Petit tour d’horizon de l’actualité en Absurdistan, avec en prime, un peu de terrorisme salafiste
Détournements de fonds publics : Les Banques saignées à blanc. El Watan, 3 août 2006
[…] A eux seuls, les détournements ayant touché la BADR et la BNA ont causé un préjudice de plus de 35 milliards de dinars [350 millions d’euros], et dont les bénéficiaires arrivent souvent à fuir pour s’installer sous d’autres cieux. Etant donné que les instruments de contrôle interne n’arrivent à déceler les transactions douteuses qu’une fois les fonds sortis des caisses de la banque, les services de sécurité chargés de la lutte contre la criminalité financière (police et gendarmerie) n’interviennent que trop tard. […] Fausses domiciliations bancaires, surfacturations, non paiement des fournisseurs étrangers, sociétés fictives, faux et usage de faux, prêts complaisants, fausses garanties, abus de confiance… sont les principaux moyens utilisés pour « voler », profitant bien sûr de la cupidité de certains responsables de banques, mais également du dysfonctionnement pour ne pas dire de l’absence ou du laxisme du contrôle interne.
Séisme préventif : pourquoi bâtir ce qui est voué à s’effondrer ? Retards dans la livraison des logements. L’Aadl crève l’abcès. L’Expression, 7 septembre 2006.
Douze mille logements sont bloqués à cause des résiliations de contrats avec quelque 13 entreprises engagées dans 27 chantiers à travers le territoire national. […] Quelque 27 chantiers pour la construction des logements Aadl, dans le cadre du programme 2002, ont été résiliés entre cette dernière et les entreprises chargées de la réalisation de ces chantiers. […] S’agissant des autres wilayas concernées par ce toilettage, il y a Tizi Ouzou, Boumerdès, Tlemcen, Bordj Bou Arréridj, Annaba, Mostaganem, Médéa, Bouira, Ghardaïa, Béjaïa et Tébessa […]
Projet de rachat de l’ensemble des unités de Sider. Mittal Steel veut tout l’acier algérien. El Watan, 10 septembre 2006.
La société Mittal Steel Annaba a soumissionné pour acquérir l’ensemble des unités de production encore propriété du groupe Sider. Il s’agit des tuberies de Ghardaïa et El Hadjar, d’emballage Algal, Azzaba, M’sila et Reghaïa, de l’unité de transformation des produits longs (TPL). Elles s’ajouteront à celle de production de phosphate dans la wilaya de Tébessa tombée également dans l’escarcelle de Mittal Steel. Cette acquisition a été suivie par la création d’une société mixte de transport ferroviaire en partenariat avec l’entreprise algérienne Ferphos. […] Quelles que soient les suites accordées à cette soumission, le patron de Mittal Steel Annaba s’en frotte déjà les mains. Et pour cause ! Cinq années après l’acquisition du complexe sidérurgique El Hadjar (18 septembre 2001), le bilan semble positif. […] Sans l’exprimer clairement, les Indiens considèrent que la désinformation émane des animateurs de la mafia algérienne de l’acier. […] « C’est la conséquence de l’acquisition par Mittal Steel d’une unité de production en Ukraine. Celle-ci était utilisée par la mafia algérienne de l’acier comme une base d’approvisionnement et à moindre coût des produits sidérurgiques. En se l’appropriant, Mittal Steel a mis un terme au trafic à grande échelle qui s’opérait au vu et su de tout le monde », explique Smaïn Kouadria, membre du bureau syndical chargé des conflits sociaux. […]
