Invité à tenir une conférence rue Saint-Guillaume, le philosophe que le monde nous envie a été interrompu par quelques joyeux drilles venus entonner le chant révolutionnaire « Les nouveaux partisans ».
La scène se déroule mercredi 14 mai. Alors qu’Alain Finkielkraut doit, à l’invitation des jeunes UMP, animer une conférence sur Mai 68, à Sciences po, une poignée d’étudiants de l’Institut d’Etudes Politiques pénètre dans l’amphithéâtre et monte sur scène en chantant « Les nouveaux partisans ». Penaud, le philosophe quitte la scène. Il lui faudra attendre que la chorale termine son happening pour délivrer sa bonne parole sur Mai 68. Y a plus de respect !
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Et pour le plaisir, les paroles de la chanson :
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Eh bien, c’est décevant. Voilà. Le texte est nul, ils chantent faux, et n’ont pas plus l’air de partisans que celui qu’ils ont viré de l’estrade. Le texte est anachronique, ce qui est un comble pour de "nouveaux" partisans, et plat comme un discours d’inauguration du musée de la peinture sur galet. On voit des minettes le nez scotché sur le texte qu’un glorieux "Che" du VIIème a sans doute écrit pour elles, encadrant un tartampion qui semble être le leader dudit groupe de révoltés, en costume trois pièces, et qui a pas plus l’air de savoir pourquoi il est là qu’un parlementaire UMP à l’Assemblée.
A ce compte-là, les gars, c’aurait été plus simple et plus efficace d’y aller à coups de tartes à la crème ou de tomates pourries, et ça aurait sans doute été plus drôle.
Ô Rage Ô désespoir Ô jeunesse ennemie N’ai-je donc tant ergoté Que pour cette infâmie ? Ma plume qu’avec respect Tout le monde admire Ma plume qui aujourd’hui Me vaut tant de vilénies ! Ô cruel souvenir De ma gloire passée Oeuvre de tant de joutes En un chant effacée !
Merci à Pierre C. pour son incommensurable talent