Le Congrès général du peuple (Parlement), contrôlé en grande partie par les Comités révolutionnaires, véritable soupape de sécurité du régime libyen, a décidé cette fois de changer le look du gouvernement dirigé par Al-Baghdadi al-Mahmoudi, qui est un des leurs.
En effet, un remaniement ministériel a été imposé après de vives critiques adressées à certains ministres, qui d’après les membres de ce congrès, n’avaient pas tenu leurs engagements, notamment dans le domaine socio-économique. De ce fait, les ministres de l’Économie, de la Justice, des Transports, ont été remplacés par des technocrates.
Pour ce qui est du ministère des Finances, secteur lié directement au colonel Kadhafi, il a été confié à son homme de confiance, Mohamed Lahoueïj, qui occupait le poste de Vice-premier ministre. Mais ce dernier avait géré pendant plus de deux décennies la LAFICO (Libyan Arab Foreign Investment Corporation), le bras séculier de la finance libyenne dont le montant des placements à l’étranger sont estimés à plus de 35 milliards de dollars. Quant au ministère du Pétrole, il reste vacant depuis son annulation suite à un remaniement ministériel en mars 2005. Ce domaine, qui est aujourd’hui suivi quotidiennement par Kadhafi en personne, notamment après le retrait de la scène du commandant, Abdessalam Jalloud, qui l’a géré jusqu’au début des années 90, demeure intouchable, même si le responsable de la NOC (National Oil Company), l’ancien premier ministre, Chucri Ghanem avance, de temps en temps, des chiffres concernant les revenus annuels qui sont de l’ordre de 7 milliards de dollars pour l’année 2006.