Analyse : Ceux qui se demandaient comment Mittal Steel a pu racheter les actions de Sarcelor si cher ont là un début de réponse : l’acier algérien a été offert sur un plateau d’argent à Mittal Steel (ex-Ispat), de même que le complexe sidérurgique clé en main construit à coup de milliards durant la « révolution industrielle » de feu Boumediene durant les années 1970. Sans compter le personnel qualifié et l’intégralité des clients publics algériens…
Décrets, nominations et messages. Liberté, 3 septembre 2006
Du 15 juillet au 2 septembre, soit au total 47 jours, le chef de l’État a […] reçu […] le groupe émirati Emmar, […] procédé à des nominations dans le corps des présidents de cour et des procureurs généraux, […] eu à signer plusieurs décrets portant nomination de directeurs au sein du ministère des Affaires étrangères […], adressé plusieurs missives à l’occasion de décès d’importantes personnalités religieuses et artistiques du pays […] le cheikh de la zaouïa Kerzaza, Sidi Lakbir Ben Mohamed Bouhassoum, […] Hadj El-Hachemi Guerrouabi, […] le professeur Mahfoud Kaddache, […] Abdelkader Zoubeir, […] en tant qu’imam prédicateur, nadher des affaires religieuses ou membre du Conseil scientifique de la fetwa dans la sensibilisation et l’enseignement des nobles idéaux et principes de la religion musulmane […] l’historien français Pierre Vidal Naquet […] adressé un message de prompt rétablissement au chef de l’État cubain, Fidel Castro, […] a adressé un message au souverain marocain à l’occasion du 7e anniversaire de son intronisation, et un autre au président égyptien à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du 23 juillet 1952.
Hormis cela, l’action du président s’est réduite à une…
Sa dernière apparition remonte à un mois. La longue absence de Bouteflika. Le Soir d’Algérie, 15 août 2006
“Le président de la République ne mérite-t-il pas de se reposer à l’instar du reste des citoyens et citoyennes ? Pourquoi s’étonne-t-on que le président prenne un peu de repos ?”. C’est en ces termes que Abdelaziz Belkhadem a tenté d’expliquer, dans un entretien accordé la semaine dernière à notre confrère El Khabar, la longue absence du chef de l’Etat. Mais l’explication du chef de l’exécutif ne semble pas avoir convaincu grand monde. […] Abdelaziz Bouteflika n’est pas apparu à la télévision publique — le plus officiel des médias — depuis le 15 juillet dernier, date à laquelle il a assisté à la présentation, au Palais du Peuple, de cinq grands projets que compte réaliser le groupe émirati EMAAR. Rappelons par ailleurs que les “vacances” de Bouteflika ont coïncidé avec l’agression israélienne contre le Liban et la Palestine. L’Algérie a cependant fait un ratage diplomatique lors de la visite effectuée les 26 et 27 juillet par Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. Ce dernier n’a en effet pas été reçu par le président de la République. Un événement qui a donné lieu à une rumeur selon laquelle Bouteflika aurait refusé de s’impliquer directement dans la crise au Moyen-Orient pour ménager les relations algéro-américaines. Pas plus tard qu’hier, Manouchehr Mottaki, ministre des Affaires étrangères iranien, n’a lui aussi pas été reçu au palais d’El Mouradia et n’a eu droit qu’à une entrevue avec le chef du gouvernement. Il y a lieu de relever que l’absence de Bouteflika se fait également ressentir sur le plan interne. […] 15 juillet - 15 août 2006, on retiendra que la présidence de la République aura tourné au ralenti. En fait, durant toute cette période l’activité présidentielle s’est limitée aux seuls messages de félicitations et de condoléances adressés aux chefs d’Etat étrangers et à certaines personnalités algériennes.
