Champagne ! La bonne nouvelle pour les industries qui prévoient des charrettes est passée presqu’inaperçue : même s’il n’y a plus un sou en caisse, a promis Sarko, l’Etat volera à leur secours. Après Mittal et Michelin, à qui le tour ?
Après la noce, l’usine. Dans la foulée de son mariage avec sa belle et richissime italienne, Sarko s’est frotté cette semaine au peuple des usines. Histoire de montrer qu’il n’est pas que l’ami des grands patrons fournisseurs de yacht et de jet. Comme un Chirac en campagne électorale perpétuelle, notre hyper président est allé distribuer les promesses aux ouvriers de l’industrie.
On peut être libéral et ne pas supporter qu’une usine ferme, a-t-il expliqué en substance, critiquant, un brin démago, les fonds de pensions sans visage, l’euro fort et la Commission européenne. Illustration de ce volontarisme qui fleure bon les années 60 lundi en Lorraine devant les salariés en sursis d’Arcelor-Mittal. « Quel que soit le propriétaire de l’usine, [l’Etat] est prêt à prendre tout ou partie de l’investissement de modernisation » du site de Gandrange, a lancé Sarko.
Une belle annonce qui a donné des sueurs froides à Christine Lagarde, dont les caisses sont en principe vides. Il ne s’agit « pas de subventionner Mittal », s’est empressée d’avertir la ministre de l’économie doublement dépassée. Car cette sollicitude envers les salariés guettés par le chomdu constitue aussi une belle invite aux groupes mondialisés à licencier en France sans scrupule. Licenciez, l’Etat paiera les pots cassés !
Deuxième étape mardi à la Rochelle chez Alstom qui dévoilait son nouveau TGV. Fier d’avoir été l’artisan du sauvetage du groupe en le renationalisant partiellement et temporairement lorsqu’il était à Bercy, Sarko érige « cette boîte » en symbole de son action à venir. Et Fillon contraint de détailler ensuite sur RMC que si le site de Gandrange ne trouve pas acheteur, l’Etat pourra éventuellement le reprendre de façon « temporaire » ou sous forme « de relais », à l’instar d’Alstom.
Le hic c’est que pour Sarko, Gondrange n’est pas un cas isolé. Ce type de sauvetage, « je le ferai à chaque fois que j’estime qu’une usine, qu’un site a un avenir », s’il s’agit d’un secteur stratégique. Et de préciser : « Je veux mettre l’argent de l’Etat au service d’une stratégie offensive plutôt que dans des plans sociaux ». Bigre ! Une annonce passée quasi inaperçue mais lourde d’implication.
Insatiable, celui qui citait Jaurés pendant sa campagne s’est aussi occupé, jeudi, du sort des ouvriers de l’usine Kleber de Toul. Une propriété de Michelin employant plus de 800 personnes et que Bibendum va totalement rayer de la carte. Après avoir tancé les patrons de Michelin, l’activiste a reçu une délégation du personnel à l’Elysée. C’est promis, Sarko ira à Toul porter la bonne parole aux ouvriers. L’Etat aidera à la reconversion du lieu.
Après Mittal et Michelin, à qui le tour ?