Driss Basri peut constater que la vie de grand vizir déchu n’est pas de tout repos. Même quand on a fidèlement servi son maître Hassan II toute une vie durant ! La semaine de sa convocation par le juge Ramaël dans l’affaire Ben Barka, Malika Oufkir, l’aînée de la célèbre famille envoyée au goulag version marocaine pendant 25 ans par Hassan II, lui règle ses comptes par presse interposée.
Dans une longue interview accordée au magazine Le Journal Hebdomadaire, Malika Oufkir raconte dans le détail comment Basri l’a persécutée elle et ses proches après leur libération. On y apprend qu’alors que les enfants Oufkir avaient rencontré Mohammed VI, alors prince héritier, dans une discothèque huppée de Rabat et que ce dernier leur eut dit que sa porte leur était ouverte, Basri en a décidé autrement. Difficile de dire s’il a agi seul dans son coin ou sur ordre de Hassan II.
Toujours est-il que dans son interview, Malika Oufkir raconte qu’en 2005, elle a enfin renoué avec sa grande amie, la princesse Lalla Mina. Toutes deux ont fini par percer l’abcès et s’expliquer sur leur longue séparation. Et toutes deux sont bien tombées d’accord sur un point : la faute à Driss Basri ! Malika Oufkir témoigne en effet que le grand vizir a tout fait pour mettre les siens au ban de la société et leur faire vivre un véritable enfer. « En 1991, nos amis qui venaient spontanément nous visiter étaient récupérés par des voitures de la direction de la sécurité du territoire (DST) et interrogés » s’épanche-t-elle avant de crucifier son vieil ennemi dans une histoire de sous.
Selon la fille Oufkir, « six mois après notre libération, Basri nous a fait dire que le roi (Hassan II) avait mis à notre disposition la somme de deux millions de dirhams pour vivre. En parallèle, on nous a imposé une garde rapprochée, soi-disant pour nous protéger alors que c’était pour nous surveiller. J’ai refusé. Basri m’a alors fait dire que n’ayant pas été gentille, il n’allait nous donner qu’un million ». Plus mesquin, tu meurs !