Tiens ! Une émission en direct et en public… C’était le pari courageux de France 3 lundi dernier (5/2) sur le thème « amour et sexualité ».
Etait-ce bandant, était-ce mouillant ? Guère ! Immense plateau, public muet et très sage (aucun viol en direct) et, au centre, un duo d’animateurs (Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes) qui multipliait les rires forcés pour détendre l’atmosphère… Ce cours géant d’éducation sexuelle était aussi romantique qu’une salle d’attente de dispensaire. Schémas anatomiques, brochures anti-MST…
Moins racoleuse que Delarue ou Mireille Dumas, cette tentative de France 3 propageait vaillamment une sexualité citoyenne, selon trois impératifs catégoriques : en parler, consulter, respecter le désir d’autrui.
Comme invités, rien que des psychiatres, gynécos, andrologues. D’écrivain, d’artiste, de philosophe, de curé ou de rabbin, point (que fait Sarkozy ?). C’était vraiment tout le pouvoir à la médecine, détentrice du bonheur sexuel de masse.
On eut droit à une longue séquence conso sur les sex-toys, plus chics que les godemichés de grand maman, accessoires indispensables de la citoyenneté moderne (en promo pour la fête des mères ?). En revanche, le cas d’une jeune femme « asexuée » et pas mécontente de l’être, fut expédié en quelques phrases (« je respecte, je tolère » concéda un psychiatre). Ce qui en disait long sur le dogme sous-jacent à tous ces savants propos : la performance orgastique n’est certes pas gratuite, mais elle est laïque et obligatoire.
Finalement, on dut se séparer sur un mystère agaçant : l’existence du point G. Figurez-vous qu’en 2008, les spécialistes ne sont toujours pas d’accord. Deux médecins révélèrent que « le groupe de travail interdisciplinaire » français censé partir à la rencontre du point G dans les profondeurs du continent vaginal n’était toujourspas constitué « pour cause de fusion industrielle ». Sans autre précision ! Etait-ce la faute d’un trader fou ? En tout cas, pourd’obscures raisons financières, la France ne peut planter son drapeau sur le point G.
Ce scoop tardif, alors qu’on somnolait depuis longtemps, avait de quoi réveiller le moins patriote des téléspectateurs et donner raison à tous ceux qui pensent qu’avec la mondialisation, décidément, on l’a dans le fondement.
L’enjeu de l’émission était sans doute d’arriver à parler du sexe et de ses problèmes simplement et sérieusement ; eh bien moi j’ai trouvé cela très réussi. Mettre ce thème en "prime time", c’est bien vu et montre que les mentalités ont évolué. C’était sûrement plus coincé que les émissions pour ados genre lovin’fun ou autres émissions un peu limites niveau vulgarité maais j’ai troouvé cela plus sain et en phase avec notre populationcar on n’a pas aprlé que des jeunes. Oui, les retraités ont eu aussi une sexualité et c’est bien de leur avoir laissé la parole également.
Je dis bravo le service public qui a su parler sexe sans tabou ni vulgarité !
Marie Noëlle (29 ans)