II s’est rendu à l’Amirauté d’Alger. Bouteflika à huis clos avec 5 généraux. L’Expression, 5 septembre 2006
« Le président s’est réuni avec le général de corps d’armée Gaïd Salah, le commandant de la 1re Région militaire, le général-major Habib Chentouf, le commandant des Forces navales, le général Malek Nassib et le ministre délégué auprès du ministre de la Défense, M.Abdelmalek Guenaïzia. […]
Cette visite d’inspection du président de la République, Abdelaziz Bouteflika […] vient après celle de feu Houari Boumediene [sic !]. Les observateurs ont noté que cette sortie du président à l’Amirauté d’Alger se distingue par sa durée, puisqu’elle a été entamée à 9h35 et n’a pris fin qu’à 15h13, soit presque six heures. […] Même si rien n’a filtré de l’objet du conclave tenu avec les généraux, il semble bien que beaucoup de choses se sont dites au sujet, de la situation actuelle du pays aussi bien sur le plan politique que sécuritaire. »
Un vétéran du MALG pour tracer les voies au seigneur Bouteflika… Nommé à la tête de la commission nationale de révision. Boualem Bessaïeh, l’homme-clé de la Constitution. Nadia Mellal, Liberté, 6 août 2006.
[…] C’est finalement Boualem Bessaïeh, l’actuel président du Conseil constitutionnel, qui a été désigné à la tête de la commission de révision de la Constitution par le président de la République. […] Dans ses travaux, l’équipe Bessaïeh devrait s’inspirer du rapport de Missoum Sbih, l’actuel ambassadeur d’Algérie à Paris sur la réforme des missions et des structures de l’État, remis au président de la République, en 2002.
Analyse : Mais ceux qui voient dans cette révision la volonté du président actuel de le rester pour l’éternité se rassurent. Car, explique le journal : « le Président, qui a indiqué que son initiative s’impose “non seulement comme une étape avancée et complémentaire dans le processus de réforme et de modernisation des structures de l’État”, a tracé les grandes lignes de la révision de la Constitution qu’il souhaite : “Renforcer davantage les droits et les libertés fondamentales, ainsi que le contrôle constitutionnel, déterminer les règles d’un régime politique aux contours clairs, préciser davantage les prérogatives et les responsabilités, veiller au respect du principe de la séparation des pouvoirs, mettre fin aux interférences entre les prérogatives des institutions, ainsi qu’à l’amalgame entre le régime parlementaire et le régime présidentiel.” »
Le général major Bousteïla l’a déclaré de Tamanrasset. “Le renforcement du dispositif sécuritaire aux frontières est imminent”. Liberté, 3 août 2006
« […] S’adressant aux officiers de la région [de Tamanrasset], le chef de la gendarmerie a notamment mis l’accent sur la mise en place imminente du dispositif de lutte, particulièrement les opérations combinées, contre le terrorisme, la contrebande, le trafic illicite de drogue, l’immigration clandestine devenus un fléau en raison de la complicité d’un réseau de passeurs dont le seul souci est de gagner quelques euros. En rappelant que la dignité des immigrés clandestins devrait être respectée, la misère étant la cause essentielle qui les a fait venir en Algérie, il fera observer que les frontières algériennes bénéficieront très prochainement de moyens conséquents à même de dissuader les aventuriers. […] S’agissant des moyens de surveillance, compte tenu de l’étendue du territoire national, il expliquera que ceux-ci seront mis en place progressivement, à savoir deux escadrons de sécurité routière, une brigade de sécurité routière à Arak (300 km au nord de Tamanrasset), 3 escadrons de gardes frontières à Tamanrasset, Taoundert et Bidon 5, un groupement de gardes frontières à Tin Zaouatine et un réseau Runitel (réseau national d’informations). »
Analyse : La Gendarmerie qui malmène tant les Algériens saura « respecter la dignité des immigrés clandestins », c’est promis ! Avec de telles dispositions, les dirigeants algériens sont parfaitement calibrés pour être le navire de proue de l’impérialisme américain en Afrique…
Le pentagone n’attend que le feu vert de Bush. Vers un commandement de l’armée américaine pour l’Afrique. Liberté, 3 septembre 2006
« Le Pentagone serait sur le point d’installer un commandement spécial de l’armée américaine pour le continent africain. C’est ce qu’a indiqué l’agence Reuters dans une dépêche datée du 31 août citant des sources proches du département américain de la Défense. “L’idée de créer un commandement africain est en train d’être examinée par le secrétaire” (d’État à la Défense Donald Rumsfeld, ndlr), a déclaré, en effet, le responsable du service de presse du Pentagone, Eric Ruff, à Reuters. […] »
