A trois semaines des municipales, l’héritier de Serge Dassault se vante dans un tract d’avoir sauvé une des plus grandes entreprises de l’agglo grâce au Fond Stratégique d’Investissement… qui n’a pas versé un radis.
Méthode Coué ou nouvelle manœuvre électorale ? Jean-Pierre Bechter, candidat à sa propre succession à Corbeil-Essonnes, après l’annulation de son élection, vient de publier une étonnante brochure où il dresse le bilan de son année à la tête du fief de Serge Dassault.
En première page sous la mention « promesse tenue » on peut y lire « Altis sauvée et relancée » on y apprend que l’entreprise qui représente 3000 emplois directs et indirects a été rachetée, grâce à son ami Yazid Sabeg, « à la tête d’un groupe d’investisseurs français(FSI) ». Or le FSI, fonds stratégique d’investissement, le fond public chargé de venir en aide aux entreprises en difficulté, à qui Sabeg a bien demandé avant l’été 20 millions d’euros, n’a toujours pas décidé d’investir. « C’est un faire-part envoyé un peu tôt », dit-on ironiquement du côté du FSI, « le dossier est toujours ouvert et non conclu ».
Au cœur de l’été, les dirigeants du FSI s’étaient émus des pressions politiques dans ce dossier. Claude Guéant, comme le rapportait le Canard enchaîné, avait ainsi multiplié les coups de fil pour faire aboutir un dossier sur lequel l’organisme se déclarait plus que réservé. Le FSI s’interrogeait tant sur la stratégie industrielle de Yazid Sabeg, commissaire à la diversité et homme d’affaires, que sur le montage financier ultra-complexe et singulièrement opaque.
Jean-Pierre Bechter dont l’élection à la mairie de Corbeil a été invalidée parce qu’il avait fait figurer le nom de Serge Dassault sur ses bulletins de vote a-t-il commis une nouvelle bourde ?
Contacté par Bakchich, il se dit « confiant dans la décision du FSI pour la fin de l’année ». Quant à la mention « investisseurs français » elle s’avère là encore légèrement fantaisiste puisque de l’aveu même de Jean-Pierre Bechter, les discussions de Sabeg se poursuivent avec des Russes et des Qataris pour boucler le tour de table. « On discute aussi avec des Américains et des Britanniques », précise de son côté Yazid Sabeg.
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