Sur le thème « peut-on changer de vie ? », Guillaume Durand recevait vendredi soir Dominique de Villepin (« Esprits libres », France 2, 8/2). Très télégénique, l’auteur d’ « Hôtel de l’insomnie », par ailleurs ex-premier ministre, évoqua fougueusement ses poètes préférés : Celan, Char, Saint-John Perse, Rimbaud.
Intarissable Galouzeau de Villepin ! Moulineur de citations, Lagarde-et-Michard exalté, grand causeur, mais peu écouteur, il avait, à sa gauche, Juliette Binoche, qui lui envoya sans méchanceté quelques bonnes questions : « qu’avez-vous appris de vous-même en passant par Matignon ? Et cette rigidité qu’on vous a reprochée ? ». Courte et bonne interrogation qui contrastait avec les questions-spaghetti du filandreux Guillaume Durand, aux cheveux outrageusement teints (détail qui, entre nous, pose une grave question : comment prendre au sérieux un type qui se teint pareillement la tignasse ?).
Autiste en politique, autiste en littérature, Galouzeau de V. contourna l’obstacle et continua, tel un cheval fou, son galop dans la littérature (« la vie est un combat contre la tentation de monnayer la vie… c’est la vie ».) Sous les phrases, du massif poncif !
Ensuite, on passa au sinistre Ruffin (« Le garrot sur le léopard »), humanitaire écrivain, récompensé par Sarkozy d’un hochet africain (une ambassade à Dakar). Puis Michel Drucker nous raconta combien il avait beaucoup souffert avant d’en arriver là.
Bref, sur le plateau, que des jeunes auteurs, « esprits libres » étalant leur littérature comme du vernis à ongles. Il y eut quand même un bon moment, quand Péri Cochin demanda à Luc Ferry son « panthéon littéraire ». Réponse du philosophe, ex-ministre de l’éducation de Raffarin : « J’emporterai "La critique de la faculté de juger" de Kant et "Le crépuscule des idoles" de Nietzsche ». Et son interlocutrice d’éclater de rire : « Sur votre île déserte, on sera mort de rire ! » Alors, on eut des sueurs froides en pensant au pauvre naufragé obligé de cohabiter sur une île déserte avec Ferry, Villepin et Durand privé de teinture.
Parfait. La teinture de Durand, tout le monde l’avait remarquée. En revanche, on n’insistera jamais assez sur la vacuité des questions de ce bariolé. Si ce mec sait où il veut en venir quand il se lance dans une de ses interventions filandreuses, alors c’est qu’il cache bien son jeu. Voilà où en est le service public. Par comparaison, Villepin - sans teinture, ou alors en finesse - formule des phrases compréhensibles qui, mises bout-à-bout, produisent un genre de sens (auquel cas, on peut en penser quelque chose, même si c’est à peu près rien) - Villepin, donc, fait figure d’élégant rhétoricien. Il serait temps de se demander ce que fiche Durand, cet âne bâté cynique et indécrottable, à la place qu’il occupe.
Petit rappel : on parle bien de l’homme des révélations exclusives sur Pauline Lafont et des excuses de la France à de Niro. Un monument de professionnalisme et d’intégrité.
"Sans doute, que les principes qui m’habitent, l’exigence qui m’habite,doit d’avantage se confronter avec le regard des autres, la réalité, avec les circonstances…." *
Voici la réponse de Villepin a la question de J Binoche qui lui demandait ce qu’il avait appris de son expérience a matignon, et sur sa "rigidité".. Pour qui veut bien écouter ,M. Beau, ceci n’est pas la réponse d’un "autiste" ni de quelqu’un qui "contourne l’obstacle" Epargnez nous donc vos sempiternels clichés sue Villepin, pondez nous plutot des papiers sur Sarkozy, ca manque dans ce journal ! Pierre
* J’ai visionné la cassette cet apres midi !