Dans une interview publiée sur le site du ministère américain de la Défense, le général du corps des marines, James Jones, responsable des opérations militaires sur le continent africain, devait prévenir : “Si les États-Unis se désintéressaient de l’Afrique, ce serait à leurs risques et périls.” (voir : usinfo.state.gov). […]
Il faudrait souligner que depuis les attentats du 11 septembre, le souci stratégique n°1 des États-Unis demeure la sécurité. Bush rappelait encore récemment que “la guerre contre la terreur est la lutte idéologique la plus décisive du XXIe siècle”. La doctrine américaine sur ce chapitre étant la guerre préventive contre les réseaux terroristes où qu’ils soient dans le monde, le continent africain est devenu un centre de préoccupation pour les “think tank” de l’armée américaine en ce qu’il représente un terreau idéal pour les extrémistes de tout poil, notamment au Sahel. C’est ce que confirme le lieutenant des marines, Joe Carpenter, porte-parole du Pentagone lorsqu’il déclare : “Dans le monde post-11-septembre, nous disposons d’une meilleure connaissance des (menaces provenant de) territoires en proie à une vacance de pouvoir.” […]
Attentats du 11 septembre Les Algériens et l’onde de choc. L’Algérie et le monde selon Bush. Le Quotidien d’Oran, 11 septembre 2006
« […] Loin des officiels qui célèbrent la grande amitié algéro-américaine, les Algériens dans l’ensemble sont plus que circonspects vis-à-vis des Etats-Unis. Même dans le camp en déconfiture des « éradicateurs », la politique américaine à l’égard du monde arabe et la violence radicale qu’elle entretient et élargit suscitent la réprobation et provoquent chez beaucoup une réelle aversion. L’attitude de suspicion radicale […] s’est étendue aux élites non islamistes. Avec l’administration Bush, les choses apparaissent très simplement : l’opinion n’en est plus à se demander quelle sera la politique américaine mais à essayer de prévoir « quel autre mauvais coup » fomente-t-elle… La dernière guerre israélienne contre le Liban — la conviction que ce fut essentiellement une aventure américaine est largement partagée — ne fait que conforter cette vision d’une Amérique impériale, menaçante, belliqueuse et manipulatrice. […] La « guerre globale contre la terreur » lancée par les Etats-Unis a été perçue par le pouvoir algérien comme une « reconnaissance » tardive de la validité de son combat antiterroriste. Les choses sont même dites très clairement, le 11 septembre 2002, par le ministre algérien des Affaires étrangères : « L’Algérie s’est félicitée que toutes les thèses qu’elle a défendues, seule et au prix de sacrifices énormes, tout au long de ces années, soient enfin admises et donnent lieu à une action concertée et coordonnée de la communauté internationale ». Depuis, l’on sait que la coopération sécuritaire est intense et que les échanges entre militaires sont devenus réguliers, tandis que la traditionnelle présence des pétroliers américains s’est renforcée davantage. » « […] L’Algérie est bien devenue un pays « ami » dans la Global War. Paradoxalement, c’est plutôt le pouvoir algérien, grand bénéficiaire des attaques du 11 septembre 2001, qui se retrouve gêné et embarrassé par cette encombrante proximité. […] L’Algérie officielle a même semblé aller au-devant des désirs américains en adoptant une loi sur les hydrocarbures dont les généreuses libéralités ont paru sans pareil dans les pays pétroliers. Les récents amendements qui reviennent sur ces libéralités excessives ont dû décevoir les financiers et les pétroliers américains, mais il n’y a pas eu d’expression publique de désapprobation. Car, au fond, ce cadeau disproportionné qu’était la loi Khelil, plus « diplomatique » qu’économique, n’était pas vraiment demandé, même s’il a été reçu avec émerveillement par les milieux financiers. […] » Mais la guerre contre le Liban montrait tellement l’équivoque, pour ne pas dire le caractère mensonger de la Global War américaine, que l’Algérie officielle a été obligée d’exprimer une position publique moins timorée, allant jusqu’à saluer « la vaillante résistance des avant-gardes du peuple libanais », ce qui englobe naturellement le Hezbollah, ennemi déclaré de l’administration Bush. L’opinion algérienne, quant à elle, forme une opinion beaucoup moins nuancée sur la politique américaine. Sayyed Nasrallah est bien un héros de la rue algérienne, digne de « La Bataille d’Alger ».
