Entre deux voyages au Liban, le ministre des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy a inauguré les journées de la coopération, le 18 juillet dernier, à la Porte Maillot. L’occasion pour le nouveau Condorcet de dévoiler sa vision de la diplomatie française… un numéro ébouriffant de "droits-de-l’hommisme".
Le ton haut, le regard fier, les sourcils froncés, Philippe Douste-Blazy croit en ce qu’il dit. Devant le parterre de coopérants présent lors de ces journées à la Porte maillot, le ministre s’adresse à des ouailles inquiètes de la perte d’influence de la France dans le monde. Pour le chef du Quai, que nenni. « L’année qui vient de s’écouler n’a pas été blanche pour la diplomatie française », lance Douste-Blabla, sans néanmoins citer une seule manœuvre diplomatique réussie. Darfour, Côte d’Ivoire, Congo et maintenant Liban…Le bilan n’est, il est vrai, guère brillant. Mieux vaut embrayer sur l’année en cours qui « devra être l’année des droits de l’homme ». Vaste programme auquel le ministre ne veut pas déroger. Et pour cause, « la France est la patrie des droits de l’homme, ce n’est pas une appellation creuse ». Ah bon ? « Partout dans le monde, nous devons soutenir les militants des droits de l’homme, les rencontrer, aller à leur procès, soutenir la liberté d’expression, combattre la torture, lutter pour que 90% des Maliennes et des Nigériennes ne soient pas excisées. La coopération doit toujours avoir un volet droit de l’homme et ce volet ne doit pas être subsidiaire » ! Ben Ali, Omar Bongo, Denis Sassou Nguesso…prenez garde, Douste arrive !
Cette nouvelle ère de la politique étrangère française se matérialisera d’ailleurs très prochainement promet l’ex maire de Toulouse. « Des assistants chargés des droits de l’homme seront bientôt envoyés dans la région des Grands lacs ». Leur but, lutter contre « le scandale des enfants soldats », un sujet qui lui « tient particulièrement à cœur » et dans lequel il s’est particulièrement investi. Cette avalanche de bons sentiments terminée, le docteur Douste a invité la coopération à développer des liens particuliers avec le secteur privé. « Quand Véolia creuse un puits dans le tiers-monde, c’est la France et c’est bon pour l’image de la France ». Après un tel discours et les applaudissement qui n’ont pas manqué de le saluer, le ministre pouvait être fier. Un bonheur n’arrivant jamais seul, le nouveau « Condorcet » a eu le bonheur de constater que ses méthodes commencent à faire école.
Jamais le dernier à se mettre en avant, le Douste a réussi à imprimer sa patte au Quai d’Orsay. Sa ministre déléguée à la coopération, Brigitte Girardin, a bien compris la leçon. Les enveloppes bilatérales baissent ? Les projets français sont peu visibles ? Pas grave ! Il suffit d’occuper le terrain. Didactique, Princesse Brigitte donne un exemple. « Un jour, j’ai fait escale à Dakar. Un échangeur y a été construit grâce à la coopération de plusieurs pays. Je me suis rendue sur place et les journaux locaux n’ont parlé que de la coopération française ». Paraître plutôt qu’être : une leçon Doustienne qui a fait ses preuves.