Le 12.10.06 Article paru en arabe le 11 oct. dans le quotidien Al-Sharq al-Awsat (contrôlé par la famille royale saoudienne).
Les déclarations du président palestinien Mahmud Abbas sur les progrès de ses discussions avec les dirigeants du Hamas, sous l’égide du ministre qatari des Affaires Etrangères, se trouvent contredites de ses propres adjoints.
Selon Yasir Abd-Rabbuh, membre du Comité exécutif de l’OLP, les derniers efforts du ministre qatari Cheikh Hamad bin-Jasim bin-Jabr Al-Thani, ont échoué. Pour lui, l’achoppement est intervenu lors de la deuxième phase des pourparlers, lorsque les représentants du Hamas ont catégoriquement refusé d’accepter la reconnaissance d’Israël.
Interrogé par Al-Sharq Al-Awsat, il a déclaré : « les désaccords subsistent sur les points fondamentaux. À la lumière des derniers échanges, nous ne sommes pas près d’un accord ». Pour sa part, Mahmud Abbas estime que les parties doivent persévérer dans leurs efforts.
À ce titre, le Cheikh Al-Thani doit rencontrer à nouveau, à Gaza, le président du bureau politique du Hamas, Khalid Mishal – qu’il a déjà vu lundi pour lui exposer les principales étapes de l’initiative qatari.
Pour les chefs du Fatah, il existe de nombreuses divergences entre les différents courants du Hamas, tenant principalement à leur implantation géographique, cependant, ils considèrent que c’est bien Khalid Mishal qui fixe le cap lors de ces rencontres.
Par ailleurs une source palestinienne qui requiert l’anonymat nuance le pessimisme de Yasir Abd-Rabuh. Selon cette source, les blocages ne proviendraient pas en réalité du refus du Hamas de s’engager sur les points fondamentaux (renonciation à la violence et acceptation de deux Etats), mais sur sa volonté de voir les amendements de leur Premier Ministre Ismael Haniyah rajoutés à l’accord définitif.
Le porte-parole du gouvernement palestinien, Ghazi Hamad, a quant à lui précisé que le Hamas réfléchissait à un refus gradué de la violence ; distinguant le terrorisme (auquel le mouvement pourrait renoncer) des actions violentes qu’un État peut assumer au nom de sa sécurité.
Concernant la clause sur les deux Etats, ce dernier a rajouté que ce point là supposait évidemment une définition des frontières palestiniennes respectant les tracés de 1967.