Face à l’émergence de nouveaux bidonvilles à Constantine. Le wali accuse les services techniques et les élus de complicité. Le Jeune Indépendant, 11 septembre 2006.
« […] Outré, il a demandé des explications aux services techniques sur les tenants et aboutissants de la situation et exigé de « faire disparaître ces taudis ». C’est alors qu’un citoyen lui a déclaré : « Je suis ici depuis plus de six mois et je refuse de partir. J’ai envoyé plusieurs correspondances aux services compétents pour régulariser ma situation, mais elles sont restées sans écho. » C’est alors que le wali est entré dans une colère noire, accusant carrément les responsables des services techniques et les élus de complicité et de laisser-aller : « Vous entravez tous les efforts pour éradiquer le phénomène des bidonvilles à Constantine et vous ne faites pas votre travail. » Et d’ajouter : « Vous induisez le citoyen en erreur par votre laisser-aller. » Et de demander de « démolir ces bâtisses et reconduire leurs occupants là d’où ils viennent ». »
Analyse :« Là d’où ils viennent », c’est la façon revue par la Constitution algérienne de dire « dans leur douar d’origine »
Quartiers de Bordj el Kiffan, est d’Alger. Les habitants se soulèvent et bloquent les artères principales. El Khabar, 6 septembre 2006 « […] Les citoyens étaient en colère, ils ont construit des barrages avec des pneus à travers certaines routes sous la surveillance des agents de sécurité et de la Gendarmerie. Cette situation s’est poursuivie pendant quatre heures après que les citoyens aient obtenu des garanties leur assurant qu’ils allaient être reçus par le Chef de Daïra. […] Les citoyens se sont plaints de l’absence d’éclairage public, ce qui expose certaines maisons à des vols chaque jour. Le plus gros du problème réside dans l’absence de canaux d’évacuation d’eaux usées, ce qui amène les habitants à utiliser les méthodes traditionnelles. […] Les représentants des citoyens qui sont partis voir le Chef de la Daïra nous ont affirmé qu’en dépit du fait qu’ils allaient rencontrer le premier responsable de la Daïra, ils savent pertinemment que la situation va rester la même. […] »
Un attentat coupe le courant dans trois wilayas. Le Quotidien d’Oran, 9 août 2006 « L’alimentation en électricité au niveau des wilayas d’Alger, Tipaza et Boumerdès était hier fortement perturbée. […] L’origine de cet « incident » qui a quasiment paralysé le centre du pays hier, particulièrement la wilaya de Boumerdès et la côte Est d’Alger, n’avait pas encore été décelée par la compagnie nationale qui […] Cependant, d’après des sources fiables, nous avons appris que cet « incident » […] est dû au sabotage d’un pylône électrique de haute tension par un groupe terroriste […] Trois policiers qui accompagnaient les techniciens de Sonelgaz auraient été blessés par l’explosion. L’un deux, grièvement touché aux membres inférieurs, a été transporté à l’hôpital militaire de Aïn Naadja dans la capitale. […] Des « perturbations » dans l’alimentation en énergie électrique ont été constatées durant l’après-midi d’hier dans plusieurs quartiers de la ville d’Oran. […] Aucune explication ne nous a été donnée par les services de la Sonelgaz. […] »
