Une loi encore soutenue par le « maverick ».
Quoiqu’il en soit, l’héroïsme, ça paie et McCain a déjà compris que ses épaulettes lui seront d’une grande utilité en politique. Établi dans l’Arizona où il travaille quelques années pour des entreprises privées, il brigue - et décroche - en 1986 le siège du sénateur Barry Goldwater. C’est le début d’une longue carrière sénatoriale (il en est aujourd’hui à son quatrième mandat). A l’époque, on le qualifie plutôt d’isolationniste, une position qui le classe comme « colombe » au sein du GOP (Grand Old Party), nom du Parti républicain. Globalement, il se mue peu à peu en va-t-en-guerre et range au vestiaire son hostilité à l’envoi de troupes US à l’étranger. Dans le détail, il continue de virevolter. En 1999, il est d’abord contre une intervention militaire au Kosovo… puis devient fervent partisan de cette guerre.
Des passages hallucinants retracent la guerre des nerfs que se livrent en coulisse les équipes Bush et McCain lors de la campagne présidentielle américaine de 2000. Les méthodes parviennent même à choquer des vieux briscards de la politique américaine, c’est dire. Lors de la primaire de la Caroline du Sud en 1999, l’équipe Bush utilise la tactique politique du « sondage biaisé ». Elle téléphone à ses électeurs et demande : « Seriez-vous plus enclin ou moins enclin à voter John McCain si vous saviez qu’il était le père d’un enfant noir illégitime ? » Une écœurante utilisation de la fille adoptive - originaire du Bangladesh - du couple McCain. Le sénateur sera d’ailleurs défait dans l’Etat du palmier nain. Autre tactique utilisée par le staff Bush la même année : un tract diffamant où McCain est dépeint en « candidat des pédés. » Voilà ce que c’est d’avoir rencontré le principal groupe de défense des homosexuels au sein du GOP ! Bush, lui l’a toujours obstinément refusé. Et on comprend pourquoi.
Quand il s’agira de s’expliquer sur les droits des homosexuels, McCain saura faire un joli numéro de contorsionnisme. Lors d’une émission de TV en octobre 2006, il souligne que « le mariage homosexuel devrait être autorisé s’il s’accompagne de ce qu’on pourrait appeler, une cérémonie ». Suit une coupure publicitaire et au retour d’antenne, le « franc-parleur » corrige : « Je n’ai rien contre les cérémonies privées mais je ne pense pas que le mariage homosexuel devrait être légalisé. » Pas trop le tournis, non ?
A l’arrivée, pas un domaine ou presque (immigration, impôts…) où McCain ne peut être pris en flagrant délit de girouettisme politique. Le plus bel exemple intervient en 2001, au plus fort de sa fâcherie avec le camp Bush : les démocrates viennent de remporter le Sénat et proposent à McCain de les rejoindre. Il refuse… mais poliment ! Relevons toutefois une constance inhabituelle dans le domaine social. Mais ce n’est pas pour nous rassurer. « Si vous faites partie des millions d’Américains qui travaillent dur, mènent une vie rangée et gagnent le salaire minimum, écrit l’auteur, John McCain n’est pas votre ami. Il a voté contre toutes les initiatives visant à relever le salaire fédéral minimum depuis sa dernière augmentation en 1997 ». Du pain béni pour l’équipe d’Obama, le Maverick !
Une girouette, un politicien quoi…
Le mec dit n’importe quoi parce qu’il ne sait rien…jusqu’au briefing par ses adjoints ou après un briefing des services sur les opérations en cours.
McCain est un politicien comme tous les autres, C’est son staff qui fait le boulot. Lui ne fait que signer le document définitif souvent pour s’attirer les bonnes grâces des "faiseurs de président"
La belle vie des sénateurs…entre temps, il se fait des parties de golf et des voyages au frais de l’Etat pour développer ses réseaux.
Il y a deux façon d’être une girouette politique :
La première est d’être flou sur ses intentions façon Obama et jadis Mitterand.
( En politique comme en amour on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment - Cardinal de Retz -)…
La deuxième c’est de fluctuer dans ses postions comme Mac Cain
(Arrêtez d’accuser les pauvres girouettes, accusez le vent !!! -Edgar Faure-)
Par contre il n’y a qu’une seule façon de ne pas changer d’opinion, c’est d’être un imbécile.
Ce sont donc deux hommes intelligents.