Rechercher dans Bakchich :
Bakchich.info
UNE BRÈVE HISTOIRE DE BAKCHICH

Tags

Dans la même rubrique
Avec les mêmes mots-clés
RÉCLAME
Du(des) même(s) auteur(s)
CULTURE

Camélia et Ravelovitch

théâtre / mercredi 4 mars 2009 par Renaud Chenu
Twitter Twitter
Facebook Facebook
Marquer et partager
Version imprimable de cet article Imprimer
Commenter cet article Commenter
recommander Recommander à un ennemi

Camélia et Ravelovitch. Un texte brillant pour une création ravissante de la Compagnie Plume la Poule.

Que j’aime ces soirées totalement underground dans des théâtres sordides qui fleurent bon l’ancienne maison close… Ces nuits pour initiés où votre enquêteur théâtre se lance à l’aveugle à la recherche de talents méprisés par la grande presse courtisane. Paris est une marmite à création tout à fait délirante. Tous les soirs se produisent des anonymes brillantissimes ou nullissimes dans des caves qui ont la prétention de s’appeler théâtres… Un silence poli s’impose sur beaucoup de pièces, on cherche la perle rare, on la poursuit, et un soir, au fond d’une cour dans une rue sombre de l’est parisien… Le trésor. 

Elle s’appelle Floriane Attal, est jeune et inconnue, est toute sourire et fulgurance. Elle crée des pièces. Il s’appelle Fabio Araujo, est brésilien depuis 31 ans et en France depuis deux. Il défend son texte comme un coq sa basse cour. Elle s’appelle Kristelle Largis, est parisienne comme dans les films de Renoir et a un jeu qui semble avoir traversé le vingtième siècle en trottinette.  Elle joue Camélia, il joue Ravelovitch. Ils sont enfermés. Où ça ? Où vous voulez, le texte est ouvert, Floriane Attal sait que vous êtes intelligents et vous laisse libre : j’suis pas sûre de vos interprétations. C’est après la révolution et avant le « Pouch’ ». Y’a une pièce lumineuse en bas où sont les ennemis, chez une prostituée. Et ils l’espionnent. Pourquoi ? S’ils le savaient eux-mêmes… Vous êtes dans une BD, dans un univers burlesque, le langage est tout à fait neuf, l’histoire est revisitée avec une candeur orwellienne. Ils sont deux, s’aiment mais ne le peuvent pas. Le monstre totalitaire n’existait que parce que la cause était belle, ils y ont cru et tournent en rond autour d’une illusion. Une petite histoire d’amour dans une grande histoire du monde. Avec des cartons mobiles qui jouent au légo et un langage qui se déconstruit petit à petit comme les personnalités broyées par un État absurde suggéré par une boîte à image plus triste que nature. Lui, il y croit à sa mission, c’est le visage du débile grâce à qui les régimes de méchants tiennent. Elle veut croire en la vie, en dépit de la grande mascarade de l’existence. Elle y survivra même, à la vie. Au nom de l’intelligence qui résiste dans de petites bulles qui s’échappent de la « mémoire de poisson », parfois il vaut mieux être idiot, pour ne pas se rendre compte ? L’amour est un mensonge de la littérature, une construction théâtrale au quotidien et c’est la plus belle pièce qu’on se joue tous, car la vie est à ce prix, on ne vit pas sans la quête du bonheur, ou la mascarade serait odieuse ? Tristan et Iseult, 1984, la synthèse par l’absurde. Un texte périlleux. Vraiment. Mais des acteurs d’une témérité confondante qui prennent tous les risques qui se présentent à eux. Heu… comment dire ? Ah oui, c’était juste génial, le truc rare, le truc qu’il faut voir et raconter avec des trémolos dans la voix.

Camélia et Ravelovitch. Compagnie Plume la Poule. Théo Théâtre
20, rue Théodore Deck,
75015 Paris

http://www.theotheatre.com/

http://www.plumelapoule.com/

Samedi 7 mars à 20h ;
Dimanche 8 mars à 15h

Samedi 14 mars à 20h ;
Dimanche 15 mars à 15h


AFFICHER LES
2 MESSAGES

Forum

  • Camélia et Ravelovitch
    le jeudi 5 mars 2009 à 17:34, Ethel a dit :

    J’ai eu le plaisir de voir cette pièce et j’ai été très agréablement surprise. C’est admirablement bien joué et j’ai apprécié l’originalité du thème et de l’écriture.

    Ethel

  • Camélia et Ravelovitch
    le jeudi 5 mars 2009 à 17:16, yopi yopa a dit :
    En voila un article qui donne envie !! Et bah moi j irais la voir parce que l underground à paris j y crois et que la création parisienne a besoin de nouveauté en dehors des sentiers battus… Et le théâtre a besoin de coup de pouce et la si ca peut un peu nous soulever le coeur…
BAKCHICH PRATIQUE
LE CLUB DES AMIS
BEST OF
CARRÉ VIP
SUIVEZ BAKCHICH !
SITES CHOUCHOUS
Rezo.net
Le Ravi
CQFD
Rue89
Le Tigre
Amnistia
Le blog de Guy Birenbaum
Les cahiers du football
Acrimed
Kaboul.fr
Le Mégalodon
Globalix, le site de William Emmanuel
Street Reporters
Bakchich sur Netvibes
Toutes les archives de « Là-bas si j’y suis »
Le locuteur
Ma commune
Journal d’un avocat
Gestion Suisse
IRIS
Internetalis Universalus
ventscontraires.net
Causette
Le Sans-Culotte