Rentrée en grève à l’université. Le Quotidien d’Oran, 3 septembre 2006
« Le bras de fer qui oppose la Coordination nationale des sections CNES à leur ministère de tutelle a franchi, hier, une nouvelle étape qui risque, à moins d’un heureux dénouement, de compromettre sérieusement la reprise des cours prévue dans quelques semaines. […] A l’USTO, à Oran, les examens du 2e EMD, dont le lancement était prévu dès hier pour les étudiants du système LMD, ont été reportés à une date ultérieure […] Selon une déclaration rendue publique hier à l’issue de l’AG, tenue à l’université Mohamed Mentouri de Constantine, il a été décidé de la reprise de la grève jusqu’à la tenue de la prochaine coordination nationale prévue le 7 septembre prochain. […] Pour sa part, la section CNES de l’université (USTHB) de Bab Ezzouar (Alger) qui a tenu son assemblée générale en présence de quelque 300 enseignants, a également appelé les enseignants à la reprise de la grève […] »
Les étudiants de Boumerdès se mêlent à la protestation. El Watan, 7 septembre 2006
« Les étudiants de la faculté des sciences de l’université M’Hamed Bougara (Boumerdès) ont bloqué hier toutes les activités de leur établissement pour protester contre « l’anarchie » qui caractérise ce début de l’année 2006-2007.
[…] L’assemblée générale des enseignants grévistes de Boumerdès évoque, de son côté, des « conditions anti-pédagogiques » et avance qu’« on a associé même les jardiniers à la surveillance de ces épreuves », soutient-elle. […] »
Réponse du ministre de l’enseignement supérieur :
“La grève est illégale”. Liberté, 7 septembre 2006
« […] Selon le ministre, ce sont les universités d’Oran, de Bab-Ezzouar, de Béjaïa et de Sidi Bel- Abbès qui sont les plus affectées par cette grève. Afin d’assurer le déroulement des examens reportés, et en réponse à la question d’un journaliste, le ministre s’est dit compter sur la sensibilisation et l’objectivité des enseignants notamment. “Ceux qui ne sont ni pour ni contre la grève. Actuellement, ce sont les étudiants qui sont pris en otages. J’espère que nous ne serons pas obligés d’appliquer la loi” [sic]. En conclusion de quoi, il affirme qu’il a “bon espoir de voir la situation se débloquer d’ici 3 à 4 jours”. […] Rachid Harraoubia a, par ailleurs, annoncé qu’une enveloppe de 4 milliards de dollars a été débloquée pour les 4 années à venir et qu’ils seront uniquement destinés à l’acquisition d’équipements. Cet argent sera additionné aux 10 milliards de dinars, prévus pour 2007, qui seront, selon lui, consacrés à la recherche scientifique. Pour leur part, les étudiants majors de leur promotion et après concours, pourront bénéficier des 100 bourses par année pour poursuivre leurs études à l’étranger. » Analyse : Appliquer la loi en Algérie ? Sacrilège ! Bref, la dictature est seule habilitée à prendre en otage les Algériens. Mais ceux qui « ne sont ni pour ni contre » bénéficieront l’une libération anticipée, sous forme d’une bourse pour quitter le pays… pour les « majors ». Mais après concours, ce qui laisse de larges possibilités pour faire le tri… Ingénieur à 25 euros par mois : ça eût payé !
Pauvreté en Algérie. La vérité des chiffres et la réalité du terrain. L’Expression, 5 août 2006.
« […] Le taux global de pauvreté en Algérie a connu une baisse au moins de 6%, a annoncé le Centre national d’études et d’analyses pour la population et le développement (Cneapd) dans son rapport rendu public jeudi dernier. […] Toutefois, les observateurs de la scène nationale estiment que ces données restent loin de la réalité du terrain. Selon eux, la société algérienne est constituée de deux couches sociales : les riches s’enrichissent davantage et les pauvres s’appauvrissent de plus en plus. […] Selon eux, beaucoup de régions sont oubliées dans le plan de la relance économique. […] les mêmes observateurs estiment que les employés rémunérés à 2500 DA/mois [25 euros] et les travailleurs du préemploi ne peuvent être comptabilisés parmi les Algériens qui ont résolu le problème de pauvreté, du seul fait du caractère précaire et du niveau « ridicule » de leurs rémunérations. […] 7000 universitaires ont accepté des emplois rémunérés à 2500DA/mois. […] »
Les chiffres alarmants de la violence criminelle. Une centaine de victimes d’enlèvement en sept mois. Le Jeune Indépendant, 21 août 2006
« La Gendarmerie nationale a recensé une centaine de victimes d’enlèvement, dont 17 ayant subi un viol et 5 des attentats à la pudeur, durant les 7 premiers mois de l’année en cours, soit une moyenne de près de 14 victimes par mois. […] Mais, a priori, le chiffre des enlèvements sous toutes ses formes paraîtra inquiétant pour certains, acceptable pour d’autres […]. L’on se rappelle que quatre cas ont été bien médiatisés cette année et qui ont tous eu pour théâtre des localités de la wilaya de Tizi Ouzou. […] Des sources proches de l’enquête affirment que la libération de Hadad s’est effectuée après que son frère ait payé une forte rançon en euros. Deux autres enlèvements ont été enregistrés, le premier non loin de Boghni et le second lors d’un faux barrage dressé entre Makouda et Azzefoun. Là aussi le dénouement s’est fait après payement de fortes rançons. […] »
DGSN : Grosses acquisitions en vue. El Watan, 5 septembre 2006
« La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) cherche à acquérir 90 000 cartouches lacrymogènes de trois différents calibres, 61 000 grenades à main à usage intérieur et extérieur, 10 000 bâtons en cuir noir pour le « maintien de l’ordre », 1000 projecteurs de surveillance et de barrage routier, 2000 pinces d’immobilisation (sabots) de véhicule, 6500 batteries et 1500 antennes pour équipement radio. Elle prévoit également « la formation des cadres de la Sûreté nationale à l’évaluation et à l’appréciation des personnels », cherche à assurer des repas pour les pilotes et techniciens de son unité aérienne et envisage la fourniture de tissu en laine polyester bleu (pour la confection des uniformes). La DGSN affiche également un besoin de 850 t de papier, probablement pour l’usage administratif. […] Le marché portant « acquisition de cartouches lacrymogènes et de grenades à main » est réservé, selon le texte de l’avis d’appel d’offres, uniquement aux fabricants ou leurs représentants exclusifs. Mais à quoi servira tout ce matériel répressif ? L’institution dirigée par Ali Tounsi promet-elle plus de coups de bâton et de procès-verbaux aux citoyens indélicats ? Difficile de le savoir. Au niveau de la cellule de communication de la DGSN, l’on se montre très prudent. « On n’est pas au courant » [c’est normal, « le courant » est réservé aux prisonniers !], avait-on indiqué. […] C’est à partir de Tiaret que Ali Tounsi avait annoncé, le 29 juin 2005, l’élaboration d’un programme quinquennal de redéploiement de la police à travers l’ensemble du territoire national, « suite à une instruction » du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. […] En tout cas, le directeur de la DGSN a révélé, le 6 novembre 2005, que le président de la République voulait doubler l’effectif de la police, qui atteindra les 200 000 hommes en trois ans (2009). Par la même occasion, il a déclaré que la police ne dépendra plus de la Fonction publique et aura un statut particulier. Ce changement, a-t-il indiqué, vise l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de la sécurité. […] »
Commentaire:Normal ! Ils ont tellement à faire pour empêcher les « bougnoules » de menacer la stabilité de la dictature Club des pins. Il faut donc les mettre dans de bonnes dispositions… Et puis tant qu’on y est…
Qualifiée de transaction du siècle pour l’achat de véhicules, motos, bus et camions. La DGSN s’équipe pour 10 880 milliards Le Jeune Indépendant, 19 août 2006
« La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a publié, jeudi dernier dans des quotidiens étatiques, les résultats de l’appel d’offres national et international restreint lancé en mai dernier pour la fourniture de 5 386 engins roulants pour un coût provisoire […] de 117 millions d’euros. […] Aucun constructeur français ne figure dans la liste des heureux attributaires, hormis un transformateur de carrosseries (Magellan-France) qui fournira 6 camions de transport de troupes 4x4 tout-terrain. Le lot qui comporte le plus grand nombre de véhicules, lot n° 2, a été remporté par Sovac Algérie représentant de Wolksvagen, Audi et Seat, pour la fourniture de 2 000 véhicules légers de tourisme et berlines moyenne cylindrée (exemple Golf et Polo). Le deuxième plus grand lot, n° 1, fourniture de 1 000 fourgons de patrouille, a été remporté par Daimler Chrysler qui livrera en principe la fourgonnette Vito Mercedes. Nissan Algérie a pu arracher deux lots contre trois pour son rival Toyota Algérie. […] »
Hydrocarbures. Près de 50 milliards de dollars exportés. El Watan, 23 août 2006
« Les exportations d’hydrocarbures ont atteint 4,39 milliards de dollars durant le mois de juillet 2006, soit une hausse de 16,81% par rapport à juillet 2005 […]. Les exportations des hydrocarbures représentent 98,56% du volume global des exportations pour le mois de juillet, lesquelles ont atteint 4,45 milliards de dollars, selon le centre. Les recettes des exportations des hydrocarbures de l’Algérie durant les sept premiers mois de 2006 ont atteint 29,524 milliards de dollars, selon la même source. […] Au vu de la conjoncture du marché pétrolier, les recettes des exportations devraient atteindre et même dépasser le cap des 50 milliards de dollars pour l’année 2006. […] Les exportations hors-hydrocarbures ont connu une hausse de 33,33%, mais restent faibles avec 64 millions de dollars de réalisations pour le mois de juillet. […] »
Processus de désendettement. L’Algérie a remboursé plus de 12 milliards de dollars. El Watan, 11 septembre 2006
« L’Algérie a remboursé par anticipation une dette externe de plus de 12 milliards de dollars et économisé, en conséquence, un montant de l’ordre de 2 milliards de dollars au titre des intérêts. » C’est ce qu’a déclaré, hier, le ministre des Finances, Mourad Medelci, lors d’une rencontre avec les directeurs généraux des organes de presse. […] En ajoutant à ces accords celui de « l’annulation de la dette algérienne avec la Russie, estimée à 4,737 milliards de dollars, l’Algérie a donc réglé entre 2004 et 2006 une dette externe d’un montant de 16 milliards de dollars », a-t-il encore précisé. […] Au terme de tous ces remboursements, le montant de la dette extérieure de l’Algérie devrait tomber aux alentours de 4 milliards de dollars à la fin de l’année en cours contre près de 16 milliards de dollars en janvier dernier. Sur le chapitre des réserves en devises, le ministre des Finances a soutenu qu’elles ont atteint les 68 milliards de dollars au 31 août dernier. […] M. Medelci a réaffirmé que les différents programmes d’investissements publics allant sur la période 2005-2009 dont le coût avoisine, selon lui, les 120 milliards de dollars sont soutenables financièrement grâce à la bonne tenue de la situation financière de l’Algérie. […] »
Commentaire:Tout compte fait, cela place virtuellement l’Algérie en position de s’endetter à hauteur de 60 milliards, sans améliorer le moins du monde les conditions de vie des Algériens. 120 milliards claqués sans résultat tangible ! Il fallait bien masquer l’anomalie en remboursant un peu de ses dettes !